France.
Luttes. Il est trop tôt pour faire un point exact de la journée du 24. Les manifestations ont été nombreuses et fournies. La semaine a été marquée par de multiples actions : EDF, ports et docks, transports, enseignants, égoutiers, avocats, dans le privé souvent en liaison avec les discussions sur les salaires, chez les fonctionnaires.
Pouvoir et médias avait mis en avant la lutte dans les transports. Avec la modification de la forme de la lutte ils espéraient l’arrêt de celle-ci. Ils en sont pour leurs frais. Au contraire ils sont obligés de faire état des autres luttes qui se développent où se poursuivent. D’où une hargne contre les grévistes et la CGT, assortie de menaces.
Malgré cette campagne, l’opinion est toujours très majoritairement contre la réforme.
Trois nouvelles journées sont annoncées pour la semaine prochaine avec un temps fort le 29.
Enseignants. La mise en place de la réforme du bac avec les premiers contrôles continus de la nouvelle formule en janvier suscite inquiétude et colère tant chez les lycéens que chez les enseignants. Les syndicats appellent à ne pas tenir ces épreuves, considérant que les élèves ne sont pas prêts à les passer. Face à cette remise en cause de sa « réforme » le ministre de l’éducation jette l’anathème sur ceux qui osent la refuser et manie la répression en sanctionnant les professeurs qui ont refusé ou retardé la correction du bac l’an dernier.
Retraite. Une étude d’impact sur l’évolution de l’âge de départ en retraite confirme : l’âge de départ va augmenter jusqu’à 67 ans pour la génération née en 1999. Cet allongement s’explique par les mesures prisent par les gouvernements successifs. Durée des cotisations avec Hollande (43 ans pour une retraite complète), équilibre financier avec Macron. Le départ à 65 ans sera effectif pour la génération née en 1981. La « victoire » de Berger va devenir de plus en plus difficile à expliquer.
Les pensions seront aussi en baisse. Pour 1 Smig – 6 euros/mois, pour 3 Smig -17 euros/mois, pour 8 Smig -2146 euros/mois (chiffres en regard de la rémunération de 2019). Avec comme première conséquence la baisse des cotisations patronales avec le nouveau système – 1,4 Md par an. L’Agirc-Arcoo va voir ses ressources diminuer de 4 Mds par an (cotisations salariales et patronales) avec le plafonnement des cotisations au- dessus de 10.000 euros/ mois. Ce qui ouvre grandes les portes de la capitalisation. Pour l’instant pour les plus hauts salaires. « Les Echos » (21.01) en font leur gros titre : Les personnes gagnant plus de 120.000 euros par an vont devoir se tourner vers la capitalisation pour compléter leur retraite. Un début en attendant que tous ceux qui le peuvent y soient contraints.
A noter la parution d’un « point de vue » signé par l’UGIC-CGT, la CGC, FO cadres (les Echos 22.01) qui dénonce les conséquences de la retraite par points pour les cadres et réaffirme son attachement au système par répartition et leur volonté de la défendre.
M. Carmignac (PDG du fond du même nom) confirme les vues des fonds sur la capitalisation. Tous les acteurs de la gestion d’actifs vont se positionner sur l’épargne retraite. Nous ne faisons pas exception.
Propagande et réalité. Le pouvoir, la presse aux ordres, font grand cas -autour de la réception par Macron et une grande partie des ministres, de 200 patrons de multinationales à Versailles et de l’augmentation des investissements étrangers en France. Macron en visite à Dunkerque déclare : Les bonnes nouvelles n’arrivent pas toutes seules. Elles arrivent parce qu’on fait des réformes. Or en regardant de près les investissements annoncés on constate le faible nombre d’emplois créés par ceux-ci. AstraZenece (pharmacie) qui annonce 500 millions d’investissement, créera environ 300 emplois. FedEx pour 30 millions n’annonce aucune création d’emploi.
Par contre, le tissu industriel continue à se dégrader. En 2019, 350 PME de plus de 50 salariés ont fait l’objet d’une procédure collective qui menace 175.000 emplois (+ 1,6%). Pour sa part l’Insee constate que la baisse des embauches en CDI ou CDD longue durée ont reculé de 0,8% au dernier trimestre 2019 par rapport à 2018. Pour 2020 il prévoit 90.000 emplois créés au 1er trimestre, la moitié par rapport à 2019. Telle est la réalité.
