Gantry 5

 

N° 910 29/01/2025  Le 27 janvier 1945, commandée par le général Krassavine, la 100e division de la 60 e armée du front de Voronej de l'Armée rouge, s’emparait du camp d’Auschwitz au prix de 66 tués et libérait les 7.000 survivants qui s’y trouvaient. Les soldats soviétiques mirent du temps à comprendre ce à quoi ils étaient confrontés. L’horreur leur parvint bien sûr à la vue des détenus, mais toute l’ampleur de l’usine de mort ne sera comprise qu’après.
Un an plus tôt, le 27 janvier 1944, le siège de Léningrad était levé par la jonction entre les troupes du front de Volkhov et de celui de Léningrad.
Ces deux événements rappellent, s’il en était besoin, le rôle fondamental qu’a joué l’Armée rouge dans la Résistance au nazisme, puis dans la victoire finale.
Le second est ignoré par les gouvernements et les media de nos pays impérialistes occidentaux. Le premier est commémoré en tentant d’occulter le rôle libérateur de l’URSS.
Les négationnistes d’aujourd’hui contestent le terme de libération. Avec l’argument que la prise d’Auschwitz n’était pas un objectif militaire de l’offensive « rive gauche de la Vistule ». Argument infect, puisqu’après la libération de l’Union soviétique du nazisme allemand exterminateur, l’Armée rouge accomplissait celle de toute la Pologne avant de porter le dernier coup mortel à la bête dans sa tanière pour débarrasser l’Europe du monstre.  Personne ne connaissait la situation du camp, ni même la réalité de ce qui s’y passait, mais l’objectif des Soviétiques était bien de libérer l’ensemble de la Pologne et donc les camps qui pouvaient s’y trouver.
Il existe des arguments plus subtils. Ainsi la dirigeante sociale-démocrate de LFI, Clémence Guetté, peut expédier sur X un message disant que le camp a été libéré le 27 janvier 1945, en oubliant de dire par qui. Comment invisibiliser le rôle essentiel de l’Armée rouge !
Quant à la commémoration officielle, elle est à cette image et pitoyable. La Russie, qui représente l’URSS est bannie. Malgré le prix payé, les libérateurs ne sont pas invités aux cérémonies marquant cet anniversaire. En revanche, Zelinski le disciple de Bandera, est bien présent, et nous avons aux premières loges l’ultra réactionnaire Von der Leyen, héritière des Hindenburg et Von Papen qui ont installé Hitler au pouvoir. Ne parlons pas de l’ambiguïté des autorités politiques polonaises, aveuglées par leur antisoviétisme ; une partie des nationalistes polonais était complice du nazisme et une bonne partie de la hiérarchie catholique notamment. Certes, Poutine n’est pas le mieux placé pour représenter l’URSS, qu’il a contribué à détruire, mais la majorité des morts soviétiques de la Seconde Guerre mondiale venaient de la République Socialiste Fédérative Soviétique de Russie.
Cela fait près de quarante ans qu’en France, l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale est réécrite, corrigée, expurgée de tout ce qui rappelle le rôle des Soviétiques et des Communistes. Aujourd’hui, il est devenu difficile au lycée, de comprendre pourquoi, le 22 juin 1941, premier jour de l’opération Barbarossa qui visait à l’invasion de l’Union Soviétique par les nazis, Hitler a écrit à Mussolini : « Ce jour est le jour le plus important de ma vie. », pourquoi, ce jour-là, la guerre a définitivement pris son véritable sens, celui d’un affrontement direct entre le socialisme et la barbarie.
Au lendemain de la chute de Berlin, le maréchal Joukov, un des principaux chefs de l’Armée rouge, disait en parlant des alliés impérialistes occidentaux : « Nous les avons débarrassés du nazisme, ils ne nous le pardonneront jamais. ». C’est cette absence de pardon que l’on voit se déchaîner quand il s’agit de reprendre tous les récits des nazis concernant l’Ukraine, de justifier la destruction des monuments soviétiques liés à cette guerre par les dirigeants fascisants des pays baltes et de l’Estonie, d’inverser les rôles en faisant passer les nazis et leurs amis pour des résistants à « l’invasion soviétique ».
Pour le Parti Révolutionnaire Communistes, il est important, sur tous ces points, de se battre pour apporter les vraies explications, pour rétablir la vérité, malgré le poids de l’idéologie dominante et de ses véhicules.
Rendons justice aux partisans communistes et patriotes de toute l’Europe et aux soldats soviétiques sans lesquels le nazisme aurait triomphé. Rappelons toujours que le fascisme et notamment le nazisme a été un stade du capitalisme dans certains pays, que Hitler, comme Roosevelt et Churchill, était pour la propriété privée des moyens de production et d’échange et pour l’exploitation de l’Homme par l’Homme, contrairement à ces partisans et aux soldats soviétiques.
Ce que les Soviétiques ont découvert à Auschwitz, c’est l’horreur absolue. Il ne faut jamais l’oublier, ni se garder d’expliquer que Hitler était le fondé de pouvoir des capitalistes de l’industrie métallurgique de la Ruhr, de ceux de la Chimie comme IG Farben, et de ceux des banques.
Il faut enfin que cette mémoire qui doit rester vive ne serve pas de prétexte pour justifier le génocide de Gaza. Israël n’est pas l’héritier des victimes d’Auschwitz, mais des fondateurs du projet colonial sioniste.