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711-07/04/2021 Après un plan de relance de près de 2.000 milliards de dollars financé sur la dette publique et dont l’objectif est de relancer la consommation mise à mal

par la crise provoquée par la Covid 19, Joe Biden vient d’annoncer à Pittsburgh un plan de 2.250 milliards de dollars sur huit ans pour financer la modernisation des infrastructures du pays.
À la différence du plan de relance, celui-ci devrait être financé par l’impôt, en particulier sur les sociétés. Il passerait de 21 à 28 %. Rappelons que sous la présidence Trump cet impôt sur les sociétés avait été considérablement réduit passant de 35 % à 21 %. Cette annonce sur le financement à fait bondir la Chambre de Commerce des USA. Cette réaction, comme celles d’élus Républicains et Démocrates allant dans le même sens, fait partie de la recherche de marges de négociation au Congrès et au Sénat pour un compromis sur le financement et la participation des entreprises et en particulier des plus gros monopoles.
Quelles sont les grandes lignes de ce plan ? 1/3 des financements prévus concerne les infrastructures : routes, ponts, chemins de fer, aéroports dont l’état est en général déplorable du fait d’un quasi abandon de toute modernisation depuis des décennies. 1/3 devrait être consacré à l’industrie, aux réseaux de communications, aux transports et aux logements. La aussi, l’état des lieux est inquiétant pour la première puissance mondiale et ce délabrement contribue à la perte de sa compétitivité. Enfin, le dernier tiers serait consacré à l’état sanitaire de la population marqué par un recul de l’espérance de vie depuis 1995, ce qui dénote un affaiblissement significatif de l’ état sanitaire global de la population.
Si ce plan qui s’ajoute à ceux déjà mis en œuvre sous la présidence de Trump et à celui du début de la présidence de Biden est en général qualifié de rupture avec les orientations dites « néo-libérales » pratiquées depuis la présidence Reagan, à y regarder de plus près, il s’agit de bien d’autre chose qu’une conversion à une conception étatiste, voire socialisante pour certains et protectrice des salariés. Ces plans de relance qui sont , comme les qualifie le journal « le Monde » : « d’immense pari keynesien » sont en réalité une intervention massive de l’État pour moderniser, dans tous les domaines - y compris militaire – un capitalisme américain en perte de compétitivité et en perte de vitesse relative face à son principal concurrent asiatique la Chine dont les efforts importants dans tous les domaines en font un pays moderne. D’ailleurs dans son discours à Pittsburgh Joe Biden a affiché clairement la couleur. : il veut damer le pion à la Chine. Ainsi, alors que Trump avait axé la stratégie d’affrontement avec la Chine en utilisant l’arme du protectionnisme, Biden entend le faire en dopant par la consommation et les investissements étatiques une économie américaine en déclin industriel, déclin continue depuis des décennies mais qui s’est accéléré avec la pandémie et la perte de 500.000 emplois industriels, sur fond d’une explosion des inégalités et d’une paupérisation d’une partie des salariés appartenant à ce que les américains appellent la « classe moyenne ».
Si ces plans de relance doivent avoir des effets sur le court et moyen terme, ils présentent des risques inflationnistes et d’augmentation des taux d’intérêts qui pourraient précipiter une crise économique grave aussi bien aux USA que dans le monde. Biden qui dit : « croire au capitalisme », et nous n’en doutons pas ! en représentant des intérêts des grands monopoles capitalistes ferait payer la note aux salariés américains mais pas seulement tant les économies mondiales sont interdépendantes. Ce serait le terreau d’un nouvel accroissement des tensions entre les puissances impérialistes du fait d’une exacerbation des concurrences entre les monopoles capitalistes. Tout montre, que le capitalisme, ne peut pas être la réponse aux défis immenses auxquels doit faire face l’Humanité : la paix, la santé, les moyens de travailler de vivre de s’éduquer...Sa loi de développement du profit et de l’accumulation sans fin du capital en sont les obstacles dont il faudra bien se débarrasser.

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