Taxe. La taxe sur les GAFA présentée par Macron et Lemaire comme la volonté du pouvoir de ne faire aucun cadeau fiscal aux multinationales étrangères opérant en France et votée par le Parlement, fait long feu avec la décision de suspendre les versements prévus en avril et novembre. Elle est de 3% sur le CA et devait rapporter entre 300 et 500 millions par an. La raison ? Les USA ont sorti le gros bâton pour défendre leur capitalisme en menaçant d’augmenter les droits de douane sur 7,5 Mds d’importations françaises. Le pouvoir vient une nouvelle fois de reculer devant les exigences du capital qu’il soit français ou étranger. Il n’est fort que pour s’opposer aux revendications et aux besoins des salariés.
A Davos, Lemaire cherche une position de replis en voulant élargir cette taxe à l’UE. Ce qui a peu de chance d’aboutir, plusieurs pays y étant opposés. Quant à l’OMC qui discute de l’imposition des GAFA depuis deux ans le résultat risque fort de se faire attendre encore longtemps.
CFDT. Des informations dans la presse font état d’un certain nombre de départs pour désaccord avec les positions confédérales. L. Berger dans une interview à l’AFP le reconnait à demi-mots : Certains partent parce qu’ils ne sont pas contents, d’autres arrivent. De son côté le SGEN CFDT Recherche, a fait connaitre son opposition à la retraite par points.
Electricité. Après une hausse du tarif réglementé de 5,9% l’an dernier, il va augmenter de 2,4% en février si le gouvernement qui dispose de trois mois pour son application décide de le faire sans délai.
C’est officiel. EDF propose au gouvernement la fermeture de 14 réacteurs en plus de ceux de Fessenheim réparti sur 7 sites d’ici à 2035 ce qui entrainera celle des centrales avec toutes les conséquences pour l’approvisionnement énergétique du pays et pour les salariés d’EDF et surtout des sous-traitants. Les conséquences de la fermeture de Fessenheim sont à cet égard édifiantes. Les 737 salariés EDF vont se voir proposer des postes ailleurs (avec tout ce que cela comporte dans la vie familiale) quant aux 330 prestataires ils doivent se contenter de vagues promesses de reconversion dans des entreprises dont aucune n’a pour l’instant manifesté l’intention de s’établir dans la région. Les collectivités vont perdre 12,3 millions sans compensation totale de l’Etat.
Plus inquiétant le sort des quatre centrales à charbon (Le Havre, St Nazaire, St Avold en Moselle et Gardanne) avec leur fermeture prévue pour 2022 d’autant que deux d’entre elles sont en partie privatisées. Les salariés de Gardanne sont en lutte depuis 415 jours pour maintenir leur centrale en activité par une reconversion, ceux de St Nazaire ont débrayé. Là aussi les questions sur l’avenir des personnels (EDF et sous-traitants) risquent de déboucher sur des licenciements.
Ces fermetures sont purement électorales sous la pression des « écologistes » qui ont déclaré la guerre au nucléaire civil tout en ignorant volontairement les dangers du militaire, ont soutenu celui-ci en votant les crédits pour son développement lorsqu’ils participent aux gouvernements (Jospin 1997-2002 et Hollande).
Suppressions d’emplois. C & A (habillement) va fermer 30 magasins qui vont entrainer 200 licenciements.
Gémalto (électronique, filiale de Thales) Gémalto emploie une jolie formule en prévoyant 220 suppressions. Il s’agit de « gestion active de l’emploi ». Il fallait l’oser.
Cora. (Alimentation) La réunion du CSE le 28 janvier pour examiner un plan social fait craindre à la CGT la suppression de 1070 postes.
Monde.
UE. L’UE est la championne du monde dans la distribution des dividendes. 359 Mds distribués aux actionnaires (+ 12 Mds et 3,6 %) en 2020 selon l’estimation d’un gestionnaire d’actifs. Ils représentent le budget de l’Allemagne. Le rendement des dividendes est le plus élevé dans les pays qui ont profité de la crise pour écraser les salaires. En tête l’Angleterre suivie de l’Espagne, de l’Italie et de la France (salaires bloqués + cotisations sociales patronales réduites). Ces chiffres rappellent une nouvelle fois que la contradiction centrale entre le capital et le travail est bien la question du paiement de la force de travail, décisif pour augmenter les profits.
