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731-24/08/2021 Les parlementaires du Venezuela ont approuvé le 13 août dernier l’accord négocié à Mexico sous l’égide de la Norvège entre le gouvernement

du président Nicolas Maduro et des représentants de l’opposition. Cet accord s'il reconnait la légitimité du président Nicolas Maduro, engage à renoncer à la violence et demande que les sanctions des USA frappant le Venezuela soient levées, n'en constitue pas moins la formation d'une alliance entre les forces social-démocrates représentées par le Parti Socialiste Unifié du Venezuela (PSUV) du président Maduro et une fraction de la droite vénézuélienne. Ce processus politique d'unité d'une grande partie de la bourgeoisie doit se poursuivre du 3 au 6 septembre prochain.
Dans notre Hebdo N°704 du 17 février, nous avions noté que la signification des vigoureuses attaques du pouvoir contre le Parti Communiste du Venezuela (PCV) avaient pour objectif :" d'organiser un virage en direction des forces de droite et du patronat et pour cela, il faut que le PCV soit sacrifié sur l'autel de la "réconciliation nationale" parce qu'il lutte de manière intransigeante contre le capitalisme, l'impérialisme et la corruption qui ronge le pays et sape les bases de la "révolution bolivarienne" (1). La signature de l'accord de Mexico confirme totalement cette appréciation.
Face à cette situation, le bureau politique du Comité central du PCV, vient de publier le 17 août une déclaration qui analyse le caractère de cet accord et appelle à la formation d'une alternative populaire et révolutionnaire :"Aujourd'hui plus que jamais, nous, travailleurs, devons être unis pour lutter contre l'offensive que le pacte bourgeois du Mexique imposera contre nos droits et la souveraineté du pays. Hier, c'était le pacte de Punto Fijo(2) ; aujourd'hui ce sera le Pacte du Mexique. Avec des acteurs nouveaux et anciens, mais toujours contre les intérêts des travailleurs et de la patrie. La classe ouvrière, la paysannerie et les forces populaires doivent construire l’Alternative à caractère populaire et révolutionnaire face à la nouvelle alliance des élites".

Le bureau politique du PCV dans sa déclaration(3) se livre à une analyse de classe de l'accord de Mexico: " Les représentants politiques des deux fractions les plus importantes de la bourgeoisie nationale sont parvenus à un accord au Mexique afin d'établir les bases pour donner une continuité à un processus de négociations politiques qui se développe depuis un certain temps et donne des résultats concrets au profit de la ennemis du peuple Vénézuélien. D'un côté, nous avons le gouvernement de Nicolás Maduro et la direction de la capitulation du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV), représentant les intérêts des nouveaux riches puissants formés à l'ombre des entreprises d'État. De l'autre côté, l'aile droite, dirigée par Juan Guaidó, Henrique Capriles et les partis sociaux-démocrates, représentant la bourgeoisie nationale traditionnelle et les intérêts des groupes monopolistes transnationaux américains et européens" et d'ajouter :" Le protocole d'accord du Mexique est basé sur des accords économiques antérieurs, visant à fournir des garanties aux capitaux privés. Tant le gouvernement que l'opposition de droite s'accordent sur l'ajustement économique néolibéral actuel imposé par la politique de libéralisation des prix, la dollarisation de facto de l'économie, la privatisation des biens publics, le retour des entreprises publiques et des terres agricoles au capital privé et aux grands propriétaires terriens, politiques de flexibilité fiscale, ouverture aux capitaux privés dans le secteur pétrolier, politique de destruction des salaires et de dérégulation des relations de travail. Ainsi que les promesses importantes aux capitaux privés nationaux et étrangers de profits juteux avec les Zones Economiques Spéciales et les attentes d'une réforme de la Loi Hydrocarbures avec laquelle il est prévu de privatiser le business pétrolier et de réduire la capacité de l'Etat à capter les rentes pétrolièrses. C'est pourquoi la classe ouvrière, la paysannerie et les secteurs populaires ne peuvent pas être trompés par les dialogues de la bourgeoisie au Mexique. Ce ne sont pas nos intérêts et nos besoins qui comptent dans l'agenda des représentants politiques de la rapace bourgeoisie nationale et transnationale. Bien au contraire : c'est au sacrifice de nos conquêtes et de nos droits, et portant sur nos épaules tout le poids de la crise et des sanctions impérialistes illégales, qu'aujourd'hui ces deux forces politiques de la bourgeoisie se serrent la main et aspirent à signer le " calumet de la paix »".
Devant cette situation, plus que jamais, le peuple vénézuélien et son Parti Communiste ont besoin d'un soutien internationaliste de classe. Le nôtre leur est acquis dans leur lutte pour la levée du blocus illégal engagé par l'impérialisme et tout particulièrement celui des USA, l'indépendance nationale, le respect des conquêtes et des droits sociaux acquis par la lutte.

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(1) https://www.sitecommunistes.org/index.php/monde/monde/1314-venezuela-mali-italie-haiti-catalogne-turquie
(2) Ce pacte a été conclu en 1958 entre les trois grands partis vénézuéliens de l'époque, l'Action Démocratique un parti social-démocrate, , le Comité d'organisation politique électorale indépendante un parti social-chrétien et l'Union Républicaine Démocratique un parti social-libéral. Ce pacte, alors que la dictature de Marcos Pérez Jiménez s'achevait, visait à établir un pouvoir d'où serait exclu les communistes du PCV
(3) https://prensapcv.wordpress.com/2021/08/17/comunicado-bp-pcv-el-pacto-de-elites-se-consolida-en-mexico/

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