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746-09/12/2021 L’attention en Europe de l’Est est retenue par les tensions et les bruits de bottes qui se développent entre l’Ukraine et la Russie.

L’Ukraine, qui est dominée par une oligarchie de caractère maffieuse et prédatrice qui a mis le pays en coupe réglée au détriment de l’immense majorité de la population a construit son positionnement international en opposition à la Russie en se mettant sous la protection de ses parrains occidentaux et tout particulièrement des USA. Le développement d’une idéologie nationaliste et fascisante désignant la Russie comme son ennemi permet au pouvoir de maintenir l’ordre social capitaliste et de réprimer les voix qui s’expriment pour dénoncer cette situation et tout particulièrement les communistes qui mènent un combat courageux avec le Parti Communiste d’Ukraine.
L’Ukraine a déjà lourdement payé de ses positions nationalistes. En niant la réalité d’une nation composite, en marginalisant politiquement, économiquement et culturellement la composante russophone, le pouvoir ukrainien porte une lourde responsabilité dans les choix faits par les populations de la Crimée et du Donbass de se séparer de l’Ukraine telle qu’elle était au moment de la disparition de l’URSS.
La crise ukrainienne n’en finit donc pas, ce d’autant que le pouvoir ukrainien, loin de répondre aux attentes des populations du Donbass n’a qu’un objectif : la reconquête militaire de ces territoires. Cette politique l’a conduit au non- respect des accords de Minsk. Ces accords signés en 2015 lors d'un sommet avec la participation de l’Ukraine, de la Russie, de la France et de l’Allemagne prévoyaient entre-autre une législation ukrainienne donnant une large autonomie au Donbass dans le cadre de l’Ukraine. Cette législation n’a jamais vu le jour et l’Ukraine a constamment joué l’escalade militaire avec l’objectif d’amener la Russie à une intervention donnant ainsi un prétexte au déclenchement d’une guerre où l’Ukraine comptait bien impliquer ses parrains occidentaux. De leur côté, la France et l’Allemagne n’ont pris aucune initiative de nature à conduire l’Ukraine au règlement pacifique du problème, préférant se mettre à la remorque des accents bellicistes du pouvoir ukrainien.
Depuis des semaines, l’Ukraine, à laquelle ont emboîté le pas les occidentaux et surtout les USA crie au loup en affirmant qu’elle va être attaquée par la Russie et que se prépare un coup d’état pro-russe. Pourquoi cette fébrilité ? La raison de fond en est que les oligarques ukrainiens dominants ont décidé de se mettre sous le chapeau occidental et de donner un gage majeur : celui de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Il n’est pas nécessaire d’être un expert de géopolitique pour comprendre qu’un tel élargissement de l’OTAN déjà présente en Pologne et dans les pays Baltes consisterait en un nouveau déséquilibre stratégique au détriment de la Russie. C’est donc ce que l’on appelle une ligne rouge que l’état russe ne peut pas laisser franchir au risque d’affaiblir sa sécurité.
La main sur le cœur les occidentaux et les USA en tête jurent qu’il n’est pas question d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Les faits démentent ces affirmations. Ainsi, l’Ukraine reçoit-elle de l’armement moderne en provenance des pays adhérents de l’OTAN, des instructeurs militaires encadrent la formation de l’armée et celle-ci participe déjà à des manœuvres de l’Alliance Atlantique. L’adhésion à l’OTAN figure dans la constitution ukrainienne depuis 2017 et le memorandum de Bucarest de 2008, mémorandum jamais démenti, stipule : « que la Georgie et l’Ukraine seront membres de l’OTAN », ce que réaffirme la déclaration de l’OTAN du 14 juin.
C’est donc bien la question de l’élargissement de l’OTAN jusqu’aux frontières de la Russie qui est la cause majeure des tensions. Hier dans leur entretien les présidents russe et américain ont échangé sur la situation. Si rien n’a fondamentalement bougé à la suite de cet entretien il faut noter qu’il met en évidence que l’Ukraine n’est pour les USA qu’un prétexte pour élargir l’influence de l’alliance militaire qu’elle dirige, reléguant la France et l’Allemagne au rang de puissances auxiliaires de l’impérialisme US. De plus dans le conflit autour de l’Ukraine se jouent des questions économiques importantes, tout particulièrement sur le terrain énergétique, puisque, en cas d’une escalade dans le conflit, les USA promettent de nouvelles sanctions économiques contre la Russie. L’une d’entre elle consisterait en la neutralisation du gazoduc Stream 2 qui doit assurer la livraison directe de gaz russe à l’Allemagne sans passer, comme c’est actuellement le cas par le gazoduc qui traverse l’Ukraine et dont elle tire de substantiels profits en droit de passage. Stream 2 économiquement vital pour l’approvisionnement énergétique de l’Allemagne est donc un moyen de pression double, à la fois contre la Russie productrice de gaz et l’Allemagne consommatrice qui de fait ne peut se passer de l’accord des USA.
Depuis la chute de l’URSS, la structure de l’équilibre des forces qui assurait la stabilité et la paix en Europe a volé en éclat. Aujourd’hui l’OTAN, dominé par l’impérialisme US, s’étend de plus en plus et en désignant, en Europe la Russie comme son adversaire, tend à entraîner les peuples dans un conflit visant à réduire l’influence de cette dernière, voire en lui imposant une domination.
Les peuples n’ont rien à attendre de bon de cette situation qui souligne l’exacerbation des tensions au sein du système impérialiste tant la concurrence acharnée que se livrent les monopoles capitalistes et les états à leur service est montée d’un cran.
Notre lutte pour en finir avec les conflits en Europe et dans le monde passe donc par la lutte pour abattre le système capitaliste, en finir avec les alliances militaires et organiser des relations de coopérations pacifiques entre les états et les peuples.

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