Les rendements versés (dividendes/ capitalisation) sont de 3,7 % en Europe, 1,9 aux USA, 2 en Chine, 2,3au Japon.
Les fonds spéculatifs (hedges funds) ont rapporté 178 Mds de $ à leurs clients dans le monde et ils prélèvent 20% sur les bénéfices à leurs profits. Les placements en actions ont rapporté 59,3 Mds soit trois fois plus qu’en 2018.
Travail dans le monde. L’OIT vient de publier un rapport sur cette question. Aux 120 millions de chômeurs recensés elle ajoute 165 millions qui travaillent à temps partiel et 120 millions qui sont en marge du marché du travail. D’autre part 630 millions gagnent moins de 3,20 $ par jour (20% de la population active) incapables de subvenir à leurs besoins et ceux de leurs familles. Sans en tirer de conclusions il fait le constat que sur les 11 sous-régions du monde 7 ont connu en 2019 des manifestions qui démontrent le mécontentement contre la situation économique et sociales qui leur est faite.
Davos. Au travers de Trump le capitalisme US poursuit son offensive commerciale. Cette fois envers l’UE. Il exige la « négociation » d’un nouvel accord plus favorable aux USA sinon il menace de taxer les importations de l’UE en particulier l’automobile. (Voir aussi article dans l’hebdo)
France.
Retraite. (voir articles dans l’hebdo). La poursuite du mouvement oblige le pouvoir à manœuvrer pour diviser les catégories de salariés et mener à bien son projet. Après la compromission de la CFDT sur le faux retrait de l’âge pivot, il multiplie les réunions pour donner l’impression qu’il est en mesure d’apporter des solutions au refus et à l’inquiétude qui s’exprime. Pénibilité, emploi des seniors, maintient de certaines caisses de retraite des indépendants, tout est bon. Il veut profiter de ces discussions pour faire disparaitre les garanties collectives au profit de droits individuels plus faciles à refuser. Avec dans le même temps l’affirmation que le projet ne sera pas retiré et donc que l’action ne se justifie plus, avec la mise en avant des pertes à la RATP (200 millions) à la SNCF (850) ou les difficultés des transporteurs routiers et des métiers portuaires avec la grève des dockers.
Après les trois journées d’action cette semaine, l’intersyndicale appelle à nouveau à trois journées les 22.23 et le 24 janvier à une journée interprofessionnelle de grèves et manifestations.
A la suite du « retrait provisoire » de l’âge pivot L. Berger s’est empressé de crier Victoire et de justifier les résultats de ses positions. « les Echos » remettent les pendules à l’heure. Il faut rassurer ses lecteurs sur cette « victoire ». E. Lefebre écrit (13.01) Le gouvernement a obtenu de la CFDT qu’elle accepte que ces mesures de redressement figurent bien dans la loi, alors que L. Berger avait exclu toute réforme paramétrique. La nécessité d’équilibrer les comptes est d’autant mieux garantie qu’une règle d’or plutôt robuste figure dans le texte de loi. Enfin, l’âge pivot est certes remisé temporairement mais il est consacré comme élément central du futur régime universel. Sans commentaire.
Radio France. Poursuite de la grève contre les suppressions d’emplois à l’appel de la CGT. Les coupures d’antenne ne permettent pas à la direction de cacher le mouvement.
Luttes Stations de sports d’hiver. La CGT appelle les saisonniers des stations de sports d’hiver à la grève le 15 février. Les nouvelles règles de l’assurance chômage vont gravement affecter les saisonniers qui risquent de beaucoup y perdre. La CGT demande des mesures d’indemnisations qui prennent en compte le caractère très particulier de ce travail.
Enedis. (Lodève, Cantal). La région fait rarement la une de luttes sociales. Pourtant là comme partout, les salariés sont en lutte. Ceux d’Enedis (filiale d’EDF) sont en grève depuis le 9 décembre. Une manifestation de soutien a eu lieu le 17 janvier. De son côté l’hôpital de la ville est lui aussi en grève pour que l’ensemble des précaires qui y sont employés passent sous statut.
