Gantry 5

 

Les élections législatives viennent de se tenir le 12 mai en Irak. Les résultats n'ont pas fait l'objet de beaucoup de commentaires dans la presse française. Ces résultats ont été une surprise pour les commentateurs politiques qui avaient pronostiqué la victoire du premier Ministre sortant Haider al-Abadi. Ce dernier, très lié aux USA et composant avec l'Iran se targuait de la victoire contre Daech pour ramasser les voix de la population. Il avait le soutien appuyé des occidentaux, de la Russie et de l'Iran.

C'était sans compter sur le mécontentement profond de la population lassée de la corruption, de la misère laissée par la guerre impérialiste US et un système de quota attribuant les postes en fonction de critères sectaires religieux et ethniques.
Le résultat est éclairant, la coalition arrivée en tête: «Saeroun» (alliance révolutionnaire pour les réformes), se compose du Parti pour l'intégrité de Muqtada al-Sadr et du Parti Communiste d’Irak. Depuis les dernières élections, cette alliance a nettement progressé. C'est si vrai qu'à Najaf, une ville religieuse et conservatrice, c'est une femme institutrice militante communiste qui a été élue. Pour commenter ce succès elle a déclaré: «Le Parti Communiste a une longue histoire d'honnêteté, nous n'avons pas soutenu les occupations étrangères, nous voulons la justice sociale, la citoyenneté et nous sommes contre le sectarisme, c'est aussi ce que veulent les irakiens». Cette déclaration qui résume le programme de l'alliance Saeroun a donc eu le soutien de la majorité relative des électeurs. Il reste maintenant à constituer un gouvernement permettant un pas en avant significatif dans la reconstruction de l'état irakien. Le premier Ministre sortant, arrivé en troisième position, comme les leaders de Saeroun se sont prononcés pour une large coalition excluant les partis et mouvements par trop liés à l'Iran et affirmant la nécessité pour l'Irak de retrouver la plénitude de son indépendance et de souveraineté. Car, comme en Syrie, l'Irak est au cœur d'affrontements au sein des forces impérialistes régionales et de premier rang comme les USA.
Les uns et les autres ont donc accueilli froidement des résultats si propices à permettre à l'Irak son émancipation et sa souveraineté. C'est si vrai qu'avant les élections, le guide suprême iranien Ali Khamenei déclarait: «Nous ne laisserons pas les libéraux et les communistes gouverner l'Irak». Un long chemin reste à parcourir qui demande de notre part une solidarité active avec le peuple irakien pour sa pleine indépendance.

Déclaration du bureau politique du Parti Communiste d’Irak après les élections législatives du 12 mai 2018:

Les élections législatives générales se sont terminées hier. À cette occasion, nous félicitons notre peuple pour la réalisation de ce droit constitutionnel, qui est un pas de plus vers la consolidation de la pratique démocratique et la réalisation d'un transfert pacifique du pouvoir, selon le libre arbitre de l'électeur.
Il est gratifiant que ce qui s'est passé le 12 mai et avant le vote spécial pour les forces armées se soit passé pacifiquement, car les forces de sécurité ont pu assurer la protection des centres électoraux. Cela peut être considéré comme une autre réussite pour ces forces, à ajouter à leurs victoires et à celles de tout notre peuple sur le terroriste Daesh. Nous adressons donc nos remerciements et nos remerciements à nos forces vaillantes et à tous ceux qui ont travaillé et contribué à fournir les conditions nécessaires pour entreprendre cette pratique démocratique.
Nous remercions également tous les agents et observateurs locaux et internationaux, ainsi que les Nations Unies et les médias irakiens, arabes et internationaux, pour leurs efforts positifs.
Nous devons saluer chaleureusement les citoyens qui ont participé aux élections, en exerçant leur droit de vote et en choisissant ceux qu'ils jugent aptes à les représenter dans le nouveau parlement.
Nous saluons et remercions également ceux qui ont voté pour l'alliance électorale de Saeroun et ses candidats, y compris les candidats du Parti communiste, et nous nous engageons à continuer à avancer, quels que soient les résultats des élections, sur la voie du changement et de la réforme. la fin du système des quotas, du sectarisme politique et de la corruption. Nous travaillerons avec nos alliés de Saeroun et les forces civiles, démocratiques et nationales avec lesquelles nous partageons de nombreux objectifs politiques, pour sauver notre pays et le mettre sur la voie de la sécurité et du progrès, et assurer le bien-être et le bien-être de nos gens.
Nous avions souhaité que ces élections se déroulent dans de meilleures conditions et grâce à un système électoral efficace, afin de ne pas gaspiller un seul vote de l'électorat, et que chaque vote soit accordé à ceux qui le méritent. Nous voulions également que les élections bénéficient d'une plus grande attention du public et d'une large participation, ce qui n'a pas été possible en raison des politiques des forces dirigeantes et de leur échec à mettre en œuvre les promesses et du ressentiment sur la situation dans le pays. Nous n'avons pas souhaité mettre en avant les fautes et les défauts qui ont gâché les élections ici et là. Nous reviendrons sur toutes ces questions et d'autres plus tard.
Faisons de ces élections une incitation pour un travail et des efforts supplémentaires, pour atteindre les objectifs souhaités en vue d'établir un État fondé sur la citoyenneté et la vraie démocratie, un état d'institutions, de droit, de sécurité et de justice sociale.
Vive notre peuple irakien!