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762-29/03/2022 Depuis plus d'un mois, la guerre déclenchée contre l'Ukraine par l'impérialisme russe fait rage avec ses lots de destructions et de pertes de vies humaines.

Nous avons dès le début condamné l'attaque russe de l'Ukraine et nous avons exprimé notre solidarité avec les peuples ukrainien et russe. Nous en avons analysé les causes profondes : celles des affrontements au sein du système impérialiste(1). Au-delà de ces conséquences tragiques qui appellent à la nécessité d'une cessation rapide des combats, se dessinent les contours de conflits plus vastes: celui du partage des zones d'influence entre les puissances impérialistes au sein même de l'Europe; avec le renforcement des potentiels militaires et celui de la guerre économique que se livrent les grands monopoles et États capitalistes et tout particulièrement au plan énergétique et des ressources alimentaires.
Dans les guerres entre pays capitalistes et leurs alliances militaires, les objectifs de guerre peuvent être de différentes natures : conquêtes de territoires, contrôle de zones géostratégiques, contrôle de voies de communications, affaiblissement d'un ou de pays concurrents, renforcement du contrôle social par des mesures liberticides, envolée des profits dans le domaine des industries d'armements et dans la reconstruction des infrastructures détruites. C'est pourquoi, il n'y a pas de guerre sans intérêts économiques, de domination et d'extension des marchés.
Ces intérêts capitalistes sont à la source des affrontements bien cachés. Les propagandistes et les va-t-en guerre s'attachent à rester dans la compassion des malheurs, bien réels, des populations touchées dans leurs biens et leurs chairs, continuant le : business as usual (les affaires comme d'habitude) en attendant de se mettre d'accord entre capitalistes pour continuer le système d'exploitation de l'homme par l'homme. Car comme l'écrivait en son temps Clausewitz(2) : "La guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens" ce qui signifie qu'il y a bien continuité de la violence, de la paix à la guerre dans les relations entre États. C'est ce que nous écrivions récemment à propos de l'Ukraine: " ce conflit concerne tout le système capitaliste dans la guerre permanente que se livrent les monopoles pour le contrôle des ressources naturelles, des voies de communications et de la force de travail afin de s'assurer les profits maximum. Ce conflit s'exacerbe au fil du temps, marqué qu'il est par des guerres de nature diverses: guerres économiques, blocus, cyberguerre, terrorisme, dislocation des États comme ce fut le cas en Irak, en Libye, en Yougoslavie...".
Que nous dit la guerre en Ukraine de tout cela? La Russie capitaliste, cherche à étendre sa domination sur son flanc ouest, riche de ses ressources et de l'ouverture par la mer d'Azov et la mer Noire qu'elles offrent vers les mers chaudes tout en établissant une zone tampon avec une Union Européenne, dominée militairement par les USA au sein de l'OTAN et qui visent depuis la chute de l'URSS l'objectif inverse, d'une extension vers l'Est et s'en dote des moyens militaires avec le renforcement et l'extension de l'OTAN jusqu'aux frontières de la Russie. Depuis l'attaque de la Russie contre l'Ukraine, pas un dirigeant européen ne réclame ou n'annonce un réarmement significatif. Au passage la puissance économique dominante, l'Allemagne, entend bien profiter de l'occasion pour accentuer son leadership sur l'UE et jeter aux orties les contraintes que lui ont imposées les alliés (USA, URSS, Grande Bretagne et France) à la suite de la défaite du nazisme, de ne pas pouvoir se battre sur des théâtres extérieurs. Cette tendance au réarmement n'est pas nouvelle, le SIPRI (Institut international de recherche sur la paix de Stockholm) note une augmentation des budgets militaires de 19% en cinq ans! La présence militaire US est passée en Europe de 70.000 à 110.000 hommes depuis le début de la crise en Ukraine. Les ventes d'armes sont au plus haut et la cotation des actions des entreprises d'armement en plein boum!
