755-09/02/2022 Dans l'édition de Granma, organe officiel du Comité Central du Parti Communiste Cubain du 3 février(1). Le gouvernement révolutionnaire de Cuba dénonce:
" le maintien depuis plus de 60 ans du blocus économique, commercial et financier imposé officiellement par les États-Unis le 3 février 1962. À cette date, le président de l'époque, John F. Kennedy, émit la Proclamation 3447, qui décrétait un « embargo » total sur le commerce avec notre pays ".
Ce blocus économique vise à l'asphyxie de l'économie cubaine. Il est l'axe central de la stratégie de l'impérialisme US visant à restreindre le droit légitime des Cubains à défendre leur souveraineté et à construire un projet émancipateur, hors de la domination impérialiste.
Initialement, la principale justification invoquée par les États-Unis pour appliquer cette mesure fut la relation de Cuba avec les pays socialistes, qui portait soi-disant atteinte à la sécurité des États-Unis et du continent.
Les objectifs réels de la politique à l'égard de Cuba avaient déjà été énoncés dans le mémorandum du Sous-secrétaire d'État Lester D. Mallory du 6 avril 1960 : " provoquer la désillusion et le découragement à travers l'insatisfaction économique et les pénuries (...) affaiblir la vie économique en privant Cuba d'argent et de fournitures afin de réduire les salaires nominaux et réels, provoquer la faim, le désespoir et le renversement du gouvernement".
Selon le gouvernement révolutionnaire de Cuba : "Le blocus a évolué pour devenir l'acte de guerre économique le plus complexe, le plus prolongé et le plus inhumain commis contre une nation. Ses effets ont limité les possibilités de développement économique, car il a été conçu pour entraver les relations commerciales avec les pays tiers, à empêcher le plus possible les opérations bancaires et financières, à freiner les investissements étrangers et à couper toute source de revenus".
Il s'agit d'une politique en violation du Droit international, qui vise, par des pressions, des chantages et des sanctions, à isoler Cuba et à punir ceux qui établissent tout lien économique, commercial et financier avec le pays. C'est considérer Cuba comme une propriété de l'impérialisme US, comme son arrière cour où tout est possible et légitime en violation complète de l'indépendance et de la souveraineté nationale. Il s'agit d'un acte de génocide au sens de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948.
Selon le gouvernement révolutionnaire cubain et malgré les dénégations des impérialistes US et de leurs alliés, les dommages cumulés au cours de ces six décennies :" dépassent 144.413 milliards de dollars en valeur courante. Depuis 2019, les mesures de coercition économique ont atteint un niveau d’agressivité qualitativement supérieur. Des mesures de guerre non conventionnelles, impropres en temps de paix, sont appliquées dans le but de priver Cuba d’approvisionnement de carburant".
Dans le cadre de lutte contre la COVID-19, le renforcement du blocus(2) a atteint des limites insoupçonnées, empêchant les dons solidaires, tentant d'entraver la mise au point des vaccins cubains et de limiter les possibilités d'accès aux médicaments et aux fournitures de base.
Ce que fait observer le gouvernement révolutionnaire cubain c'est que : " Les atouts du système socialiste cubain et l'unité du peuple ont permis, en dépit du blocus, d'éviter l'effondrement économique et social recherché, d'atteindre un développement humain exceptionnel, selon les indices reconnus par les Nations unies, de garantir des progrès indiscutables en matière de justice sociale et de générer une transformation progressive de la structure économique et productive à la recherche d'un développement durable. Il serait bon de se demander combien de petites économies sous-développées auraient pu survivre à une agression de cette ampleur".
Le blocus contre Cuba suscite une condamnation quasi-unanime et chaque année à l'ONU la quasi-unanimité des nations exigent la fin de ce blocus et seuls Israël et les USA l'approuvent tandis que le Brésil, la Colombie et l'Ukraine s'abstiennent.
Le gouvernement révolutionnaire conclue : " au nom du peuple cubain, exige une fois de plus, fermement et énergiquement, la levée du blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis. Notre dénonciation restera ferme et inchangée jusqu'à ce que cette politique inhumaine et illégale cesse dans son intégralité".
Notre Parti Révolutionnaire COMMUNISTES comme des milliers d'organisations politiques, syndicales et sociales dans le monde exige la fin de ce blocus ignoble. Il assure Cuba et son peuple de son soutien dans sa lutte pour le respect de sa souveraineté et de ses choix pour un développement socialiste.
(1) https://fr.granma.cu/cuba/2022-02-03/soixante-ans-apres-la-proclamation-qui-a-officialise-le-blocus-economique-criminel-des-etats-unis-contre-cuba
(2) L’Assemblée générale a une nouvelle fois rejeté, le 23 juin 2021, à une écrasante majorité, l’embargo économique, commercial et financier imposé à Cuba par les États-Unis depuis près de six décennies, soulignant la nécessité d’y mettre fin dans les plus brefs délais. Adoptée par 184 voix pour, l’opposition des États-Unis et d’Israël, et les abstentions du Brésil, de la Colombie et de l’Ukraine, la résolution s’ajoute aux 29 autres adoptées depuis 1992.