Hôpitaux. 1200 médecins, chefs de services, annoncent la grève du service administratif. Ils exigent comme le reste du personnel les moyens pour que l’hôpital joue son rôle. La grève du codage des actes médicaux hospitalier, si elle est peu visible de l’extérieur, a fait perdre entre 270 et 300 millions faute de réalisations des factures.
Auchan. Annonce la suppression de 519 emplois par « départs volontaires » dans ses services centraux. Auchan justifie ces suppressions par une baisse de ses profits. Le président d’Auchan (hyper-marchés) reconnait dans une interview aux « Echos » (15.01) la responsabilité de la direction dans la mauvaise gestion des magasins : Nos organisations ne sont plus efficaces…. Nous n’avons pas investi dans nos outils depuis 20 ans. A la famille Mulliez les profits et quand ils ne sont plus au rendez-vous, les salariés trinquent.
Livret A. Le pouvoir a décidé d’appliquer à la lettre les modalités qui servent au calcul du taux d’intérêt du livret. Il passe de 0,75% à 0,5 bien en dessous de l’inflation. B. Lemaire invite les épargnants à se détourner du livret pour investir dans d’autres formes d’épargne en particulier les plans d’épargne retraite. Une politique globale pour pousser à la retraite par capitalisation et mettre à la disposition du capital l’épargne qui lui échappe pour l’instant.
Monde.
Inde. Dans un communiqué le PC hindou salue le mouvement de grève qui vient d’avoir lieu et donne quelques précisions sur son ampleur. Il a été suivi par 250 millions de salariés, mais aussi par les paysans pauvres et les salariés agricoles. Le PC se félicite de cette convergence.
Luttes des peuples. Si elles font moins les gros titres elles se poursuivent. Liban, Irak (malgré les évènements extérieurs), au Chili, en Haïti. Les pouvoir en place ont plus recours à la répression qu’à la satisfaction des revendications populaires.
Allemagne. La saignée des effectifs se poursuit chez Opel (automobile, filiale de Peugeot) avec la suppression de 2100 emplois d’ici à 2022 qui font suite au 5000 supprimés en 2018-19. Ces licenciements font suite à un accord direction- syndicat I.G. Métall.
Chine-USA. Ce n’est pas un accord commercial qui vient d’être signé entre les deux puissances impérialistes mais une simple trêve où chacune des deux parties espère en tirer un bénéfice temporaire. Trump en campagne électorale alors que sa politique de droits de douane sur les produits chinois et les mesures de rétorsions prises par la Chine frappaient durement le secteur agricole US. Il présente « l’accord » comme un succès de sa fermeté dans les relations commerciales. La Chine dont la croissance faiblit et qui fait face à une série de difficultés économiques et un endettement massif de ses entreprises évite ainsi de nouveaux droits de douane sur 200 Mds de produits exportés.
Ce qui n’empêche en rien la lutte pour la domination mondiale en particulier dans les nouvelles technologies. Les USA continuent à faire pression pour que leurs vassaux refusent la 5G de Huawei (téléphonie), tandis que la Chine accélère pour se doter d’une industrie des composants électroniques et se passer des achats qu’elle est obligée -pour l’instant- d’effectuer aux USA.
Au même moment les USA, l’UE, le Japon viennent d’adopter une position commune pour réformer les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qu’ils endentent proposer à la prochaine réunion et qui vise les pratiques économiques chinoises en matière de subventions aux entreprises ou de propriété intellectuelle.
USA. Les profits des banques se sont envolés en 2019. De 36,4 Mds de $ pour J.P. Morgan à 8,47 Mds pour Golman Sachs au total 120 Mds pour les principales banques.
Cacao. Après des années de vaches maigres, le cours du cacao s’envole ; 2570 $ la tonne (+20%). La Côte d’Ivoire et le Ghana (60 % de la production mondiale) viennent de décider de l’instauration d’une taxe de 400 $ par tonne vendue, destinée à alimenter une caisse pour venir en aide aux planteurs en cas d’effondrement des cours à compter d’octobre. aux multinationales de l’agroalimentaire cette initiative risque de ne pas avoir de suites réelles.
