Gantry 5

 

Depuis plusieurs jours d'importantes manifestations se déroulent en Tunisie. C'est la hausse des prix consécutive à celle de la TVA prévue dans la loi de finances 2018 qui a mis le feu aux poudres. À parti du 1er janvier 2018, et faisant suite à l'adoption de cette loi, plusieurs produits ont vu leurs prix augmenter. Cette hausse des prix touche en premier lieu les couches de la population pauvre dans un pays ou le chômage est massif en particulier chez les jeunes. Ces mesures ont été prises par le parlement à l'initiative du gouvernement dans le cadre de l’application des «recommandations du FMI».

Selon le Parti des Travailleurs (nouvelle appellation du Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie): «Ces hausses des prix ne sont qu'un premier pas, et d'autres mesures "impopulaires" suivront de la part du "gouvernement du Fonds Monétaire International"». Depuis que le peuple tunisien a chassé du pouvoir le dictateur Ben Ali, soutenu par la France, la situation politique et sociale s'est dégradée du fait de l'instabilité générée en particulier par la déstabilisation du voisin libyen. Des attentats touchant des touristes ont profondément affecté l'industrie touristique qui est une activité majeure de l'économie tunisienne.
La corruption a continué de plus belle et si les nouveaux maîtres du pouvoir parlent de démocratie et de liberté, ils défendent avant tout les intérêts de la bourgeoisie tunisienne. La composition politique du gouvernement est significative à cet égard. Toutes les partis qui y sont présents, des islamo-conservateurs aux sociaux-libéraux, sont d'ardents défenseurs de la «liberté d'entreprendre» et entretiennent des liens étroits avec le capitalisme étranger. La Parti des Travailleurs désigne ce gouvernement comme: «un gouvernement de guerre contre le peuple». Les forces politiques au pouvoir usent d'une répression violente contre les manifestants. De nombreuses arrestations sont effectives et il y a des victimes.
Face à ce constat, le Parti des Travailleurs appelle le peuple à «contrer pacifiquement» mais «strictement» ces mesures qui portent atteinte «à ce qui reste du pouvoir d'achat» des Tunisiens et qui fait porter la responsabilité de la crise économique à ceux qui n'en sont pas responsables». Un autre appel a également été lancé aux «forces populaires politiques, sociales et civiles» afin de se réunir pour tenter d'imposer «la suspension» de l'application loi de finances 2018 qui «ajoute de la pauvreté aux pauvres et de la richesses aux riches mais aussi aux voleurs, aux évadés fiscaux et aux contrebandiers».
Notre parti suit avec attention le développement de la situation en Tunisie. Il condamne la violence du pouvoir contre un mouvement populaire légitime. Il apporte son soutien aux forces progressistes et démocratiques de ce pays.