Gantry 5

 

743-18/11/2021 Depuis le début du mois d'août, 3000 migrants tentent de pénétrer sur le territoire polonais. Une barrière de barbelés haute de 2 mètres 50 et longue de 180 kms a été érigée par la Pologne en accusant le Belarus,

de l’autre côté de la frontière, de lui envoyer des migrants Afghans, Syriens, Irakiens, épuisés par les jours et les nuits passés dans le froid, sans nourriture, une dizaine de personnes sont déjà mortes. 3000 militaires sont déployés à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, le premier ministre polonais est venu parader, en tenu militaire, selon lui : « il fallait protéger le territoire "sacré" de la Pologne ». Son parti au pouvoir en Pologne, ultra conservateur, est en difficulté dans les sondages et voit dans cette crise migratoire une opportunité pour se refaire une santé. Des centaines de milliers de réfugiés sont aujourd’hui rejetés par ces mêmes pays qui les agressent militairement. Nul besoin d’aller en Pologne pour constater que les dirigeants européens se moquent du sort des migrants, il suffit d’aller à Calais ou à Grande-Synthe où des milliers d’entre eux tentent de rallier l’Angleterre et subissent une traque et un harcèlement incessant du gouvernement Macron comme les occupants du Bidonville de la Sécheries, à Grande-Synthe expulsés à l’aube mardi. Les migrants sont devenus une arme politique.
La Pologne, Chypre, l'Autriche, la Bulgarie, la République tchèque, le Danemark, l'Estonie, la Grèce, la Lituanie, la Lettonie, la Slovaquie ou encore la Hongrie demandent à Bruxelles de financer la construction de barrières à leurs frontières pour empêcher les arrivées de migrants.
* La Hongrie a construit dès 2015 un mur de barbelés de quatre mètres de haut sur 175 kilomètres de frontières. La Bulgarie a dressé près de 176 kilomètres de clôtures barbelées le long de sa frontière avec la Turquie, et dernièrement, la Grèce a également ajouté 40 kilomètres de murs…
* Certains états financent également des patrouilles terrestres et maritimes comme en Croatie par exemple, où les policiers s’en sont pris violemment aux migrants qui ont franchi la frontière.
Damien Simonneau, spécialiste des flux migratoires, observe que "Les États de l’Union européenne renforcent leurs frontières depuis maintenant 20 ans, avec beaucoup de millions d’euros. Ce n’est pas pour ça que le nombre de migrants non autorisés et de demandeurs d’asile diminue"…"Un mur, ça vise avant tout à faire du spectacle politique pour les dirigeants, notamment pour la Pologne, pour la Hongrie, pour la Grèce …. C’est un moyen de montrer qu’ils font quelque chose sur la migration".
Le capital, ses médias, les gouvernements à leur service cherchent à détourner l’attention des véritables responsables de la crise, du chômage et de la misère….Le capitalisme détruit la planète par la soif de profits des grandes multinationales. Il pille les nations, leurs ressources, chaque puissance impérialiste cherche à avoir la plus grosse part des richesses. En France la plupart des politiciens ont soutenu les interventions de la France en Afghanistan, en Libye, en Irak, en Syrie et au Sahel(1)… chacun verse sa larme sur les conditions des migrants, mais c’est pour mieux éviter le débat sur les causes et chacun s’est évertué à proposer des solutions pour les repousser et les utiliser pour justifier une politique agressive. Ils sont tous d’accord sur la politique internationale comme ils sont d’accord avec la politique nationale puisque aucun ne condamne le capitalisme.
Les candidats à l’immigration ne demandent qu’à arriver par des voies sécurisées et légales pour demander l’asile, au lieu de cela, ils se retrouvent sous la dépendance de passeurs sans scrupules et traqués comme des criminels.
