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N° 842 10/10/2023 Comme tous les ans, le Parti Révolutionnaire Communistes souhaite apporter sa pierre à la bataille pour la libération de Georges-Ibrahim Abdallah.
Georges Ibrahim Abdallah est un militant communiste libanais engagé dans la cause palestinienne, notamment auprès du FPLP et de Georges Habbache, un militant historique de la cause palestinienne, marxiste, qui en était le secrétaire-général. Il est un des fondateurs du groupe armé révolutionnaire des FARL (Forces Armées Révolutionnaires Libanaises).
Arrêté en 1984, il est finalement condamné à la détention à perpétuité en 1987, pour complicité de l’assassinat, revendiqué par les FARL d’un espion de la CIA et d’un autre du Mossad, présentés comme des diplomates. Il déclare au cours du procès : « Si le peuple ne m’a pas confié l’honneur de participer à ces actions anti-impérialistes que vous m’attribuez, au moins j’ai l’honneur d’en être accusé par votre cour et de défendre leur légitimité face à la criminelle légitimité des bourreaux. »
Georges-Ibrahim Abdallah est, selon le droit français, libérable depuis 1999. À l'exception de l’Italie, une incarcération d’une telle longueur est exceptionnelle dans les pays de l’Union européenne. Il est le plus ancien prisonnier politique en France. Entre 2004 et 2020, neuf des demandes de libération conditionnelle ont été refusées par la justice française. Mais deux autres d’entre elles n’ont pu être validées à cause de l’Exécutif.
En novembre 2003, la juridiction de la libération conditionnelle de Pau a ordonné sa remise en liberté à condition qu'il quitte définitivement le territoire pour le 15 décembreDominique Perben, alors ministre de la Justice, fait appel de la décision, si bien que le 15 janvier 2004, Georges-Ibrahim Abdallah voit sa demande de libération rejetée.
La seconde fois, le 10 janvier 2013, la chambre d'application des peines de Paris, qui examinait l'affaire en appel, accède à sa demande de libération, en la conditionnant à un arrêté d'expulsion du territoire français. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, reçoit à l'époque un coup de téléphone de son homologue américaine Hillary Clinton, qui lui demande de ne pas rendre la liberté à Georges-Ibrahim Abdallah. Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur, refuse de signer l'arrêté d'expulsion le 14 janvier 2013.
Ce sont donc la Première puissance impérialiste, les USA, et l’Etat colonialiste d’apartheid d’Israël qui ne veulent pas de la libération de Georges-Ibrahim Abdallah.
Jacques Vergès, son avocat d’alors, a produit des documents du département d’État US et a dénoncé : « C’est le gouvernement des États-Unis qui oppose un veto intolérable à sa libération. »
Mais le plus étonnant des défenseurs des droits de notre camarade Abdallah est Yves Bonnet, qui, au moment de son arrestation et de son procès, était directeur de la DST (Direction de la Sécurité du Territoire), organisme autrefois-chargé du contre-espionnage intérieur. Dans un entretien à France 24, le 30 décembre 2011, il a déclaré : « La France a subi tout au long de cette affaire d’énormes pressions diplomatiques pour que celui qui a assassiné non pas des diplomates mais en réalité un agent de la CIA et un membre du Mossad (services secrets israéliens) reste en prison. ».
Dans une entrevue à La Dépêche du 7 janvier 2012, Yves Bonnet a déclaré, en évoquant Georges Ibrahim Abdallah, qu' « il avait le droit de revendiquer les actes commis par les FARL comme des actes de résistance. Après on peut ne pas être d'accord, c'est un autre débat. Mais il faut se souvenir du contexte, aussi, des massacres de Sabra et Chatila dont les coupables n'ont jamais été punis. Et aujourd'hui, la France garde cet homme derrière les barreaux alors qu'elle a libéré Maurice Papon ? »
Pour le Parti Révolutionnaire Communistes, en ces temps où les Palestiniens subissent l’oppression forcenée de l’État d’Israël, George-Ibrahim Abdallah n’est coupable de rien, il a seulement exprimé ses opinions politiques, qui n’ont pas pignon sur rue ni chez nos dirigeants, ni chez nos capitalistes, ni chez nos journalistes. La vengeance d’État doit cesser.
Nous exigeons que Macron, Borne, Darmanin signent sans attendre l’arrêté d’expulsion de Georges Ibrahim Abdallah, vers le Liban, pour que cesse enfin ce déni du droit et que sa libération puisse enfin être prononcée.
Enfin, le Parti Révolutionnaire Communistes exige la libération d’Ahmed Saadat et de tous les prisonniers politiques détenu en Israël. Ahmed Saadat élu secrétaire général du FPLP en 2001, après l’assassinat par les Israéliens de son prédécesseur Abou Ali Moustapha, est arrêté par ses « frères et sœurs » de l’Autorité Palestinienne pour une fausse implication dans le meurtre d’un ministre fasciste israélien, Rehavam Zeevi. Bien qu’Arafat ait d’abord refusé de le livrer, un accord avec le gouvernement israélien et les USA permet qu’il soit jugé par l’Autorité Palestinienne, condamné et enfermé à la prison de Jéricho en 2002. En 2006, l’armée israélienne donne l’assaut à la prison de Jéricho et s’empare d’Ahmed Saadat et d’autres prisonniers. Il est jugé de nouveau en Israël en 2008, mais pour être le premier responsable d’une « organisation terroriste illégale » et condamné à 30 ans de prison. Il était et demeure, comme son organisation le FPLP, partisan d’un État unique laïque sur le territoire de l’ensemble de la Palestine, c’est un résistant et non un terroriste.
Notre camarade Ahmed Saadat combat contre l’État colonialiste, l’Apartheid et pour les droits légitimes du peuple palestinien. Nous exigeons que l’État sioniste le libère, et avec lui les centaines de prisonniers politiques qu’il détient.