Gantry 5

 

France.

Luttes. Hôpital. La Timone (Marseille) Rassemblement devant les urgences en grève, personnel paramédical et médecins (35 sur 40 en grève).
Jeudi 10 octobre, à la Pitié-Salpêtrière un collectif inter-hôpitaux est créé. Il veut rassembler l’ensemble des personnels hospitaliers. Il faut bouger l’hôpital pour sortir de cet enfer budgétaire explique un de ses membres. Les 750 millions promis par la ministre pour les urgences et pris sur d’autres postes budgétaires, est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Ils réclament des augmentations de salaires pour rendre plus attractif les métiers hospitaliers et envisagent des formes d’action particulières en liaison avec leurs professions. Une manifestation est prévue pour le 14 novembre. A l’AP-HP 900 lits sont fermés faute de personnel.
Général Electric. En grève avec occupation depuis le 9 octobre à Belfort et Boulogne contre le projet de licenciements. La discussion avec la direction n’ayant rien donné une réunion du personnel aura lieu le 11 pour la suite à donner au mouvement. Le syndicat Sud de GE estime qu’une suppression de 200 emplois plus des départs « volontaires » serait une solution acceptable. Il ouvre la voie à l’idée que les suppressions d’emplois sont inévitables et que la seule possibilité est d’en négocier le nombre. A l’échelon national Sud appelle volontiers à la grève générale, dans les usines il est l’auxiliaire du patronat.
Kéolis Moulin (Allier,transport) Les conducteurs sont appelés par la CGT à un débrayage le 16 octobre de 9 à 14h pour les conditions de travail, particulièrement dégradées depuis la reprise du service par Kéolis. Une manifestation de soutien de la population est prévue pour le 25.
Onet (nettoyage) Valenciennes. Le personnel chargé de celui de l’hôpital débraye depuis un mois pour les conditions de travail. A l’appel de la CGT une manifestation de soutien aura lieu le 17 octobre.
Retraités. Manifestations le 8 octobre à Paris et en province (silence des médias). La CFDT qui a quitté l’intersyndicale des syndicats de retraités a manifesté de son côté avec quelques dizaines de participants.
Agriculteurs. Ils ont manifesté contre l’adoption du CETA dans plusieurs régions en établissant des barrages sur les routes.
Succès. Jinjiang SAM. (Decazeville, Aveyron) Après plusieurs jours de grève la direction qui voulait procéder de 150 à 200 suppressions d’emplois recule. Ils sont annulés, le chômage partiel sera indemnisé à 100%, les jours de grève payés.
Sans papiers. 150 d’entre eux obtiennent leurs régularisations à la suite des actions menées dans la région parisienne.
Répression. EDF Gardanne. Après la suspension de la grève entamée depuis 8 mois pour permettre la discussion sur les propositions de la CGT, après l’arrêt du charbon prévu pour 2022 et l’échec de celle-ci, la reprise de la grève a été décidée. La direction assigne quatre syndiqués CGT et le syndicat devant la justice pour blocage.
Livreurs. Les livreurs à vélo de Bordeaux, Dijon, Lyon viennent de créer leurs syndicats CGT. Ceux de Paris regroupé au sein du Collectif des livreurs autonomes de Paris rejoignent eux aussi la CGT tout en gardant leur autonomie.
EDF. La direction en accord avec l’Etat annonce le report de son plan de scission de l’entreprise qui serait retardé au printemps 2020. Il s’agit d’un repli tactique- le projet n’est pas abandonné- après la grève très suivie du 19 septembre et d’un nouvel appel pour l’action pour le 17 octobre. Le gouvernement de son côté ne veut pas multiplier les sources de conflits avec son projet de retraite par points. « Les Echos » (7.10) écrivent avec raison « Le temps pour le gouvernement…. De mettre dans le rétroviseur la réforme des retraites ».
Michelin. Vient de confirmer ce qui était prévisible depuis quelques semaines : la fermeture de son usine de la Roche/ Yon d’ici à la fin de2020 et le licenciement des 619 salariés. Pour faire passer cette décision Michelin promet un reclassement dans les autres usines du groupe Un accord de compétitivité a été signé il y a deux ans entre les syndicats- sauf la CGT- et la direction qui prévoyait des investissements contre une aggravation des conditions de travail. Les compromissions avec le patronat se révèlent une nouvelle fois pour ce qu’elles sont : un marché de dupes dont les salariés font les frais.
Formation. Alors que la formation est présentée par le pouvoir comme une priorité, la réforme de son financement aboutit pour cette année par 300 millions inutilisés sur un budget de 900 millions. Cela provient de la « réforme » de ce secteur. Alors que la formation était basée sur un certain nombre d’heures attribuées au salarié et qui revenait à une dépense de 35 à 40 euros par heure de formation, c’est maintenant le salarié qui touche 15 euros par heure, libre pour lui de choisir sa formation et son organisme. Une économie sur le dos des salariés.
