Avancer dans le rassemblement des communistes pour des changements révolutionnaires

N° 899 10/11/2024  L'évolution du PCF l'a conduit à abandonner sa position de classe au profit d'une copie de gauche de la social-démocratie. Dès 2000, en créant Communistes^[1], nous avons clairement affirmé qu'il était nécessaire de construire un parti Communiste s'appuyant, au plan théorique sur le Marxisme-Léninisme et agissant sur le terrain de la lutte des classes avec pour but : abattre le capitalisme et construire le socialisme^[2], en organisant politiquement la classe des travailleurs comme outil pour cet objectif de transformation révolutionnaire de la société à son profit.

Au cours de ces dernières années, nous avons avec nos forces développé la bataille de classe et approfondi nos analyses et conceptions sur l'évolution du capitalisme^[3] dans sa forme impérialisme^[4] et sur l'évolution des rapports sociaux^[5]. A notre IX^éme congrès^[6] nous avons souligné l'articulation entre l'organisation des luttes pour les revendications immédiates et la perspective d'un renversement du capitalisme, condition nécessaire à la construction d'une société socialiste débarrassée de l'exploitation capitaliste et se développant sur la base d'une coopération des producteurs à l'échelle nationale et internationale, ouvrant la voie à un monde débarrassé de la guerre.

Aujourd'hui nous mesurons l'approfondissement des contradictions dans les processus  d'extraction de la plus-value et dans l'accumulation du capital à l'échelle nationale, européenne et internationale, conduisant à une montée des affrontements violents au sein même du système impérialiste, ce dont témoignent en particulier la guerre en Ukraine^[7], les nombreux conflits régionaux et la complicité avec laquelle les puissances impérialistes occidentales alliées de l'État sioniste colonial israélien lui apportent leur soutien pour combattre le mouvement de libération du peuple palestinien et affronter les puissances régionales au travers de la guerre ouverte contre le Liban^[8] en vue de s'assurer la suprématie et le contrôle de cette région stratégique, ce qui est recouvert par l’expression: "remodelage du Moyen-Orient". En même temps, du fait de l'extension du capitalisme résultant de la disparation de l'URSS et des pays socialistes, de la montée en puissance de la Chine^[9] le centre des affrontements inter impérialistes s'est élargi de manière significative, de la sphère occidentale à celle de l'Asie.

C’est pourquoi la doctrine stratégique des Etats-Unis a acté le déplacement de son pivot stratégique de la zone euro-atlantique vers l’espace indo-pacifique^[10].

Cette situation se traduit au sein même des puissances impérialistes. Pour rétablir les taux de profit et s'inscrire dans la mondialisation capitaliste, la classe capitaliste dominante doit aller plus loin et plus vite dans la liquidation des conquêtes sociales. Face à cette situation, nous avons montré qu'il fallait développer les conditions pour créer une contre-offensive des travailleurs^[11] : " il faut une stratégie de développement des luttes avec des objectifs clairs et qui rassemblent les salariés dans la durée. Il est de la responsabilité des organisations syndicales et tout particulièrement de la CGT et de ses syndicats de créer les conditions d'une telle stratégie de lutte."   Si cette contre offensive est nécessaire elle ne saurait à elle seule régler la question politique de fond : " Comment construire avec les travailleurs l'organisation politique capable de mener le combat politique de classe pour ouvrir une issue révolutionnaire au système d'exploitation capitaliste prédateur de l'Homme et de la nature ? "

Afin d’avancer dans cette voie nous mesurons la nécessité de reconstruire un ensemble idéologique cohérent s'appuyant sur le Marxisme Léninisme en rapport avec les réalités du capitalisme tel qu'il est aujourd'hui dans sa dimension impérialiste. Cependant, cette reconstruction ne peut pas  se limiter aux aspects idéologiques, il convient de combiner ce travail avec celui de la construction d'une organisation révolutionnaire : un parti d'avant-garde puisant ses forces dans la fraction la plus combative des travailleurs, celle qui refuse le dialogue social n'étant qu'une version moderne de la collaboration de classe et aussi celle de la jeunesse qui travaille, des lycéens et des étudiants issus des classes populaires en prêtant à cette jeunesse une attention toute particulière. La jeunesse a toujours été présente dans les grandes luttes touchant à la liberté des peuples. Ce fut le cas lors des guerres coloniales de l’Indochine, de l’Algérie et du Vietnam où les forces militaires des puissances impérialistes, la France et les États-Unis furent vaincues par les luttes armées de libération nationale avec en particulier le soutien de l'URSS. La jeunesse fut aussi très active dans la lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud, lui aussi vaincu et où les forces de la jeune révolution cubaine jouèrent un rôle décisif dans la défaite des troupes de l'Afrique du Sud en Angola.

Cet engagement de la jeunesse dans les luttes anti-impérialistes a forgé des générations de militants révolutionnaires portant haut la question de la solidarité internationaliste des peuples en luttes pour leur émancipation comme une nécessité absolue afin de combattre le capitalisme et ouvrir la voie à un changement de société libérée de l'exploitation de l'Homme par l'Homme.

A voir, l'engagement de la jeunesse au cours des actions et des manifestations en France et dans le monde pour le soutien à la lutte de libération nationale de la Palestine, il n’y a aucun doute, une nouvelle génération de révolutionnaires est en train de naître et se développer. Notre Parti s'en félicite et encourage l'émergence de ce mouvement. Le faisant avec le souci d'apporter sa pierre à l'édifice de la construction d'un puissant mouvement politique sur des bases de classe et en se situant clairement dans la lutte anti-impérialiste.

Cette reconstruction en alliant la pratique révolutionnaire de lutte de classe et le travail idéologique ne peut se concevoir uniquement que sur la base d'un parti communiste dont l'organisation permette la plus large discussion démocratique et le respect des décisions prises, c'est ce que l'on appelle le centralisme démocratique.

Notre IX^éme congrès rappelait que : " Pour changer de politique, il faut arracher aux capitalistes les moyens économiques, financiers, prendre le pouvoir politique. La propriété des moyens de production et d’échange doit revenir au peuple et être gérée pour la satisfaction des besoins sociaux. Cela ne se fera pas seul, il faut des luttes sociales et politiques, il faut un parti révolutionnaire et une organisation syndicale de classe qui les organisent. C'est à ce travail que dès sa création s'est attelé notre Parti Révolutionnaire COMMUNISTES.", cela pose la question du rassemblement des communistes acquis à la nécessité d'un changement révolutionnaire de la société. Si ce dernier est une nécessité, sa construction, de notre point de vue passe par la recherche de pratiques communes dans la lutte de classe au quotidien, par la construction théorique s'appuyant sur une analyse des rapports sociaux et du capitalisme qui les engendre tels qu'ils sont aujourd'hui au plan national et international. C'est à ce travail que s'attache le Parti Révolutionnaire Communistes.

Le Bureau National du Parti Révolutionnaire Communistes

Paris le 12 novembre 2024

^[1] Le premier congrès de Communistes s'est tenu le 1^er et le 2 mars 2002 : https://www.sitecommunistes.org/archives/appel.html

^[2] Abattre le capitalisme et construire le socialisme brochure publiée en 2014 par Communistes : https://www.sitecommunistes.org/images/documents/lecture/Brochure_Abattre_le_capitalisme.pdf

^[10] Nils Andersson ; Les guerres annoncées : le capitalisme c'est la guerre II, éditions TERRASSES, 2024