France.
11 janvier. Voir article dans l’hebdo. Le 18 poursuite des actions et manifestations ainsi que le 19. Nouvelles journées interpro les 14.15.16 janvier.
Fonctionnaires. Echec de la réunion gouvernement-syndicats sur la pénibilité à la suite de l’annonce du refus de la reconnaissance dans la retraite par points des carrières dites actives pour les agents nés après 1975, refus d’un régime transitoire. Le départ de la CGT, CGC, FSU a conduit à l’annulation de la rencontre.
Grèves. Elles coutent 700 millions à la SNCF, 100 millions à la RATP à la date du 6 janvier. La SNCF va démarrer sa première année comme société anonyme dans le rouge. A ces pertes vont venir s’ajouter les pénalités diverses venant des régions comme des usagers. L’Opéra de Paris enregistre une perte de 12,5 millions à la suite des annulations de spectacles.
Armement. Après avoir acheté pour 100 millions ses nouveaux fusils à des entreprises allemandes et belges l’armée va acheter pour 44 millions de nouveaux révolvers à une entreprise autrichienne tandis que les munitions seront fournies par une entreprise tchèque. Les kits d’entrainement proviendront d’une société US. La France ne produit plus d’armes légères pour son armée depuis la fermeture des manufactures d’armes de Châtellerault (1960) et St Etienne (2000).
Groupe Laurent. (pièces détachées pour l’automobile, St Etienne) Sa mise en liquidation judiciaire entraine la suppression de 147 emplois.
Retraite. « Les Echos » (7.01) font part des exigences du capital face au compromis voulu tant par certains cercles du pouvoir que par les syndicats réformistes CFDT en tête. E. Lefebvre conclu son article en écrivant : Le compromis est certes souhaitable, mais pas à n’importe quel prix. Exigence entendue par le pouvoir, les rencontres entre E. Philippe et les syndicats réformistes le 10 décembre n’ont pas abouti. En réalité c’est une capitulation des syndicats qu’exige le patronat.
Cadeaux. La « réforme des retraites » n’arrête pas la mise en œuvre de nouveaux cadeaux au patronat. Il s’agit des impôts d’entreprises, en réalité de quatre taxes pour l’essentiel au profit des collectivités locales. Le patronat en demande la suppression depuis longtemps sous le prétexte qu’elles nuisent à la compétitivité. Il a été entendu puisque le ministère des finances étudie actuellement la baisse de l’une d’entre elles pour être votée dans le budget de 2021. Il s’agit de la taxe sur les salaires destinée aux collectivités et qui se monte à 3,8 Md par an.
Michelin. La CGC et Sud viennent de donner leur accord à la fermeture de l’usine Michelin de la Roche / Yon et de 619 emplois. (les emplois indirects ne sont bien sur pas compris dans l’accord). Il prévoit le versement de 40.000 euros par salarié licencié soit 27.640.000 euros + 500 euros par année de présence.
Quand il décide de supprimer des emplois Michelin trouve les millions nécessaires alors qu’il refuse les augmentations de salaires. A noter que la CGC et Sud reconnaissent les profits réalisés par Michelin ce qui montre « la rentabilité » des usines françaises selon le capital, les délocalisations ne sont donc pas justifiées. Le refus de la lutte est plus que condamnable.
Monde.
Inde. Grève dans les transports et dans la banque le 8.01. Les grévistes demandent la hausse du salaire minimum à 270 euros, l’augmentation des pensions, l’arrêt des privatisations et de la casse du code du Travail. La situation économique se dégrade très vite. La croissance est tombée à 5% contre 7, le chômage atteint 7,83%
Chine. La Chine cède à la pression du capitalisme international qui exige depuis longtemps l’ouverture de son marché financier. Les banques étrangères pourront ouvrir des succursales en Chine sans être obligées de s’associer à des banques chinoises. Elles pourront aussi détenir la majorité du capital. Le marché financier chinois -toutes activités- représente 40.000 Mds de $ ce qui ouvre de beaux profits en perspective. Une décision qui ne peu que renforcer le capitalisme en Chine et dans le monde.