Apprentissage. Avec l’inauguration de deux centres d’apprentissage d’entreprise, la réforme entre dans la réalité. Il s’agit de deux centres créés par le groupe Nicolin de Montpellier (service à l’environnement), et aussi propriétaire du club de foot de la ville. Le premier centre sera consacré à la formation de jeunes joueurs, le second à celle de cadres intermédiaires dont l’entreprise a besoin. C’est l’Etat qui va financer cet apprentissage uniquement destiné aux seuls besoins du groupe au travers d’un paiement forfaitaire pour chaque contrat signé. La présence de la ministre du travail à cette inauguration est un encouragement au patronat à développer ce genre d’apprentissage au détriment de celui de l’Education nationale. Le patronat d’engouffre dans cette « réforme » qu’il a exigée. 550 demandes de centres d’apprentissages ont été déposées.
Logement. Dans son rapport annuel sur le logement la fondation abbé Pierre fait état de la situation plus qu’alarmante de la région parisienne. Elle représente 18,2% de la population nationale mais 6152 personnes vivent dans des bidonvilles. Elle est à l’origine de 34% des demandes pour les HLM, 41% des expulsions. Le prix de loyer a été multiplié par 10, celui à l’achat par 14 depuis quarante ans tandis que les revenus sur la même période ne le sont que de 7. La pénurie de logements, en particulier sociaux, aggrave chaque année cet état. La fondation estime que 37.000 logements sociaux doivent être construits chaque année contre 30.000 effectivement réalisés. En conclusion elle demande le renforcement du plan logement du gouvernement. Un vœu pieu.
Cour des Comptes. Elle s’invite dans le débat sur les retraites avec une étude sur les départs anticipés. D’après elle, il existe 7 possibilités de départs anticipés pour un coût de 14 Mds par an. D. Migaud, président de la Cour, demande que soient revus les départs dans la fonction publique et conclut : La maitrise des dépenses de retraite requiert celle des flux de départs anticipés. Une aide au travailler plus de Macron.
Prélèvement forfaitaire unique. (flat tax) Une étude du Sénat fait état d’un manque à gagner pour les finances publiques de 900 millions au profit des actionnaires. Le rapport note que ce cadeau a eu un effet évident sur le versement des dividendes. Il aurait pu ajouter que c’est le but recherché.
Monde.
USA. HP (ordinateurs, imprimantes) annonce la suppression de 9.000 emplois sur 55.000 dans le monde sans préciser la localisation de ces suppressions. HP emploie 1000 salariés en France. HP a réalisé un bénéfice net de 5,3 Mds de $ en 2018. Sans surprise le plan vise à augmenter encore plus les profits.
Liban. L’économie libanaise est en pleine déroute. C’est le résultat des attaques israéliennes, de quinze ans de guerre civile, des conflits en Irak et en Syrie, de la corruption. Une manifestation a eu à Beyrouth le 6 octobre pour dénoncer la détérioration des conditions de vie, de népotisme et la corruption. La dette se monte à 150% du PIB, les agences de notations envisagent la baisse de la note du pays ce qui entraine mécaniquement la hausse des intérêts payés lors de emprunts sur le marché.
Inde. La baisse de la croissance se confirme. Elle a été de 5% au deuxième trimestre, le plus mauvais résultat depuis 2003. La baisse des impôts sur les entreprises décidée par le gouvernement de 18,5 Mds d’euros va encore aggraver le déficit budgétaire au moment où les recettes de la TVA sont au plus bas ce qui confirme le recul de la consommation intérieure.
Banques européennes. C’est une véritable hémorragie des emplois bancaires qui a lieu. 50.000 emplois sont en jeu. Les banques françaises ne sont pas épargnées. Société générale 2130, BNP 500 en France plus 2.200 en Belgique, 1500 en Italie. Les arguments avancés pour justifier ces suppressions sont les taux d’intérêts trop bas, l’introduction massive de l’informatique, les conflits commerciaux dans le monde. La recherche du profit n’est pas mentionnée dans les causes.
Equateur. Voir article dans l’hebdo. Depuis la rédaction de celui-ci la lutte contre l’austérité imposée par le FMI a encore pris plus d’ampleur. Ce sont les campagnes qui ont déferlé sur la capitale en manifestant leur opposition à ces mesures avec une grève générale le 9 octobre. Le gouvernement répond en décrétant l’état d’urgence. La situation est tellement tendue que le président et le gouvernement ont quitté la capitale pour se réfugier en province, laissant à la police et à l’armée le soin d’écraser la lutte du peuple.
Chine-USA. Les négociations reprennent le 10 octobre. Les deux pays ont raidi leurs positions avant cette reprise ce qui laisse penser qu’un échec est probable.
Taxe sur les Gafa. L’OCDE vient de mettre au point un texte qui sera soumis aux divers pays le 17 octobre pour créer une fiscalité internationale sur les grands groupes du numérique. Il s’agit plus d’une déclaration de principe non contraignante avec de nombreux points pratiques non résolus. Amazone, l’une des entreprises qui pourrait être taxée, salue une importante avancée et ajoute : Nous continuons de soutenir les travaux de l’OCDE et d’y contribuer activement en vue de parvenir à une solution. Un enthousiasme et une contribution des plus suspecte quant à la portée réelle de cette future taxe, si elle voit le jour.

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