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N° 899 13/11/2024  Les événements du jeudi 7 novembre à Amsterdam, autour du match de football entre l’Ajax d’Amsterdam, le club local et le Maccabi Tel Aviv, club de l’entité sioniste, sont tout à fait connus et l’étaient d’ailleurs dès le vendredi pour qui voulait bien s’informer hors du bloc de l’information officielle.
Rappelons-les. Des « supporters » du Maccabi, coutumiers du fait (ils on fait des ravages en Grèce voilà quelques mois), ont parcouru avant le match les rues d’Amsterdam en provoquant ou molestant des citoyens néerlandais, surtout s’ils étaient propalestiniens ou d’origine maghrébine. Une chasse au faciès s’est organisée ; les hooligans fascistes éructant par exemple que « l’armée israélienne baise les Arabes » ou encore que « il n’y a plus d’école à Gaza parce qu’il n’y a plus d’enfant ». Un chauffeur de taxi d’origine marocaine a été agressé, son taxi endommagé, d’autres ont été caillassés. Des drapeaux palestiniens que des habitants avaient placés sur leur façade ont été arrachés et brûlés. Et même des drapeaux néerlandais l’ont été. Cerise sur le gâteau, les mêmes hooligans ont complètement perturbé la minute de silence en faveur des victimes des inondations en Espagne, évidemment parce que l’Espagne apparaît, par rapport à beaucoup d’autres pays du bloc impérialiste occidental, comme soutenant la Palestine.
On connaît la suite, des militants de la solidarité avec la Palestine, des chauffeurs de taxi, des motards venus des quatre coins d’Europe pour protester contre le génocide à l’occasion du match ont répondu à la provocation et certains hooligans sionistes ont passé un sale quart d’heure.
La présence de membres du Mossad sur place, la réaction ultra rapide du premier ministre sioniste Netanyahu montrent bien que tout cela a été organisé et que les provocations visaient à obtenir une riposte afin de pouvoir lancer les grands mots : « antisémitisme », « lynchage », ou encore « pogrom ».
Les tenants des sionistes journalistes compris ne nous ont pas déçu, chacun y allant de son mot plus fort que les autres, à commencer par l’ambassadeur bis de l’État colonial sioniste, le président du CRIF Yonathan Arfi, évoquant, le vendredi 8 sur BFM « un lynchage de masse » ; « C’est l’antisémitisme le plus crasse qui ressurgit à travers ces images », a-t-il affirmé, sortant l’artillerie lourde habituelle, avec évidemment le chapeau de la panoplie, comme quoi les supporters israéliens auraient été visés « non pas seulement au nom du conflit qui se passe à Gaza mais aussi parce qu’ils sont juifs ». Quels éléments lui permettent d’affirmer cela ? Rien dans son explication à l’antenne n’est venu étayer son propos. Notons qu’il est le premier à utiliser le mot « lynchage », qui sera repris ensuite par nombre de journalistes et politiciens.
Bien entendu, quasiment aucun media n’a rapporté les autres incidents qui s’étaient déroulés durant la journée de jeudi, avant le match et notamment les provocations des groupes de hooligans sionistes dans les rues d’Amsterdam. Bien au contraire, alors qu’il n’y en a bien entendu aucune preuve, les politiciens ont parlé à l’envi d’antisémitisme.
On connaît le refrain et il est bien rôdé, mais disons que, cette fois, ils se sont surpassés. Fabien Roussel, secrétaire national du Parti « Communiste » Français s’est fendu d’un message sur X, reproduisant tout le discours de Netanyahu, rien n’y manque, ni le lynchage, ni l’antisémitisme, ni la formule « en tant que juifs » ; après de nombreuses réactions et ne pouvant nier l’évidence, il a lancé un autre message en eau de boudin, disant que la haine, dans tous les camps, était condamnable. Donc, les gens qui ont perdu des dizaines de membres de leur famille à Gaza n’ont pas le droit de haïr les sionistes. Peut-être devraient-ils tendre la joue gauche… Notons que le contenu du message de Roussel est quasiment le même que ceux du porte-parole du courant ultra-sioniste dans le PS, Jérôme Guedj, ou certains macronistes, pas très loin de celui de Marine Le Pen. La dirigeante du RN s’est d’ailleurs attirée nombre de critiques sur les réseaux sociaux, qualifiée de « patriote de pacotille » pour sa rapidité à répondre aux préoccupations de Netanyahu et son absence de réaction quand des gendarmes français sont molestés et arrêtés par la police israélienne. Notons enfin que même la députée LFI Marie Mesmeur, qui défend l’idée que les fascistes sionistes ont été tabassés non parce que juifs mais parce que génocidaires reprend tout de même le mot lyncher.
Or et c’est une partie de l’affaire, il n’est pas utile de dire que ce qui s’est passé n’a rien d’un pogrom, si l’on sait un peu ce qu’est un pogrom. Mais de la même manière, l’utilisation voulue par Arfi du verbe lyncher ou du nom lynchage est une absolue contre-vérité. Personne n’a été lynché ! Le lynchage est une mise à mort par une foule déchaînée ; or, personne n’est mort à Amsterdam.
Le Parti Révolutionnaire Communistes, comme beaucoup de soutiens des Palestiniens, n’est pas dupe sur l’utilisation des mots, et en particulier du concept d’antisémitisme, totalement déformé et, dont le sens, tel qu’il est utilisé dans nos media, est aujourd’hui : « critique, même voilée de l’État colonial sioniste ». Nous savons que l’État sioniste, en grande difficulté quant-à l’image qu’il renvoie aux peuples du monde, ment à longueur de temps, construit son récit des événements, qui est totalement faux, et pour cela use et abuse de ce concept censé lui faciliter la tâche. Tout ce qu’il risque de gagner, c’est l’affadissement du concept. Sa politique fait grandir le véritable antisémitisme parce qu’il parle indûment au nom de tous les Juifs. Mais nombre d’entre eux lui répondent « Pas en notre nom ! ». Ne nous laissons pas impressionner par cette offensive idéologique, qui démontre la faiblesse et le désarroi des sionistes et de leurs soutiens. Continuons dans le combat juste de soutien aux Palestiniens dans leur lutte contre l’État colonial sioniste.
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