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764-12/04/2022  LIDL : « Un endroit nocif mentalement »En Bretagne, les salariés-es racontent leur calvaire, identique partout dans le groupe.

 

Salariés-e en arrêt maladie qu'un supérieur vient chercher à son domicile pour le faire travailler, employés-es « trop âgés ou trop gros » pour lesquels « un prix de gros » est demandé pour les faire partir !!!
Chez LIDL, les salariés-es sont victimes de maltraitance au travail. LIDL « c'est un endroit nocif mentalement, ils savent nous faire penser qu'on n'est pas bon, c'est du matraquage mental » lâche un salarié âgé de 25 ans, qui « revit » depuis qu'il a quitté l'entreprise après s'être entendu dire qu'il était « trop lent ».
En février et juin 2021, l'équipe encadrante de la direction régionale de Bretagne a été placée en garde à vue, du jamais vu au sein du groupe informe les syndicats. Une information judiciaire a été ouverte pour harcèlement moral et discrimination syndicale.
Une quarantaine de plaintes ont été déposées, notamment par la directrice de Lamballe (Côtes-d'Armor). Cette dernière a mis fin à ses jours en septembre, à 49 ans dont 27 chez LIDL, en laissant un courrier incriminant son travail.
Management par la peur : les syndicats dénoncent aussi « un manque d'effectifs chronique ». Chez LIDL, une caissière « aide à décharger un camion, fait le ménage, cuit le pain, met en rayon. Vous ne verrez pas ça ailleurs » précise le délégué syndical CGT.
La directrice LIDL Bretagne (par ailleurs suppléante d'un député LREM) vante la politique du groupe, « on vient d'obtenir la médaille d'or des victoires du capital humain en battant l'Oréal », a-t-elle précisé, assurant que « les indicateurs ressources humaines » en Bretagne « sont parmi les meilleurs de l'hexagone »...

Amazon-Boves (Somme) : Premier mouvement d'ampleur dans le cadre des NAO.
Les 8 sites Amazon en France (Brétigny-sur-Orge, Boves, Saran, Montélimar, Lauwin-Planque, Metz, Senlis et Sevrey) sont en grève ; mobilisations importantes jamais vues, avec blocage de plusieurs sites. L'effectif français d'Amazon est de 22 377 personnes, dont 14 500 en CDI.
Le délégué syndical de Boves-Amazon près d'Amiens précise que c'est la première fois que les salariés-es se mobilisent par la grève pour une augmentation salariale.
La direction propose 3 %, alors que les salariés-es exigent au minimum 5% pour maintenir leur pouvoir d'achat.
Depuis lundi 4 avril, les 8 sites Amazon suivent le mouvement de grève.
Pour la France, le bénéfice d'Amazon est de 29 milliards d'euros, soit une hausse spectaculaire de 57% sur un an. Il faut savoir que le PDG d'Amazon Jeff Bezos gagne en 9 secondes, ce que ses salariés-es gagnent en une année !!! Sa fortune est évaluée à 190 milliards de dollars.
Un salarié en grève précise « je suis en CDI depuis une année et sur le site de Boves depuis la fin de l'année dernière ». « Nous sommes les plus importants centres d'e-commerce au monde depuis 20 ans et je touche 1 289 euros net par mois », nous nous battons pour avoir 5% d'augmentation. L'inflation va atteindre 4,5%, le SMIC va augmenter, ce qui fait que nos bas salaires vont se faire rattraper par ceux qui sont au SMIC !!!
Le site de Senlis (Oise) également dans la lutte, emploie 1200 personnes et gère la logistique du groupe en France en acheminant les colis jusque dans les centres de distribution.
Une réunion prévue à Paris le mercredi 6 avril a été annulée par la direction précise un délégué syndical.
Les organisations syndicales ont demandé : que la dernière réunion finale de NAO prévue le 14 avril, soit avancée ; la direction d'Amazon a refusé !!!