La lutte pour le contrôle et l'accès aux ressources énergétiques est l'un des aspects fondamentaux du conflit. La Russie possède un potentiel énergétique énorme de ressources fossiles ( gaz, pétrole et charbon). Elle est un acteur majeur dans leur commerce et alimente les besoins de nombreux pays en Europe, tout particulièrement en Allemagne. Les USA et les pays du golfe sont aussi des producteurs importants et entendent prendre leur part dans ce domaine. Si les USA ont décrété un embargo sur le pétrole russe, ce n'est pas pour eux une gêne car ils en importent très peu, mais une pression sur les pays européens pour qu'ils agissent de même. Les USA ont intérêt à faire monter les cours et pouvoir exploiter et vendre leur propre pétrole et le gaz de schiste. Cette réorientation des sources d'énergie, va en outre enrichir les monopoles énergétiques US, accentuer le prix de l'énergie et fragiliser l'industrie des pays européens, tout particulièrement la France, pour laquelle le prix de l'énergie est encore un avantage concurrentiel capitaliste. De ce point de vue, il est notable que les USA ont un grand intérêt à voir la guerre continuer en Europe, la venue et les déclarations provocatrices de Biden en Pologne n'ont pas d'autres significations que celle là. Dans les conséquences du grand chamboule-tout énergétique, il faut mesurer les conséquences de la réorientation des flux qui se prépare de la Russie vers les pays occidentaux à celle de la Chine et de l'Inde. Cette tendance va encore accentuer le déplacement des affrontements au sein de l'impérialisme vers l'Asie.
L'arme alimentaire  au même titre que l'énergie une arme redoutable dans les affrontements au sein de l'impérialisme. La capacité d'un État à subvenir aux besoins alimentaires est tout à fait vitale pour les citoyens eux-mêmes comme pour la stabilité des régimes qui les gouvernent. De ce point de vue, nombre de pays sont largement dépendants de leurs fournisseurs et la plupart des protagonistes du conflit en Ukraine, dont la Russie et l'Ukraine, sont des puissances qui possèdent des ressources agro-alimentaire importantes. Déjà, les instances internationales chargées de l'alimentation dont la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) tirent la sonnette d'alarme sur une explosion de la famine dans le monde et sur les possibilités de révoltes populaires, comme cela a été le cas dans un passé récent avec l'augmentation des prix des aliments de base.
Tout indique donc que la guerre en Ukraine marque le début de bouleversements importants dans l'ordre mondial et va encore accentuer les risques de conflits majeurs.
Face à cette situation, la question qui se pose au-delà de la solidarité immédiate aux populations touchées par cette guerre et par tous les conflits, tout comme l’exigence d'un arrêt immédiat des combats, est bien de dénoncer la responsabilité du capitalisme et de mener un combat conséquent contre lui.
La véritable solidarité avec les peuples d'Ukraine et de Russie, est d'abord la lutte dans chaque pays contre la guerre impérialiste. La condamnation, sans équivoque, de l'intervention militaire de la Russie en Ukraine, mais aussi la condamnation des États-Unis, de l’OTAN et de l’UE qui alimentent la guerre, les guerres comme au Moyen et Proche-Orient, en Afrique... ; la lutte contre toutes les alliances impérialistes, dans lesquelles les forces dirigeantes de notre pays sont engagées.
C'est la lutte, le combat des peuples, qui peut trouver l’issue à la guerre, en ciblant leur véritable adversaire: le capitalisme.

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(1)https://www.sitecommunistes.org/index.php/monde/europe/1805-ukraine-la-face-apparente-d-un-conflit-plus-profond-et-plus-large-au-sein-du-systeme-capitaliste-mondialise
(2)Carl Philipp Gottlieb von Clausewitz, né le 1ᵉʳ juin 1780 à Burg, près de Magdebourg, et mort le 16 novembre 1831 à Breslau, est un officier général et théoricien militaire prussien

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