Pétrole. Les tensions au Moyen Orient font flamber les cours du pétrole. Le baril vient de passer à 70 $ le 6.01 au plus haut depuis novembre. Il est revenu depuis à son prix d’avant crise.
Dans cette situation l’or atteint des sommets. Toujours le 6.janvier il se négocie à 1600 $ l’once. Les actions des compagnies minières s’envolent + 4% à la bourse de Johannesburg. Autre matière première très recherchée dans l’industrie automobile, le palladium cest monté à 2.030 $.
France.
Luttes. Pas de trêve pour les fêtes. Poursuite du mouvement dans les transports et des actions dans les entreprises du privé. Si les médias sont obligés de faire état des grèves dans les raffineries pour le reste c’est toujours le silence. Ex : les dockers du port de St Malo, le personnel des bibliothèques (BNF, bibliothèque F. Mitterrand et autres) aéroport de Clermont-Ferrand (retraite, salaire). Le pouvoir tente de diviser les professions en faisant miroiter le maintien des départs anticipés. C’est le cas à l’Opéra de Paris où il a fait savoir qu’il était prêt à appliquer la clause dite du grand père pour les personnels en place. La réponse témoigne de la solidarité entre générations. C’est un refus. La génération actuelle veut transmettre aux générations futures ce qu’elle a reçu en héritage.
Nombreuses manifestations à Paris et en province avec une participation qui n’a rien de ridicule.
Les collectes pour soutenir financièrement les grévistes sont importantes. 1,2 million pour la seule CGT au 27.12. Cela vaut bien tous les sondages pour apprécier le soutien populaire.
Outre la journée interpro du 9 janvier, les indépendants (avocats, kinés, infirmières libérales, au total 16 professions) qui ont des régimes particuliers annoncent des actions à compter du 3 janvier. Ils refusent la retraite par points qui les feraient cotiser davantage pour moins de pension.
Radio France. Reprise de la grève à l’appel de la seule CGT.
Répression. Manifestation CGT devant la préfecture de l’Allier contre la répression systématique (garde à vue, procès) des participants aux manifestations organisées par le syndicat.
B25 (transport pour Amazone, Perpignan) 25 chauffeurs en CDI sont mis à pied en attente d’entretiens en vue de leurs licenciements sous des prétextes sans fondement. Il s’agit en réalité de suppressions d’emplois déguisées à la suite des baisses de commandes à ce sous-traitant de la part d’Amazone.
Mr. Bricolage. La fermeture de magasins entraine la suppression de 170 emplois. Décidées alors que l’entreprise était en difficulté, ces suppressions d’emplois ne se justifient plus avec le redressement opéré depuis. Reste qu’ils vont permettre l’augmentation des profits.
SNCF. Perd son statut de service public, les cheminots leur statut et l’entreprise devient au 1er janvier une société anonyme. La société mère (SNCF) aura trois filiales : mobilité, réseau, fret. Les discussions syndicats-direction sur le futur statut social des cheminots n’ont pas abouti. Les cheminots se retrouvent sans statut la convention collective de branche est aussi en panne du fait des employeurs. La SNCF devient une société anonyme et va devoir équilibrer ses comptes ce qui au vu du passé semble utopique. Les salaires et l’emploi sont plus que jamais menacés.
1er janvier. Comme chaque année il voit un certain nombre de hausses.
Smig. (voir résumé précédent). Timbre- poste : tarif vert + 4,7% soit 0,97 euros (+9 centimes) tarif rouge 1,16 euros (+11 centimes). Les cigarettes augmentent de 10 centimes suivant les marques avant une nouvelle hausse de 50 centimes en mars. Les tarifs bancaires augmentent pour toutes les opérations, les services de 4,5%.
Les retraites augmentent de 1% pour celles inférieures à 2000 euros (régime général + retraite complémentaires) mais l’augmentation ne porte que sur celle du régime général. + 0,3% au- dessus de 2000 euros.
Hausse des taxes sur le gasoil pour les engins de chantiers et les transports routiers. En parallèle baisse des impôts sur les sociétés de 33 à 30%, baisse qui va se poursuivre pour atteindre 25%.
