Les élections du 24 juin en Turquie ont vu la victoire du Président sortant R. Erdogan (52% des voix et 80% de votants, son adversaire direct obtenant 30% des voix). Cette élection se traduit par une baisse sensible du soutien à la politique menée par le parti d'Erdogan l'AKP. Cette élection anticipée a fait l'objet de nombreux commentaires dans la presse européenne qui s'est attachée à promouvoir l'idée qu'un succès de l'opposition et en particulier celle du parti
Républicain du Peuple (CHP), qualifié de social-démocrate était possible et mettrait fin à un processus de pouvoir présidentiel dictatorial.
Ces espoirs ont été aussi vendus au peuple turc qui lutte dans des conditions difficiles pour ses droits politiques et sociaux face à un régime qui met en œuvre les exigences des sociétés capitalistes.
Si le soutien au CHP et aux partis qui se sont ligués contre Erdogan a été si clair en Europe, c'est que la politique actuelle du pouvoir ne correspond pas aux intérêts des pays capitalistes européens. Dans sa volonté d'exercer une domination régionle, la Turquie à choisi de prendre ses distances avec l'impérialime US et des pays européens pour se tourner vers celui de la Russie...tout en restant dans l'OTAN! Les adversaires d'Erdogan ont offert de ce point de vue là des garanties sérieuses de ramener la Turquie dans le giron impérialiste occidental. Pour la grande bourgeoisie turque, le problème n'est pas Erdogan ou pas, il est de maintenir sa domination politique et économique, c'est la raison pour laquelle la mise en place d'un système politique dual: pouvoir/opposition d'accord sur le maintien du capitalisme est essentiel pour elle. Les résultats de ces élections présidentielles et législatives montrent que sans issue autre que celle de choisir entre le «pire» et «le moins pire», une partie importante des citoyens a voulu exprimer son mécontentement en ne votant pas Erdogan.
Les communistes turcs du TKP (Parti Communiste de Turquie) ont mené cette bataille dans des conditions difficiles puisque leur parti, interdit d'élections, n'a pu être présent que sous forme de candidats indépendants. Son comité central souligne cependant qu'il « a assumé la responsabilité d'être la voix des masses laborieuses...Il (le TKP) n'a pas permis que la période électorale soit dépourvue de la voix du socialisme...Le Parti communiste de Turquie poursuit ses efforts pour s'organiser, se battre...Oui, des millions de personnes ont été piégées en Turquie le 24 juin, mais l'idée que la Turquie est maintenant finie est ridicule...Tout le monde devrait savoir que la Turquie ne cèdera pas aux ténèbres».
Notre solidarité est acquise au peuple turc et à son parti communiste TKP.