Donges : La raffinerie toujours en grève !
La grève pour l'embauche de 43 CDD entamée le 28 mars à la raffinerie Total Energie a été reconduite le lundi 4 avril 2022.
Les organisations syndicales CGT et FO ont demandé l'intervention du préfet de région afin qu'il nomme un médiateur pour reprendre les négociations avec la direction.
A ce jour, celle-ci refuse tout dialogue.
Le conflit porte sur la demande d'embauche en CDI de 43 salariés-es en CDD. De nombreux postes, sans justification cohérente, sont gérés par des travailleurs précaires qui sont remplacés à l'issue d'un contrat de 30 mois par de nouveaux travailleurs en CDD.
Le site de Donges, classé Seveso, devrait mettre en œuvre des moyens humains et financiers en adéquation avec les enjeux environnementaux, de sécurité et de protection de la santé des salariés-es et des riverains.
Bientôt prêt à redémarrer après la phase de maintenance terminée, l'outil de travail va être plus que jamais nécessaire pour répondre aux besoins économiques et sociaux des populations en France et en Europe, à l'heure où la guerre impérialiste fait rage en Ukraine.
Depuis plus de 10 ans, le syndicat CGT répète qu'il est nécessaire pour des raisons environnementales de raffiner en France, plutôt que d'importer des produits d'Inde, d'Arabie Saoudite ou de Russie.
En même temps, le syndicat dénonce les fermetures des raffineries françaises qui ne sont pas en adéquation avec la baisse de consommation, afin de préserver notre souveraineté en cas de crise... Qui aujourd'hui est bien une réalité !

Corolis-Beauvais (Oise) : La grève des chauffeurs de bus continue dans les transports interurbains.
Vendredi 8 avril, la grève est reconduite pour la 5ème journée consécutive.
Seulement 1 bus sur 2 circule depuis lundi 4 avril sur le réseau.
« Tant que nous n'aurons pas quelque chose de concluant, nous continuerons la mobilisation » précise le délégué CGT, syndicat majoritaire chez Corolis.
Après une réunion de NAO avec ma direction le jeudi 7 avril, les syndicats dénoncent la non-prise en compte des revendications salariales et des conditions de travail des salariés-es en lutte.
– 5 % d'augmentation générale.
– Une prime exceptionnelle de 700 euros pour tous.
– Rétablissement de l'organisation du temps de travail antérieure au Covid (avec roulement soit le matin, soit le soir).

Knorr-Bremse (Calvados) : Résultats des NAO 2022.
Devant le mécontentement des salariés-es après les 1ères propositions de la direction, un mouvement de grève a été décidé.
95% de la production a été arrêtée du 31 mars au 5 avril à 12 heures.
Après les négociations avec l'intersyndicale CGT et FO, un accord a été trouvé et accepté par vote auprès des salariés-es en grève :
– Coefficient 190 à 255 : 3,1% d'augmentation générale avec un talon à 65 euros.
– Coefficient 270 à 395 : 2,6% d'augmentation générale avec un talon à 65 euros et 0,5% d'augmentation individuelle.
– Cadre 3,1% d'augmentation individuelle.
– 500 euros en supplément sur la prime d'intéressement.
– 15 recrutements en CDI (production et logistique).
– Prime d'habillage 3,1%.
– Indemnité de transport 3%.
– Il est alloué un budget supplémentaire de 4000 euros au budget des œuvres sociales.

VTC : Manifestations à Rungis, Nantes et Bordeaux contre la hausse des prix des carburants.
Plusieurs centaines de chauffeurs VTC ont manifesté, pour demander plus de protection alors que la hausse des prix de l'essence grève leurs revenus.
Une quarantaine de chauffeurs a bloqué mercredi 6 avril entre 5 heures et 10h30 une des portes du marché de gros de Rungis (Val-de-Marne).

SAM (Aveyron) : Après 134 jours d'occupation, la détermination reste intacte.
Alors que mardi 5 avril à 14 heures s'achevait le délai décidé par le tribunal civil de Rodez qui ordonne l'arrêt de l'occupation des locaux de la Fonderie SAM de Viviez par les salariés-es, un 15ème rassemblement de soutien a eu lieu.
Plus de 2500 personnes étaient présentes, le secrétaire général de la Fédération de la Métallurgie CGT y participait.
Une détermination sans faille est omniprésente pour garder sous leur protection l'outil de travail.

