Il y a 107 ans, en pleine guerre impérialiste mondiale, le 7 novembre 1917 à Petrograd la révolution dirigée par les bolcheviks triomphait. Le IIème Congrès des Soviets du 25 octobre (7 novembre selon le nouveau calendrier) au 27 octobre (9 novembre) 1917 affirmait le caractère socialiste de la révolution. Il adoptait deux décrets fondamentaux : décret sur la paix (initiation des pourparlers de paix avec les puissances centrales) et décret sur la terre (destiné à abolir la propriété foncière et à transférer les terres à ceux qui y travaillent). Enfin, il abolissait le Gouvernement Provisoire et le remplaçait par le Conseil des Commissaires du Peuple, mettant fin à la dualité du pouvoir au profit des forces révolutionnaires.
La Russie tsariste alliée de la France et de l'Angleterre comme toute l'Europe, est plongée dans une guerre impérialiste qui l'oppose à l'Allemagne et à ses alliés en particulier l'empire Austro-hongrois et l'empire Ottoman. Les objectifs de cette guerre sont ceux de domination dans le partage du Monde qui continue de s'opérer pour les ressources et les territoires, les marchés, la main d’œuvre et en particulier le partage colonial de l'Afrique. Les ravages de la guerre sont terribles pour les peuples, les soldats meurent par centaines de milliers sur les fronts tandis que les populations civiles connaissent la misère et la faim. Cette situation est particulièrement douloureuse en Russie tsariste, où le régime devant les pertes colossales au front, 1,5 millions de tués, les famines… est miné par son incapacité à répondre aux besoins essentiels de la population en majorité composée de paysans pauvres, avec une classe ouvrière naissante sauvagement exploitée par un capitalisme industriel en pleine expansion. La défaite face au Japon en 1905 et la révolution qui a suivi cette défaite, révolution écrasée dans le sang ont rompu les liens avec les masses paysannes et urbaines qui permettaient au régime tsariste de maintenir sa domination. De plus en plus, révoltes populaires et mutineries éclatent pour le pain et contre la guerre.
Le 23 février (le 8 mars selon le nouveau calendrier) à Pétrograd, la ville la plus industrielle du pays et centre du pouvoir, des manifestations de plus en plus puissantes commencent et exigent clairement le départ du Tsar. Il abdiquera le 2 mars (15 mars).
C'est le début de la révolution russe qui sera l'objet d'une intense bataille politique et sociale aboutissant à la prise du pouvoir par le congrès des députés du peuple comptant une majorité de représentants communistes. C'est la Révolution d'Octobre en marche sous la direction du parti Bolchevik dirigé par Lénine et qui conduit à la constitution de l'URSS.
Aujourd'hui, avec la disparition de l'URSS et du camp socialiste, tout ce qui compte de forces politiques aux services du grand capital monopoliste s'emploient à vouloir refermer cette page et à nous contraindre à accepter le fait que le système capitaliste, celui de l'exploitation de l'Homme par l'Homme est la forme indépassable des rapport sociaux.
Tout d'abord, notons que la période historique ouverte par la Grande Révolution Socialiste d'Octobre a été une avancée considérable pour les peuples de l'URSS, mais pas seulement. L'existence d'un puissant pays socialiste a permis l'émergence d'un courant révolutionnaire mondial y prenant appui. Cette période a ouvert la voie à des processus révolutionnaires en Chine et a contribué aux luttes de libération nationales et de décolonisation.
l’URSS a sauvé l’humanité de la barbarie nazie en jouant un rôle primordial et décisif dans son écrasement. Aujourd’hui les contradictions inter-impérialistes s’accentuent avec la guerre impérialiste en Ukraine entre l’OTAN et la Russie capitaliste ainsi que celle au Moyen-Orient avec le génocide du peuple palestinien par l’État colonial d’Israël et ses interventions impérialistes au Liban, en Syrie et au Yémen. Tout cela porte le danger d’une nouvelle guerre mondiale. Le capitalisme n'offre aujourd'hui aux peuples que des perspectives de guerres, d'exploitation, de pauvreté, de dégradation de l’environnement et de crises.
Alors non ! La période historique ouverte par la Révolution d’Octobre n'est pas refermée. L'époque des transformations révolutionnaires ouvertes par la Grande Révolution Socialiste d'Octobre n'est pas close. Cela exige l'existence et là où ils ont été dévoyés par des courants opportunistes la reconstruction de partis révolutionnaires. C'est tout le sens que donne la déclaration récente de notre parti dans le document[1] de son bureau national : "Avancer dans le rassemblement des communistes pour des changements révolutionnaires" et qui déclare en substance : " " Pour changer de politique, il faut arracher aux capitalistes les moyens économiques, financiers, prendre le pouvoir politique. La propriété des moyens de production et d’échange doit revenir au peuple et être gérée pour la satisfaction des besoins sociaux. Cela ne se fera pas seul, il faut des luttes sociales et politiques, il faut un parti révolutionnaire et une organisation syndicale de classe qui les organisent. C'est à ce travail que, dès sa création s'est attelé notre Parti Révolutionnaire COMMUNISTES.", cela pose la question du rassemblement des communistes acquis à la nécessité d'un changement révolutionnaire de la société. Si ce dernier est une nécessité, sa construction de notre point de vue, passe par la recherche de pratiques communes dans la lutte de classe au quotidien, par la construction théorique s'appuyant sur une analyse des rapports sociaux et du capitalisme qui les engendre tels qu'ils sont aujourd'hui au plan national et international. C'est à ce travail que s'attache le Parti Révolutionnaire Communistes."