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N° 849 29/11/2023 Ce que nous apprennent les échanges de prisonniers
Celles et ceux qui ont vu les images, notamment de Rafah peuvent noter la différence de traitement entre les prisonniers israéliens bien traités par les combattants palestiniens et les prisonniers palestiniens maltraités jusqu’au bout par les soldats de l’armée d’occupation.
L’échange de prisonniers a surtout permis au monde entier de s’apercevoir que l’armée israélienne détient des enfants de 12 ans. Sur les 300 prisonniers que l’État colonial sioniste a annoncé pouvoir libérer, 287 ont entre 12 et 18 ans.
Israël a tout fait, selon une journaliste de CNN, pour que les images de liesse des Palestiniens accueillant les libérés et la détermination de ces derniers à soutenir la lutte soient le moins possible diffusées. Vendredi 24 au soir, les soldats de l’armée sioniste ont empêché l’accès aux maisons des prisonniers libérés pour les autres habitants, ils sont même passés avant dans ces mêmes maisons pour confisquer tout ce qui pouvait servir à une fête, notamment les gâteaux !!!
Israël ne veut pas voir révéler sa profonde nature, mais il n’a pu empêcher les Palestiniens de Cisjordanie et de Jérusalem de fêter la libération de leurs compatriotes, malgré l’interdiction de Netanyahu.
La machine idéologique des media continue de mouliner
En France, il est toujours aussi difficile d’exprimer un avis qui ne colle pas au discours dominant. Le dernier en date à s’en apercevoir est l’ancien premier ministre Dominique de Villepin. Invité d’une émission de Canal Plus il est appelé à commenter un reportage évoquant la répression contre les artistes US qui osent avoir une position de défense de la Palestine. Il évoque la dictature de la pensée unique et déclare : « On voit, en filigrane, dans votre reportage, à quel point la domination financière sur les media, et le monde de l’art, de la musique pèse lourd. » Évidemment, il a été accusé d’antisémitisme, BFM TV allant même jusqu’à dire faussement, dans un entretien avec le responsable du CRIF qu’il avait parlé de la « finance juive ».
Les media jouent leur rôle au service de leurs propriétaires, de grands capitalistes pour qui le discours dominant ne doit pas, ne peut pas avoir de contradiction ni même de doute. Toute critique, même dans la veine de ce qui était la position de la France jusqu’à l’arrivée de Sarkozy, est impossible à entendre pour les tenants de l’idéologie dominante.
La défense urbi et orbi de la position de l’État sioniste, leur sert de credo y compris celle de leur « droit » à occuper une terre qu’une entité mythique appelée Dieu leur aurait donnée. Le refus de nommer ce qui se passe (un génocide), le maintien envers et contre toute réalité du discours disant qu’Israël se défend, la qualification de terroristes plutôt que « les combattants palestiniens », la mise en doute du nombre de morts réel malgré les données de l’ONU et de Médecin Sans Frontières, tout ceci est le pain quotidien des « journalistes ». Le discours dominant en France est entouré d’une chape de plomb plus lourde qu’en Israël même où le quotidien "Haaretz " exprime ses doutes sur qui a vraiment tué lors de la rave party du 7 octobre.
Pourtant, le doute s’installe, non pas à « gauche », mais chez les travailleurs, qui sont habitués sur d’autres sujets (les retraites par exemple) à combattre les mensonges de l’information officielle. De plus en plus de militants s’interrogent, en interne, sur la position de la CGT qui renvoie dos à dos État colonisateur et peuple colonisé. Les participants aux manifestations de solidarité avec la Palestine sont de plus en plus nombreux.
Seule le lutte des peuples peut aider les Palestiniens
Depuis la mise en place de la trêve « humanitaire », il est clair que la mobilisation des peuples, partout dans le monde, a été déterminante. Elle va se poursuivre pour que la trêve perdure au maximum.
La pression d’une partie de la population israélienne ne se relâche pas, car les échanges de prisonniers déjà réalisés donnent de l’espoir et à celles et à ceux qui aspirent légitimement à voir revenir leurs proches.
Pour le Parti Révolutionnaire Communistes, tout doit être fait pour que la guerre que mène l’État sioniste contre les Palestiniens ne reprenne pas. Cette trêve est la preuve que l’État sioniste n’est pas invincible, il a dû négocier. La mobilisation des travailleurs et des peuples du monde est un moyen d’imposer l’arrêt du massacre.
Sur le fond, la question politique demeure entière. Notre soutien au peuple palestinien, la fin du régime colonial et d'apartheid, le droit à un État, le droit au retour des réfugiés et dans l'immédiat un cessez le feu durable sont et restent le combat que nous continuerons de mener.