N° 941 02/09/2025 La Chine organise le 25ème sommet de l’Organisation de coopération de Shangaï (OCS), fondée en 2001 par six pays, la Chine, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, l'Ouzbékistan et le Tadjikistan. Quatre autres États ont rejoint cette organisation, l’Inde, le Pakistan, l’Iran et la Biélorussie. L’OCS accueille également 4 pays observateurs (Mongolie, Afghanistan, Turkménistan, Azerbaïdjan) et 14 « partenaires de dialogue » dont les puissances pétrolières du Moyen Orient, la Turquie, l’Arménie, l’Egypte. C’est presque la moitié de la population mondiale et 23,6% du PIB mondial.
Ce sommet est particulièrement important du fait du nombre de participants et de l’occasion pour la Chine de commémorer les 80 ans de la fin de la dernière guerre mondiale, en particulier avec une grande parade militaire.
La présence du chef de l’Etat indien, M. Modi, est particulièrement commentée du fait des tensions sino-indiennes persistantes et des différends douaniers avec les Etats-Unis (qui accusent l’Inde d’acheter du pétrole russe, ce qui est vrai et qui plus est, à bon prix). Il semblerait que Chinois et Indiens sont décidés à régler les problèmes de frontières même s’il reste encore à traiter de la délicate question du partage des eaux et en particulier des conséquences des chantiers hydroélectriques envisagés par la Chine (ce qui n’intéresse pas les commentateurs affûtés des médias mainstream…)
Plutôt que l’évènement en lui-même, ce qui est intéressant dans un premier temps, sont les commentaires occidentaux au sujet de ce sommet présenté comme « anti-occidental » ou encore anti-OTAN (bien que pour certains médias français, il semblerait que l’OTAN, c’est l’Occident et réciproquement). Est également soulignée l’autoritarisme politique qui caractérise les principaux animateurs de cette organisation. En revanche, la présence du Secrétaire général de l’ONU à ce sommet est éclipsée par celle du dirigeant nord-coréen.
Finalement, c’est admettre que la Chine conforte par ce type de rencontre sa puissance. Et si aujourd’hui serait édité un dictionnaire des lieux communs, à l’entrée Chine serait indiqué : deuxième puissance mondiale, comme toujours.
Bien évidemment, le PIB des Etats-Unis est supérieur au PIB chinois mais le PIB manufacturier (c’est-à-dire la production matérielle, source de valeurs d’échange) est deux fois plus élevé en Chine qu’aux Etats-Unis (plus de 4.500 milliards de $ contre 2.500 milliards de $). Nous rappelons ces données assez élémentaires, d’abord pour affirmer que la Chine est d’ores et déjà la première puissance mondiale économique et devrait donc devenir assez rapidement la première puissance militaire mondiale (par exemple, elle produit l’équivalent de la flotte de guerre française par an).
De fait, le sommet de l’OSC symbolise bien l’affrontement impérialiste en cours dans lequel les peuples n’ont rien à gagner aussi bien à Pékin qu’à Delhi, à Paris qu’à Détroit. Car évidemment, aucun commentateur « autorisé » ne relève les sous-jacents de ces rivalités internationales liées aux besoins des capitalismes de préserver et étendre leurs capacités (matières premières, forces de travail, débouchés, etc.) à accumuler les profits.
Nous reviendrons la semaine prochaine sur ce sommet de l'OCS pour analyser plus en profondeur les évolutions dans les relations au sein de l'OCS et leurs conséquences au plan international.