Les start-up du social font du business sur le dos des réfugiés ainsi l’une d’elle, Each One, a levé des millions d’euros de subventions publiques pour la reprise d’études et l’accès à l’emploi des personnes réfugiées, elle a des donateurs privés comme la fondation Total, Société générale, BNP Paribas, L’Oréal... En 2020, son chiffre d’affaires s’élevait à près d’un million d’euros, son objectif pour 2021 : le quadrupler. L’entreprise emploie une quarantaine de personnes, le développement de l’entreprise repose sur 5.000 étudiants bénévoles, ces start-up du social sont évaluées à plus d’un milliard de dollars…
Les capitalistes profitent de l’immigration, l’Union européenne est entièrement dévouée aux intérêts du capital et l’immigration permet de faire pression sur les salaires, de diviser la classe ouvrière. Les capitalistes allemands et Mme Merkel ont organisé l’afflux d’un million d’immigrés en Allemagne dans le but d’exploiter ces travailleurs au moindre « coût » sous prétexte d’une pénurie de main-d’œuvre. Idem dans l’agriculture de cueillette en Italie, en Espagne, en France… avec une immigration plus ou moins clandestine, les patrons peuvent embaucher à petit salaire pour un horaire maximum et beaucoup d’immigrés sont prêts à travailler pour des salaires de misère. Quand la droite et l’extrême droite s’en prennent à l’immigration, leurs mensonges permettent de duper le peuple et capter le mécontentement populaire, aucun ne réclame l’arrêt des agressions impérialistes dans leur concurrence internationale entre grandes puissances capitalistes pour la conquête de nouveaux marchés entraînant des tensions qui ne cessent de s’exacerber. La lutte pour la domination du commerce mondial entre la Chine, les USA, l’Europe… la conquête de territoires pour la circulation des matières premières, chacun défendant ses propres intérêts capitalistes. Les impérialismes s’affrontent, des alliances se constituent mais peuvent se concurrencer au gré des intérêts des multinationales dont ils dépendent.
Les USA veulent reprendre la main sur le capitalisme mondial, au proche et moyen Orient en faisant d’Israël son bras armé dans la région, en menaçant les pays qui lui résistent, intervenant directement en Amérique latine. Du Brésil jusqu’aux frontières mexicaines, les populations fuient la pauvreté, la sécheresse parfois, les violences, victimes des gangs et des trafiquants, ballottés de frontière en frontière, aujourd’hui s’ajoutent des Haïtiens, qui ont fuit leur île pour rejoindre le Brésil, le Chili, le Mexique…
C’est la réalité du capitalisme et ses conséquences pour développer sa politique de recherche du profit à n’importe quel prix: le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a rendu public en juin le nombre de personnes déplacées à l'intérieur ou à l'extérieur de leur pays dans le monde: 82,4 millions (+4%). Des migrants ou réfugiés fuient leurs pays, nombreux meurent en route et viennent s’ajouter aux centaines de milliers de morts sous les bombes des grandes puissances capitalistes, la pauvreté fait des ravages: selon le rapport des Nations Unies 2,3 milliards de personnes (soit 30 % de la population mondiale) n'avaient pas accès toute l'année à une alimentation adéquate et 811 millions de personnes étaient en situation de sous-alimentation en 2020, parmi les enfants âgés de moins de 5 ans, 52 millions souffrent d’émaciation (maigreur extrême), 17 millions souffrent d’émaciation sévère et 155 millions présentent un retard de croissance.
C’est pour cela qu’il faut en finir avec ce système capitaliste néfaste au développement humain.

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(1) Libye : 250 000 tués dans la guerre, Syrie : 384 000 victimes, dont 22 000 enfants, 5,6 millions de Syriens sont réfugiés dans 125 pays. Mali plus de 600 morts et plusieurs milliers de blessés, Irak : 500 000 personnes ont perdu la vie ou la violence a déraciné plus de 3 millions de personnes, Afghanistan : dix-neuf ans de guerre, 150 000 morts, Les pays de la région accueillent déjà un très grand nombre d’Afghans.
Il y a 780 000 réfugiés reconnus en Iran, 1,4 million au Pakistan et plusieurs millions restent sous les radars ? Palestine : on compte 5 500 000 réfugiés palestiniens dans le monde et personne ne condamne le pouvoir raciste israélien.