Plan épargne retraite. Il va être rendu plus simple à mettre en place ce qui dans l’esprit du pouvoir doit permettre d’en augmenter considérablement le nombre. Une mesure qui intervient au moment où le pouvoir met en place la liquidation de la retraite par répartition. Les lois sont bien faites pour répondre aux exigences du capital.
Au 1er janvier la mise en vente de 45.000 logements sociaux devient une obligation pour les bailleurs sur décision de l’Etat.
Bourse. C’est la fête. Le CAC 40 a augmenté de 28% en 2019. Il enregistre sa meilleure année depuis 1999. Ce mouvement de hausse se produit dans toutes les bourses mondiales.
Santé. La pénurie de médicaments s’aggrave. Elle est passée de 44 en 2008 à 868 en 2018. Deux raisons : la plupart des génériques sont fabriqués en Chine ou en Inde (pour des raisons de coût et de moindre réglementation) et sont refusés par les services sanitaires pour malfaçons. Le prix de vente des médicaments varie d’un pays à l’autre. Les fabricants servent en priorité les pays qui les payent le plus cher. Ce qui n’est pas le cas de la France.
Les médicaments homéopathiques voient leur remboursement passer de 30 à 15% avant la suppression définitive en 2021. Le remboursement des médicaments dit de « marque » est plus sévèrement réglementé au profit des génériques moins coûteux. Economie espérée sur un an :100 millions.
Monde.
Allemagne. Trois jours de grève du personnel de cabine chez Germanwings (filiale à bas coût de Lufthansa) pour les salaires.
USA. Les Etats ont toujours soutenu par leurs actions politiques, diplomatiques, militaires leurs capitalismes à base nationales, USA en tête depuis toujours. En y ajoutant la clause de sanction contre les entreprises qui participent à des projets qu’ils considèrent comme contraire à leurs intérêts ils ont franchi une nouvelle étape. C’est le cas avec le gazoduc Nord Stream qui doit relier la Russie et l’Allemagne ou les entreprises qui participent à sa construction sont passibles de sanctions financières de la part des USA. La Russie, l’Allemagne ont protesté contre cette décision, l’UE très mollement. Sauf erreur la France n’a rien dit.
Par contre les USA sont prêts à vendre à l’Europe leur gaz de pétrole liquéfié. Ils ont marqué un point en obtenant de la Pologne la construction d’un terminal sur son sol.
France-Afrique. Lors de son séjour en Afrique (voir article dans l’hebdo) Macron et le président de la Côte d’Ivoire, Ouattara, ont signé un accord qui met fin au franc CFA (colonie française d’Afrique) dont la création remonte à 1945 et qui est vigueur dans 15 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Arrimé au franc puis à l’euro, la moitié de ses réserves détenues par la Banque de France, il faisait l’objet de nombreuses critiques des pays africains qui y voyaient -à juste raison- une atteinte à leurs souverainetés monétaires. L’accord instaure une nouvelle monnaie « l’éco » et concerne pour l’instant huit pays (Bénin, Burkina Fasso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissao, Mali, Niger, Sénégal, Tchad) et devrait entrer en fonction au cours de l’année. Outre les nombreux problèmes que pose une monnaie unique pour des pays aux économies si différentes, l’éco reste arrimé à l’euro ce qui limite toujours l’indépendance monétaire des pays qui vont l’utiliser. Dans cet accord Macron sauve l’essentiel des intérêts du capitalisme français dans ces pays tout en faisant semblant de tourner la page de la France-Afrique.
Au moment où ces lignes sont écrites, les USA ignorant le droit international comme ils ont l’habitude de le faire, viennent d’assassiner le général iranien Soleimani, une personnalité importante de l’Iran sous des prétextes fallacieux dont ils sont friands. Nous avons souligné de nombreuses fois que l’Iran est une prochaine cible de l’impérialisme américain, il ne manquait que le prétexte construit de toute pièce depuis le rejet par les USA de l’accord sur le nucléaire signé par la communauté internationale. Il est évident que les richesses de l’Iran, sa situation géostratégique, les ponts de passage des matières premières sont les causes de cette nouvelle agression de l’impérialisme US. Nous reviendrons sur les causes et conséquences de cette attaque plus longuement sur notre site.
BONNE ANNEE A TOUTES ET A TOUS.