Gantry 5

 

N° 901 24/11/2024  Nous avons dès le début de la guerre en Ukraine analysé son caractère impérialiste[1] et souligné les dangers qu'elle représentait[2] pour les peuples ukrainiens et russes en première ligne de cette boucherie, mais aussi pour tous les peuples et particulièrement en Europe, devant l'escalade qu'un tel conflit ne manquerait pas de provoquer. Dans une brochure consacrée aux causes de la guerre en Ukraine, nous avons confirmé notre analyse du caractère impérialiste de la guerre[3].
Si la responsabilité de la Fédération de Russie est incontestablement engagée dans le déclenchement du conflit, les forces coalisées dans l'OTAN et tout particulièrement les États-Unis en portent une lourde responsabilité en soutenant des régimes réactionnaires voire fascisants en Ukraine faisant de l'affrontement avec la Russie capitaliste leur raison d'être ce qui correspond fondamentalement aux intérêts de États-Unis. L'Ukraine est donc devenue depuis le déclenchement de la guerre le lieu de l'affrontement entre l'impérialisme occidental dominé par les États-Unis et la Russie capitaliste avec en toile de fond la Chine considérée comme un ennemi systémique des États-Unis. Le bilan de cette confrontation est tragique. L'Ukraine a perdu 10 millions de citoyens réfugiés à l'étranger devant une situation devenue invivable et dangereuse, la natalité est en berne, des centaines de milliers de jeunes gens combattants et de civils sont morts ou invalides, les destructions sont immenses et se chiffrent par centaines de milliards. La situation est devenue si difficile que nombres de jeunes tentent d'éviter la conscription ou désertent le front. Pour le peuple russe la situation n'est guère brillante non plus. les pertes militaires sont élevées et touchent les populations les plus pauvres tentés par d'alléchants contrats militaires, tandis que les oligarques et leurs obligés continuent de tondre la laine sur le dos des travailleurs et du peuple. La situation économique même si elle est moins affectée par les sanctions que ne l'imaginaient les alliés de l'OTAN, n'est pas très réjouissante avec une inflation élevée et des taux d'intérêts qui frôlent les 25% tandis que le Rouble a perdu le tiers de sa valeur vis-à-vis du Dollar. Le poids de l'industrie militaire pèse lourdement sur le budget de l'État. La natalité est en berne malgré les efforts du pouvoir et toutes les projections montrent un recul de la population et son vieillissement.
La situation économique engendrée par les sanctions pénalisent lourdement les économies des pays européens et tout particulièrement de l'Allemagne du fait de l'explosion des coûts de l'énergie et du différentiel de prix qu'impose les États-Unis à l'Europe en particulier sur le gaz vendu trois fois plus cher à l'Europe qu'il ne l'est aux États-Unis.
Depuis le déclenchement de la guerre, débutée  par une opération spéciale visant à renverser le régime de Kiev et l'échec de cette opération, c'est une guerre classique de haute intensité qui s'est installée en Ukraine sur un front de plus de 1.000 kilomètres[4], tandis que la Russie annexait purement et simplement quatre régions ukrainiennes, l'accompagnant de référendums aux caractéristiques plus que contestables aux vues de la situation de guerre régnant dans la région.
La caractéristique du développement de cette guerre, c'est celle d'une escalade permanente des protagonistes en conflit, la dernière en date est celle menée sous la houlette des États-Unis c'est ce qu'exprime le bureau de presse du KKE quand il écrit[5] :" Suite à l'autorisation donnée par les États-Unis et l'OTAN au régime de Zelensky d'utiliser des missiles à longue portée de l'OTAN contre la Russie et à la mise à jour ultérieure par la Russie de sa Doctrine Nucléaire selon laquelle elle "pourrait utiliser des armes nucléaires si le pays ou un de ses alliés était soumis à une attaque d'armes non nucléaires", il est évident que la guerre impérialiste en Ukraine entre l'OTAN et la Russie est amenée à un autre niveau d'escalade et de généralisation possible avec des conséquences imprévues pour les peuples." Depuis l'élection de D. Trump à la présidence des États-Unis, et ce qui est perçu comme des menaces de désengagement de leur part, la boite à pandore est ouverte avec la réponse russe d'utilisation d'un missile de moyenne portée pouvant potentiellement porter des charges nucléaires et l'affirmation de plus en plus marquée de pays européens a vouloir positionner des troupes au sol. On nous dira, qu'il s'agit de techniciens et de troupes pour stabiliser une ligne de front (de partage ?) entre les belligérants pour protèger l'Ukraine.En réalité, tout cela s'inscrit dans une escalade du conflit que les pays alliés de l'OTAN voudraient transformer en un affaiblissment durable de la Russie, tandis que cette dernière entend conserver un avantage lui permettant de conforter sa présence dans le territoire ukrainien.
De cette escalade, il ne peut rien sortir de bon pour les peuples, ce d'autant qu'elle s'accompagne d'une explosion des budgets militaires, d'une militarisation de la société, d'atteintes aux libertés publiques et qu'entretenant la peur d'un conflit nucléaire elle enjoint les peuples à la résignation. Pourtant de manière diffuse, en Allemagne, en Moldavie, en Roumanie, des résultats électoraux mettent en évidence l'expression d'un ras-le-bol de la guerre. Si la solution ne passe certainement pas dans le vote pour des partis populistes, elle doit émerger d'une lutte résolue contre l'impérialisme et pour nous contre notre propre puissance impérialiste la France, dont nous rappelerons qu'elle est engagée dans le conflit ukrainien au sein de l'OTAN, qu'elle pratique une politique néo-coloniale et tout particulièrement dans les territoires dit d'Outre-mer et qu'enfin elle soutient de fait la guerre coloniale que mène l'entité sioniste contre le peuple palestinien en lutte pour sa libération nationale. Notre mot-d'ordre est donc clair : À bas les guerres impérialistes sortie de la France des guerres impérialistes, sortie immédiate de la France de l'OTA.N
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