Gantry 5

 

733-09/09/2021 Le 2 septembre, s’est éteint à Athènes le grand compositeur et grand résistant Theodorakis.

Juste quelques phrases dans les médias du pouvoir pour ne retenir que celui qui créa la musique du célèbre film Zorba le Grec et le sirtaki pas un mot sur le combattant qui a ancré toute son œuvre dans la lutte politique du peuple grec pour l’indépendance et la liberté avec les communistes. Il en fut le symbole.
Né en 1925, sur l’île de Chio, il rejoint dès 17 ans l’EAM, Front de Libération nationale et le KKE, Parti Communiste de Grèce pour combattre les forces fascistes de l’Axe dans la Résistance nationale. Après la sanglante bataille d’Athènes, en 1944, il affronte ses premières persécutions et compose ses premières mélodies. Il s’inscrit clandestinement au conservatoire d’Athènes : « La musique pour moi était quelque chose d’existentiel comme ma respiration ». Puis la guerre civile 1946-1949 oppose l’armée de la monarchie grecque soutenue par les Etats Unis et la Grande Bretagne aux forces issues de la Résistance communiste. Arrêté, il est exilé, enfermé et torturé à Makronissos. Il en sortira tuberculeux et épileptique mais il commence à jeter les bases de quelques grandes œuvres : Première symphonie, dédiée à deux amis morts de camps opposés, ou sa tragédie musicale Ballade du Frère mort. La guerre civile achevée toute la période de reconstruction voit se déchaîner la lutte anti-communiste jusqu’au coup d’état militaire de 1967 organisé par la CIA. Naturellement, Theodorakis est vite arrêté mais une campagne internationale obtient sa libération en 1970. Il est alors à Paris, figure de la lutte anti-junte il organise des tournées mondiales antifascistes et artistiques. Dans la scission du KKE, il choisit les eurocommunistes. Après la chute de la junte et un retour triomphal en Grèce, il continue de militer il est élu plusieurs fois député, naviguant entre EDA (réformiste) et KKE. Il est même ministre sans portefeuille dans un gouvernement de droite. Il assume ses contradictions tout en continuant à prendre position publiquement pour les Palestiniens, contre les agressions impérialistes, contre les mesures d’austérité imposées à la Grèce de Tsípras par la troïka et contre la position scandaleuse de l’Union européenne osant déclarer le communisme comparable au nazisme.
Mikis Theodorakis accordait une confiance totale au peuple, son œuvre en est tout imprégnée, il est inutile parce qu’impossible de séparer le militant du compositeur liant les musiques populaires de Grèce redécouvertes aux textes des plus grands poètes contemporains de l’amour et de la résistance. Il était la lutte et l’espoir des peuples opprimés nous écouterons encore El canto general qui le lie pour toujours à Pablo Neruda et bien d’autres œuvres qui ont fait de lui une grande voix populaire.
Il souhaitait mourir en tant que communiste, il serait bien pusillanime de lui refuser cet honneur.

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