Gantry 5

 

Le récent sommet des chefs d’États à Salzbourg avait deux points à l’ordre du jour: la position de l’Union Européenne (UE) sur les propositions britanniques à propos du Brexit et la question migratoire. Aucun accord n’a été trouvé.
Sur la question migratoire, l’Union Européenne est toujours dans l’impasse. des gouvernements comme en Italie, Hongrie, Pologne, Autriche...affichent une hostilité croissante à toute politique migratoire commune et refusent l’accueil de nouveaux migrants sur leur territoire au nom de leur souveraineté nationale. D’autres comme la France tout en préconisant une politique d’accueil mènent hypocritement la même politiqu. Le dernier exemple en date est le refus par le gouvernement français de laisser accoster le bateau «Aquarius» dans le port de Marseille se défaussant sur Malte tout en acceptant une «pincée» de dix huit réfugiés pour masquer sa politique restrictive.

La question de l’immigration et des réfugiés, comme dans toute période de crise, est devenue un enjeu politique majeur au sein de l’UE. Toute une campagne est menée sur le thème de l’identité nationale et de l’emploi que ces réfugiés viendraient concurrencer, mais rien n’est dit sur le pourquoi de cette situation. Pourquoi en effet des centaines de milliers d’hommes de femmes et d’enfants fuient-ils les guerres, la misère, les dictatures entretenues par les pays impérialistes pour asseoir leur domination et extorquer les richesses matérielles et humaines des pays outrageusement exploités?!
Ces campagnes autour de l’immigration visent à détourner l’attention des travailleurs des raisons de fond concernant les problèmes de l’emploi, des salaires, de la protection sociale...qui sont au cœur des préoccupations des salariés. Tous les pays qui composent l’Union Européenne ont une seule et même politique: permettre à leurs monopoles capitalistes de faire baisser le prix de la force de travail et de remettre en cause les conquêtes ouvrières. Cette utilisation des immigrés comme boucs émissaires des difficultés produit des effets délétères et l’on voit des forces politiques dites de «gauche» s’aligner sur les positions de leur gouvernement comme c’est, par exemple, le cas en Allemagne et même en France.
L’autre sujet du sommet, le Brexit a donné lieu aussi à l’expression de divergences majeures. Le Royaume Uni et l’UE n’ont pas pu se mettre d’accord sur des modalités négociées du Brexit. Un semblant d’unité est apparue au sein de l’UE pour refuser les propositions de T. May, mais à y regarder de plus près on mesure la fragilité de cette réponse commune. les intérêts de différents pays de l’UE ne convergent pas forcément avec ceux de l’Allemagne et de la France qui tentent de mener le bal. Les intérêts de ces pays, ceux de leur bourgeoisie la plus liée aux monopoles capitalistes, regardent plus vers les USA et même la Russie pour assurer leurs profits et leur domination. Une situation similaire se retrouve au sein même du Royaume Uni où les pro et anti Brexit s’affrontent. On a pu le voir au cours du congrès du parti Travailliste. Cependant, aucun des grands partis qu’il soit conservateur ou travailliste ne remet en cause l’essentiel: la domination du grand capital britannique et en particulier de la finance. Que signifie alors le Brexit si l’on reste dans le système capitaliste? Il signifie simplement de savoir à quelle fraction de la bourgeoisie va se rallier et se mettre à la remorque le mouvement populaire. Les travailleurs du Royaume Uni n’ont à rien à gagner dans tout cela.
Les contradictions dans cet ensemble impérialiste que constitue l’Union Européenne capitaliste, s’exacerbent au fur et à mesure que la guerre pour le repartage du Monde s’amplifie en particulier entre les USA et la Chine. Pays impérialistes de premier ou de second rang dans l’UE se meuvent pour trouver leur place dans les alliances qui leurs semblent les plus profitables.
Pas plus qu’au Royaume Uni la classe ouvrière en France comme dans les autres pays européens n’a à gagner de se situer sur le terrain de leur bourgeoisie capitaliste. Elle doit, au contraire, mener en premier lieu la bataille de classe contre le capitalisme avec l’objectif révolutionnaire de l’abattre. C’est ce que nous dirons au cours de la campagne pour les élections européennes de mai en nous adressant aux travailleurs de notre pays.

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