Gantry 5

 

N° 899 13/11/2024  Après une campagne particulièrement violente et tendue, des sondages qui nous prévoyaient un résultat des plus serré, le verdict est enfin tombé : D. Trump sera élu par une large majorité des représentants des grands électeurs des différents États de l’Union. Il est même sorti vainqueur en nombre total de votants gagnant 4 millions de voix par rapport à son résultat de 2020, tandis que la candidate Démocrate, Kamala Harris en perdait 12 millions par rapport au résultat obtenu par J. Biden. Les ultimes données fournies par l’agence Associated Press le créditent de 74 650 754 voix, contre un peu moins de 71 millions pour Kamala Harris. Cerise sur le gâteau, les Républicains auront une majorité au Sénat et probablement à la chambre des Représentants même si les candidats démocrates s'en sortent plutôt bien.
Ce résultat a été vécu comme un choc par les élites du parti démocrate aux États-Unis et dans les milieux pro-démocrates en Europe, il est pourtant tout sauf une surprise. En l'absence d'une alternative progressiste, ces résultats, qui confirment ceux des deux dernières élections sont le reflet de la difficulté des forces politiques dirigeantes représentant les fractions du capitaliste monopoliste et financier à entraîner dans leur sillage la classe ouvrière dont le réveil est réel depuis un an avec une montée de luttes dures et de longue durée pour les salaires et l'emploi. Pour résumer, il serait plus juste de dire que K. Harris a perdu par l'abandon d'une partie de l'électorat démocrate sans que pour autant Trump l'ait significativement conquise.
Si dans sa campagne K. Harris a porté le fer sur les questions sociétales et tout particulièrement sur le droit des femmes, elle s'est délibérément placée dans la roue de J. Biden sur les questions économiques et sociales. Au sujet des droits des femmes, quel que soit le sujet du scrutin référendaire organisé au niveau d'États, les amendements sur l’avortement par exemple, ont obtenu le soutien de la majorité. Ce n’est qu’en Floride où les règles antidémocratiques exigent une majorité élevée (60%), qu’un référendum en faveur de l’avortement a échoué bien qu'il ait obtenu près de 58% des voix. Cela n'a pas empêché Trump de remporter la majorité dans ces États. Ceci tend à montrer que la détermination à voter des électeurs et électrices a été guidée par d'autres considérations. Il est possible de dire que cette détermination s'est construite au supermarché et à la station-service. C’est une autre façon d'exprimer que les questions économiques : les salaires, le coût de la vie, les difficultés à se loger, à se soigner, à éduquer les enfants...ont été déterminantes dans les choix et les non-choix des électeurs. Or, Trump, sans faire preuve d'une grande originalité a labouré cette question en résonance avec une partie importante de l'électorat populaire tandis que K. Harris s'est livrée à quelques promesses sans remettre en cause la ligne directrice de Biden d'un soutien sans faille et assumé aux grandes entreprises monopolistes. C'est ainsi, qu'un dirigeant syndical Jimmy Williams a pu dire à la suite de l'élection que le Parti démocrate : " n’a pas présenté d’arguments positifs pour expliquer pourquoi les travailleurs devraient voter pour eux, mais seulement qu’ils n’étaient pas Donald Trump ".
Un autre facteur a joué, c'est celui d'une lassitude vis-à-vis de la guerre en Ukraine qui ne se termine pas menaçant la paix dans le monde et qu'alimente à coup de centaines de milliards de dollars la machine militaire états-uniennes tandis que les victimes des catastrophes naturelles peinent à se faire indemniser par les assurances et que l'État fédéral attribue des aides au compte-goutte. Le soutien indéfectible de Biden à Israël peut aussi être considéré comme un motif de protestation d'électeurs démocrates originaires du Moyen-Orient et qui n'en peuvent plus de voir le rôle de complicité active des États-Unis dans le génocide qui s'exerce contre le peuple palestinien.
Dans les milieux internationaux et tout  particulièrement en Europe, des inquiétudes se font jour sur la politique que mènera l'administration Trump. S'il est trop tôt pour faire des hypothèses, il est possible de dire que Trump sera un fidèle serviteur des intérêts des grands monopoles états-uniens en poursuivant la politique protectionniste agressive engagée par Biden. Sera-t-il plus ou moins déterminé à aller vers un accord et une détente avec la Russie et la Chine, c'est peu probable mais ce qui sera déterminant, ce sera le rapport des forces entre les puissances impérialistes, cela est vrai pour l'Ukraine, l'Asie et le Proche-orient. Tout aussi important sera la capacité des travailleurs américains à défendre leurs intérêts de classe comme le seront les luttes dans les autres pays capitalistes et le niveau de la solidarité internationaliste pour mettre fin aux guerres impérialistes, en premier lieu en Ukraine, l'embargo contre Cuba et la guerre coloniale génocidaire menée par Israël en Palestine. 

 

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