Gantry 5

 

France.
Luttes.
Urgences. Les fausses mesures pour trouver une solution aux questions des urgences avancées par la ministre A. Buzin ont reçu la réponse qu’elles méritaient : l’action continue. Les 750 millions annoncés ne sont que des redéploiements de crédits qui existaient déjà. Quant aux autres mesures avant tout technocratiques elles ne répondent en aucun cas aux revendications des personnels. La résistance du pouvoir n’est pas une surprise. Les revendications- 300 euros d’augmentation, 10.000 créations de postes- sont en contradiction absolue avec la politique de santé mise en place depuis des années. Que poursuit ce gouvernement avec sa volonté de réduire à 2,3% en 2020 les dépenses de santé contre 2,5 en 2019 ? Fortes manifestations à Paris et dans plusieurs grandes villes. D’autres actions sont prévues en septembre. A noter le service très minimum des médias publics et privés pour rendre compte de cette journée. (Voir article dans l’hebdo)
RATP Grève le 13 pour le maintient du régime de retraite. Très forte mobilisation qui bloque pratiquement tout le trafic.
Ehpad. (Quimperlé, Morbihan). Grève d’une heure le 11 septembre pour plus de personnel.
SNCF. À la suite de l’action des cheminots et de la population la ligne Rennes-Châteaubriant est partiellement rouverte en attendant sa réouverture complète.
Retraite. Le discourt d’E. Philippe devant le Conseil économique et son passage à TF1 confirme la volonté du pouvoir de ne rien céder sur la « réforme » des retraites. La disparition du régime de solidarité par répartition est bel et bien en route. En revanche il est obligé de tenir compte de l’inquiétude et du refus du régime par points qu’il compte mettre en place exprimé par une grande partie des retraités et futurs retraités. Les mots justice et égalité entre tous sont répétés, tandis que des « garanties » nombreuses et variées sont données. La bataille idéologique pour faire accepter et l’allongement du temps de travail et la baisse des pensions va encore gagner en intensité.
Pauvreté. Un rapport du ministère des solidarités fait le point sur la pauvreté en France. Sont considérés comme pauvres ceux dont le revenu est de 60% du revenu médian qui s’établi à 1026 euros par mois. Cela touche 14% de la population en 2016 soit 8,8 millions de personnes. Pour elles les prestations sociales se montent en moyenne à 345 euros par mois soit 42% de leurs revenus. Un pognon de dingues avait dit Macron d’où la diminution des allocations familiales de 1,4%, celles de l’allocation logement de 1,3%. Une autre étude du même ministère fait état d’une forte détérioration du sentiment de pauvreté. En 2018 18% des Français se sentent pauvres contre 13% en 2017. Ces chiffres atteignent 29% chez les ouvriers contre 18 un an auparavant. 90% des personnes interrogées se déclarent pessimistes sur l’évolution de la pauvreté et de l’exclusion.
Il y a un an Macron lançait son plan de lutte contre la pauvreté autour de l’idée de l’insertion par l’activité économique (IAE) qui supprimait dans le même temps les emplois aidés. Il relance l’IAE qui devrait concerner 240.000 bénéficiaires en 2022. Loin des 8,8 millions de pauvres. Avec la casse du droit du travail, le développement de la précarité, la diminution des indemnités chômage, le blocage des salaires, traitements et retraites et l’ensemble des mesures prises par le pouvoir c’est plus une augmentation de la pauvreté qui se profile à court et moyen terme.
Sécurité sociale. Les heures supplémentaires sans cotisations sociales vont couter 1 Md à la Sécu plus 600 millions de baisse du forfait social payé par les entreprises. Depuis le 1er janvier 2019 l’Etat qui décide et ne rembourse plus ces suppressions de cotisations. Ce sont les assurés qui payent par la diminution des prestations.
Actionnariat salarié. 43% des salariés des sociétés cotées en bourse détiennent des actions et 3,81% du capital de ces entreprises. La loi Pacte votée cette année prévoit de relancer l’actionnariat salarié. Une manière d’intégrer ceux-ci en échange de quelques maigres dividendes et de s’opposer à l’augmentation des salaires. Ce qui n’empêchera pas de licencier ces « actionnaires » en cas de suppressions d’emplois.
