Gantry 5

 

709-23/03/2021 La "revue intégrée de sécurité , défense, développement et politique étrangère" publiée le 16 mars développe les futurs axes stratégiques du Royaume Uni dans le contexte du post-brexit et d'un monde en pleine mutation dans les rapports de force au sein de l'impérialisme.

Ce "global Britain in a competitive age" (la Grande-Bretagne dans le monde à l'ère de la concurrence) vise à donner une orientation sur le long terme à la politique internationale et de défense du Royaume-Uni.
Sans surprise, compte tenu de l'évolution impétueuse de l'Asie capitaliste, le regard est tourné vers la zone Asie-Pacifique qui est considérée comme: "le nouveau centre géopolitique du monde". Cette appréciation rejoint celle des USA qui depuis Obama considèrent l'Asie comme le lieu principal de l'affrontement entre les grandes puissances occidentales et leurs alliées et la Chine. Dans ce sens, le Royaume-Uni qui possède une expérience coloniale forte en Asie-Pacifique, entend s'intégrer dans le partenariat transpacifique (Partenariat transpacifique global et progressiste). C'est accord est en vigueur pour les sept pays qui l'ont ratifié : l'Australie, le Canada, le Japon, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, Singapour et le Viêt-Nam. Dans le même temps, le Royaume-Uni cherche à se rapprocher de l'ASEAN (Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaysie, Myanmar, Philippines, Singapour, Thailande, et Vietnam). Cette organisation fondée en pleine guerre froide avait pour objectif à sa création, comme l'OTAN, de combattre et de contenir le communisme en Asie. Aujourd'hui, il s'agit de faire pièce à une Chine concurrente en développement capitaliste rapide. Dans le même temps, le Royaume-Uni reste un pivot de l'OTAN en Europe où elle est très à la remorque des USA. Ces orientations ne devraient pas déplaire aux USA qui s'emploient à resserrer ses alliances militaires tournées contre la Chine. C'est le sens de l'intense activité diplomatique US en Asie au cours de la semaine passée. Ainsi, le déplacement à Tokyo, puis à Séoul mercredi, du chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken, au côté du secrétaire à la Défense Lloyd Austin, marque la première visite à l'étranger de hauts représentants de l'administration du président Joe Biden et intervient après une réunion virtuelle la semaine dernière du "Quad" (le dialogue quadrilatéral sur la sécurité, entre les dirigeants des États-Unis, du Japon, de l'Australie et de l'Inde).
Le Royaume-Uni, tout en considérant la Chine comme un "partenaire" -l'importance du marché chinois et le dynamisme de son économie ne permettent pas de l'ignorer- entend donc s'inscrire dans le processus de confrontation impulsé par les USA. La volonté récemment exprimée par le Royaume-Uni d'augmenter sensiblement son potentiel nucléaire, ce qui est une première depuis bien longtemps, témoigne du rôle mondial qu'il entend jouer. Comme ses capacités la contraignent à une certaine limite, il est clair que le Brexit et sa relative marginalisation en Europe l'entraîne vers une dépendance accrue à l'impérialisme US. Cette recherche d'une place dans la concurrence mondiale conduisent le Royaume-Uni à la réorientation stratégique en cours en même temps que ses limites le place encore plus sous la domination des USA. On mesure donc avec ces nouvelles orientations stratégiques, que les rapports de force, économiques, militaire et politique sont en pleine évolutions. Ce qui se dessine sous nos yeux, traduit une concurrence permanente et de plus en plus exacerbée avec le développement du capitalisme. C'est la recherche et l'accaparement des ressources naturelles et de leur exploitation, l'ouverture de nouveaux marchés. Ces confrontations au sein du système impérialiste font déjà payer aux peuples un lourd tribu et accroissent les dangers d'une guerre élargie qui succéderait aux conflits régionaux multiples qu'entretiennent les puissances impérialistes.

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