Discrimination syndicale : Victoire pour les représentants syndicaux dans les Missions Locales en Hauts-de-France.
Vincent : L'acharnement à la Mission Locale d'Hénin-Carvin, le tribunal vient de rendre sa décision.
Depuis plus de 12 ans, le délégué syndical CGT est victime d'une véritable chasse à l'homme parce qu'il représente la CGT, inconcevable et interdit à la Mission Locale d'Hénin-Carvin !!!
– Demandes d'élections de DP en 2008.
– Vincent, élu CGT de 2010 à 2013. Les réunions mensuelles se résumaient à des cris, hurlements, agressions verbales du directeur et du président, avec menaces de licenciement.
– Pendant 10 ans, aucun entretien professionnel alors que l'entretien est obligatoire tous les ans.
– « Lettre d'observations » en 2015 pour comportement « quasi agressif ».
– Avertissement en juin 2018 pour « dénigrement de la direction ».
– Mise à pied en juillet 2020 pour « insuffisance professionnelle ».
– Mise au « placard » dans un bureau sans fenêtre, souvent seul pour recevoir le public, sans s'occuper de sa sécurité et de son intégrité physique.
– Etc..., etc …
Le directeur et le président, en fin 2021, ont demandé son licenciement à l'Inspection du Travail. Après une enquête de 2 mois, celle-ci a refusé son licenciement en date du 22 février 2022.
Après avoir saisi les Prud'hommes, ceux-ci viennent de rendre leur décision :
-Annulation de la mise à pied de 2020.
- Manquement de l'obligation légale d'exécuter de bonne foi et de manière légale le contrat de travail.
- Versement de dommages et intérêts.
Ludovic : Mission Locale du Grand Plateau Picard.
Celle-ci est déboutée de son appel et se voit confirmer la première décision Prud’homale : la discrimination syndicale est reconnue.
Virginie, Houlaye, Kathleen : Mission Locale de Wattrelos.
Syndiquées en avril 2021, licenciées en novembre de la même année !!!
La justice condamne la Mission Locale de Wattrelos et ordonne la réintégration en reconnaissant « l'atteinte d'une liberté fondamentale qu'est la liberté d'expression » et oblige la direction à verser des dommages intérêts.
Quand s'arrêtera donc la discrimination syndicale dans les Missions Locales ?
Les directions s'arrêteront-elles un jour de dilapider l'argent public dans une chasse aux sorcières pour essayer de licencier les élus-es CGT ?
Une fois encore, la justice a condamné toutes ces pratiques discriminatoires auprès des représentants des salariés-es.

Amazon : Victoire pour le 1er syndicat aux États-Unis.
Un petit groupe de militants dévoués a fait flancher l'une des plus grandes multinationales. Les salarié-es d'un entrepôt Amazon à New-York ont voté en faveur de la création d'un syndicat, une première aux États-Unis.
Le « oui » l'a remporté à 2654 voix contre 2131.
2ème employeur aux US après le géant de la distribution Walmart, le groupe Amazon avait depuis sa création en 1994 réussi à repousser les velléités des salariés-es souhaitant se regrouper dans un syndicat dans tout le pays.
« C'est vraiment un jour historique », a affirmé l'avocat du syndicat Amazon Labor Union, « je pense que ça peut démarrer une réaction en chaîne, d'un entrepôt à l'autre ».
8325 travailleurs du site étaient sur la liste des votants appelés à voter du 25 au 30 mars dans une tente installée devant l'entrepôt, 4852 salariés-es ont mis un bulletin dans l'urne.
ALU, crée au printemps dernier par un petit groupe d'actuels et anciens salariés-es d'Amazon, en ayant peu de moyens face à un mastodonte ayant gagné plus de 30 milliards de dollars en 2021.
L'entreprise a embauché des consultants spécialisés et convoqué les salariés-es à plusieurs réunions obligatoires pour leur présenter les inconvénients d'un syndicat.
« Je ne sais si cela va provoquer une vague, mais cela va sûrement inspirer d'autres personnes qui voient que, malgré tous les obstacles, c'est possible et important de se rassembler pour se défendre et se battre » ajoute un responsable syndical.
Amazon conteste la création du syndicat et estime que le « petit groupe de syndicalistes » a « menacé » les employés-es de son entrepôt pour les « forcer » à voter en faveur de la création d'un syndicat.
Amazon a dépensé des millions en consultants anti-syndicats, Amazon s'est comporté de manière menaçante, a licencié illégalement des employés-es qui voulaient ce syndicat, Amazon a distillé la confusion, la coercition et la peur des représailles chez les salariés-es.

Grèce : Grèves et manifestations contre la hausse des prix.
Les services publics et les transports maritimes, ferroviaires et urbains ont été paralysés mercredi 6 avril en Grèce, à la suite d'une grève générale de 24 heures à l'appel des syndicats du public et du privé, protestant contre « la flambée des prix » et « les bas salaires ».
Des rassemblements ont été organisés à Athènes et dans d'autres villes pour « la hausse des salaires » et « le soutien aux hôpitaux ».