La Chapelle-Darblay. (Papier journal, Grand Couronne, Seine Maritime). Propriété du finlandais UPM il annonce la mise en vente de l’usine. En cas d’échec ce sera la fermeture et la disparition de 236 emplois à la mi-janvier 2020.
Hutchinson. (Joué-les-Tours, Indre et Loire) Prévoit la suppression de 120 emplois sur 600. Les fabrications sont délocalisées en République Tchèque.
Monde.
Angleterre. Grève historique des pilotes de British Airways les 9 et 10 septembre. Ce sont les salaires qui sont la cause du conflit. Les propositions de la direction d’une augmentation de 11,5% sur trois ans ont été repoussées par les pilotes qui envisagent un nouveau mouvement le 27 septembre. 1700 vols ont été supprimés, 280.000 passagers touchés. Le syndicat estime à 80 millions de £ les pertes causées par la grève alors que la direction refuse les augmentations demandées qui d’après elle représente 50millions par an.
De leur côté les pilotes de Ryanair Angleterre envisagent des grèves en septembre.
UE-Cuba. La « ministre des Affaires étrangères » de l’UE vient de se rendre à Cuba dans le but d’aider l’ile à « s’affranchir des sanctions US ». C’est une structure du même type que celle mise en place pour commercer avec l’Iran (qui donne des résultats plus que médiocres) qui est envisagée pour développer les relations commerciales. C’est avant tout une tentative pour pénétrer le marché cubain en profitant du vide laissé par la politique US.
Cryptomonnaie. (monnaie virtuelle) Celle que veut mettre en place Facebook et qui s’appelle le « libra » commence à poser des problèmes aux gouvernements. Un membre de la BCE le traite de promesses séduisantes mais perfides. Il ne s’agit pas ici de traiter des aspects techniques qui ne sont pas tous au point et leurs conséquences sur les monnaies mais de voir comment les gouvernements réagissent. Ils pourraient prendre des mesures législatives ou réglementaires pour interdire à une société privée de battre monnaie. Mais en bons gestionnaires du système capitaliste ce n’est pas dans leurs projets. Il faut laisser au capitalisme toute liberté de réaliser du profit. La proposition faite par le directeur de la Banque d’Angleterre et reprise par B. Lemaire consiste pour les banques centrales à créer elles-mêmes leurs propres cryptomonnaies. La Chine a décidé de s’engager très vite dans cette voie. Le vice- président de la Banque centrale déclare : Nous devons faire en sorte d’éviter que des monnaies comme celle-ci deviennent des monopoles. Et d’envisager de lancer cette monnaie à la fin de l’année. Avec l’idée de disputer la domination du dollar et le main- mise des USA sur ce genre de devise.
Cash. Les grandes entreprises capitalistes croulent sous des montagnes de trésorerie. Pour les pays d’Europe, du Moyen- Orient, d’Afrique elles se montent à 1100 Mds d’euros en hausse de 15% en un an, les dix les plus puissantes dont EDF, Total, représentent à elles seules 260 Mds (+ 30%). Les USA détiennent 1600 Mds de trésorerie. Avec les dividendes versés et ces chiffres de trésorerie on mesure le degré d’exploitation des peuples par le capital.
ONU. Un rapport de l’organisation indique qu’aucun pays n’est sur la trajectoire pour atteindre les objectifs du développement durable qui devaient être réalisés d’ici à 2030. Résultat : 653 millions d’êtres humains vivent avec moins de 1,9 dollar par jour et par personne tandis qu’un milliard vivent avec 2 à 3 dollars, avec toutes les conséquences qui en découlent. L’ONU tire la sonnette d’alarme sur les déchets que rejette la société capitaliste qui pousse toujours à consommer d’avantage et de gaspillages qui en découlent.
Bourses. Les troubles dans la ville n’empêchent pas les affaires. La bourse de Hong Kong vient de proposer le rachat de la bourse de Londres pour 31,5 Mds de £ soit 83,61£ par action actuellement cotée à 72£. Proposition fraichement accueillie par Londres. Dans la course au gigantisme il est impératif de grossir pour tenir tête à la concurrence. Dans le cas présent face aux bourses de New York et de Shanghai en plein développement. A moins que Hong Kong ne soit dans cette affaire le visage masqué de la Chine. A suivre

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