Gantry 5

 

751-11/01/2022 La situation au Kazakhstan est marquée depuis le début de janvier par des manifestations de masse qui ont pris une tournure de caractère insurrectionnel.

Ces manifestations ont été violemment réprimées. On compte des dizaines de morts, des centaines de blessés et des milliers d’arrestations. À la demande des autorités du pays, depuis quelques jours, dans le cadre de l’accord de défense CSTO(1) , des troupes russes sont présentes au Kazakhstan et tout particulièrement sur les sites névralgiques.
Cette situation n’est pas arrivée spontanément dans un ciel serein. Depuis des années des manifestations de salariés, tout particulièrement dans le secteur pétrolier, se déroulent et mobilisent des milliers de travailleurs. Ainsi à Zhanaozen, un centre industriel important, la répression des manifestations en 2011 a fait 17 morts. En cause, les conditions de vie, les bas salaires et une dictature qui a liquidé des centaines d’organisations syndicales et interdit les partis communistes et ceux contestant le pouvoir de Nursultan Nazarbayev(2) , l’ancien président et de son successeur Kassym-Jomart Tokayev.
Ce qui a mis le feu aux poudres en ce début d’année c’est le doublement du prix du gaz qui est essentiel à la vie puisqu’il constitue la principale source d’énergie des habitants du pays. Ainsi, le 3 janvier, toute la région de Mangystau était en grève générale, grève qui s’est étendue à la région voisine d’Atyrau. Le 4 janvier les travailleurs du pétrole de la compagnie Tengizchevroil (dans laquelle la participation des entreprises américaines atteint 75 %) se sont mis en grève. C’est là que 40.000 travailleurs ont été licenciés en décembre dernier et qu’une nouvelle série de licenciements est prévue. Ils ont ensuite été soutenus dans la journée par les pétroliers des régions d’Aktobe, du Kazakhstan occidental et de Kyzylorda.
Ces grèves et manifestations populaires exigent l’amélioration du niveau de vie et expriment leur opposition au pillage des richesses énergétiques du pays par les monopoles dirigés par une oligarchie capitaliste qui a mis le pays en coupe réglée et vend les richesses convoitées du pays (gaz, pétrole, uranium, métaux...) au plus offrant de la Russie, à la Chine en passant par les USA. Cette situation est le résultat de la liquidation de l’URSS, des conquêtes sociales des travailleurs et du rétablissement du capitalisme sous la houlette d’une féroce dictature anti-sociale et anti-nationale.
Notre parti exprime sa solidarité avec les milliers de travailleurs qui, défiant le régime d’état policier et de répressions sont descendus dans la rue pour exiger l’amélioration de leur niveau de vie et exprimer leur opposition au pillage des richesses énergétiques du pays par les monopoles.
Nous exigeons :
– La libération de tous les manifestants détenus par la police, ainsi que la libération de tous les prisonniers politiques.
– L’abolition des lois anti-syndicales et anti-ouvrières, qui ont rendu illégaux des centaines de syndicats dans le but de permettre au gouvernement de réprimer le mouvement syndical.
– La légalisation des partis communistes et démocratiques, qui ont été interdits par les autorités du pays.
Nous disons aussi à tous ceux des impérialistes qui voudraient faire main-basse sur le Kazakhstan : bas les pattes : le peuple du Kazakhstan, les travailleurs, doivent être les seuls à décider de l’avenir de leur pays.

Imprimer cet article

(1) L'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) (russe : Организация Договора о коллективной безопасности (ОДКБ)) (CSTO en français) est une organisation à vocation politico-militaire fondée le 7 octobre 2002 . Elle regroupe l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan.
(2) Un proche de M. Gorbatchev qui a exercé des responsabilités importantes dans la République Socialiste Soviétique du Kazakhstan et qui fut président du Kazakhstan de 1991 à 2019.

Notre brochure
brochure
 
Bulletin d'adhésion
bulletin d'adhésion
 
Affiche
affiche