Malgré les énormes difficultés que traverse le Venezuela, difficultés qui se traduisent par une dureté réelle de la vie pour le peuple, N. Maduro a été réélu Président devançant de loin ses adversaires. Avec près de 69% des voix et 50% de votants, il est sans conteste le Président légitime du Venezuela. Il était soutenu non seulement par le Parti Socialiste Unifié (le parti du mouvement bolivarien créé par H. Chavez) mais aussi par le Parti Communiste du Venezuela (PCV) qui avait signé un accord politique important avec le mouvement bolivarien sur l’orientation générale à donner à la politique intérieure et anti-impérialiste du pays.
Comme il l'avait annoncé le Président américain D. Trump vient d'annoncer le retrait des USA de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien. Chaudement approuvé par ses alliés israéliens et saoudiens, qui ont fourni les prétextes mensongers à cette attitude, ce retrait n'est pas approuvé par les autres signataires, membres du conseil de sécurité de l'ONU et par l'Iran lui-même.
Le dernier rapport du département d'état à la défense des USA: «Nuclear posture review» publié en février 2018 a été élaboré à la suite d'une demande du Président Trump. Il procède à une évaluation de la position nucléaire des USA dans un contexte où, selon ce rapport:« l'Amérique est confrontée à une situation de sécurité internationale plus complexe et plus exigeante qu'aucune autre depuis la fin de la guerre froide». De nombreux observateurs ont commenté ce rapport et en ont dégagé les lignes principales que l'on peut résumer ainsi:
- Une désignation claire des adversaires potentiels des USA: la Chine, la Russie, l'Iran et la République Populaire Démocratique de Corée.
- Le développement de nouvelles armes nucléaires et en particulier, celles de «bas rendement» pouvant être utilisées sur le champ de bataille en plus des armes de dissuasion massive.
- Une doctrine nouvelle de riposte incluant le nucléaire face à une agression de type conventionnelle, voire d'une cyber attaque. Le rapport explicite ainsi ce point: les forces nucléaires américaines doivent être «réajustées et plus flexibles» en tant que «dissuasion» «contre des menaces conventionnelles et nucléaires». Ce point est tout à fait fondamental. Il transforme complétement la stratégie militaire en ce sens qu'elle abaisse considérablement le seuil d'utilisation de ces armes et peut conduire à une escalade du feu nucléaire à partir d'un conflit de moyenne intensité.
- Une augmentation rapide et forte des budgets militaires. Notons que cette augmentation est constante depuis 2011. Le budget consacré globalement à la défense passera de 793 milliards de Dollars en 2016 (736 milliards en 2015) à 825 milliards de Dollars en 2018. L'effort supplémentaire qui est demandé pour moderniser les arsenaux nucléaires est de l'ordre de 1.000 milliards jusqu'en 2030. Autant dire que le complexe militaro-industriel des USA est hautement favorable à cette politique.
Bien entendu, le discours constant du rapport est de souligner la volonté de «paix et de désarmement» des USA comparée aux menées bellicistes de ses adversaires potentiels, ce qui évidemment a fait réagir très négativement les deux principaux intéressés, la Chine et la Russie.
Ce rapport marque bien la volonté des USA de s'inscrire dans un accroissement de la tension internationale en maintenant son caractère de force principale au sein de l'impérialisme. Il est la traduction en terme de force du slogan «make America first again» (remettre l'Amérique au premier rang).
Pourquoi alors que la défaite de l'URSS devait, selon les idéologues de la bourgeoisie, nous assurer un avenir de paix et de détente et par voie de conséquence la fin de la course aux armements, c'est au contraire un accroissement des tensions, des guerres et des interventions incessantes contre des Nations souveraines?
Sur cette question, c'est silence dans les rangs car la réponse oblige à expliciter les causes de cette situation et à les combattre. Depuis la défaite de l'URSS, à quelques exceptions près, le capitalisme règne en maître sur la planète. Si la Russie post-soviétique a failli être démantelée, ce qui est un vieux rêve des impérialistes occidentaux, elle joue aujourd'hui à nouveau un rôle important dans l'arène internationale et sa puissance militaire est en pleine rénovation. Son niveau de développement capitaliste la place comme un élément du système impérialiste en concurrence avec les anciennes puissances capitalistes au premier rang desquelles les USA. La Chine est en Asie en plein développement. La nature de ce développement lui permet d'atteindre aujourd'hui celui du capitalisme monopoliste avec une forte intervention et présence étatique. Ces monopoles participent à la concurrence internationale avec le soutien affirmé de l'état. La Chine en devenant la première puissance économique mondiale entend participer au nouveau partage du monde par ses zones d'influences en Asie même mais aussi en Afrique et dans le monde occidental. Dans ces conditions, la modernisation de son armée est une priorité stratégique. Parmi les vieilles puissances impérialistes de l'Europe occidentale et même si elles jouent un rôle relativement secondaire, leur alliance et leur soumission vis-à-vis des USA les amènent à une révision de leur politique de défense en intégrant de plus en plus les structures du pacte impérialiste qu'est l'OTAN, y compris d'un point de vue nucléaire pour la France et le Royaume-Uni. Leurs budgets militaires sont en hausse et se pose de plus en plus clairement la mise en place d'une défense européenne intégrée au service des USA. Ainsi, alors que le gouvernement français affirme qu'il n'y a pas un sou pour répondre aux besoins sociaux des travailleurs, le budget militaire de la France va faire un bon dès 2018 avec une perspective de croissance considérable sur plusieurs années. Ainsi, le budget des armées sera relevé dès 2018 et porté à 34,2 milliards d’euros contre 32,7 milliards cette année, il devrait atteindre rapidement les 2% du Produit Intérieur Brut réclamé par l'OTAN aux pays membres de l'alliance. De fait partout dans le monde, les budgets militaires sont en croissance.
Cette situation reflète l’aiguisement d’une concurrence capitaliste mondiale exacerbée, la lutte acharnée que se livrent les puissances impérialistes pour l’exploitation des ressources naturelles, la conquête des marchés, pour la domination politique et militaire des pays et des régions.
Penser que l'on pourrait mettre un terme à cette course dangereuse aux armements par une posture pacifiste est une pure illusion. Sans combattre le système qui génère ces situations de crise, c'est à dire le système capitalise, il ne peut y avoir de progrès dans un désarmement contrôlé qui contribuerait à assurer à toutes les Nations souveraines petites ou grandes leur indépendance dans la paix.
La Fédération Syndicale Mondiale FSM représente plus de 92 millions d'adhérents dans 126 pays. En France, les fédérations CGT de la Chimie et de l'agro-alimentaire y sont affiliées. La FSM se bat sur une ligne anti-impérialiste et anti-monopoliste. Elle apporte en permanence son appui aux luttes des salariés comme ce fut le cas en France contre la loi El Khomri et les ordonnances Macron de liquidation du droit du travail.