Gantry 5

 

     La déclaration de candidature du Président Bouteflika, fortement diminué depuis son AVC en 2013, a suscité la colère du peuple algérien et tout particulièrement de la jeunesse. Au pouvoir depuis 20 ans Bouteflika est aujourd’hui incapable de se mouvoir ni de parler. Derrière son portrait ceux qui gouvernent sont en réalité la fraction de la bourgeoisie oligarchique qui a fait main basse sur les revenus de la rente pétrolière. Le Parti Algérien de la Démocratie et du Socialisme PADS décrit ainsi la situation dans un communiqué

du 27 février : « La décision du pouvoir de représenter au scrutin électoral un homme aussi diminué, au risque de ridiculiser le pays, est en réalité la résultante de luttes internes à couteaux tirés et de pressions extérieures engendrant le statu-quo institutionnel.
     Ce pouvoir est celui de dizaines de potentats et d’oligarques enrichis par la libéralisation en grand amorcée avant l’arrivée de Bouteflika au pouvoir, et poursuivie par lui avec constance pour assouvir la course à la richesse de la bourgeoisie dans une situation qui avait vu l’explosion des recettes pétrolières au seul bénéfice des secteurs parasitaires, plongeant par là même la jeunesse dans le désespoir. Ces potentats étroitement liés aux appareils d’État devenus leur propriété privée n’ont pu s’entendre entre eux pour désigner un homme en pleine possession de ses capacités physiques et intellectuelles pour perpétuer leur règne. Ils refusent de se laisser déclasser en cédant la place à d’autres franges de la bourgeoisie et des classes privilégiées qui ont à elles aussi prospéré ces 20 dernières années mais sont tenues à l’écart des centres secrets ou officiels de décision. Celui qui gravite autour de ces centres est assuré de s’enrichir rapidement grâce au pillage des ressources du pays, à la fraude et aux cadeaux fiscaux, aux trafics en tous genres.
     La chute des revenus pétroliers depuis 2015, la fonte des réserves de change tombées de plus de 200 à moins de 80 milliards de dollars fin 2018 a exacerbé la lutte de tous contre tous pour garder la part du lion. Ces frictions qui minent le pouvoir ne le mettent pas seulement en conflit avec les autres catégories de la bourgeoisie. Il subit aussi les pressions du capital étranger mécontent, malgré les divers cadeaux reçus du pouvoir et les très bonnes affaires qu’il fait en Algérie, des lenteurs du régime à libéraliser encore plus l’économie pour satisfaire sa soif inextinguible de profits. Il est mécontent de la peur de ce régime de rayer toutes les lois sociales qui assurent encore un minimum de protection aux travailleurs. »
     Dans le même temps, ce que vivent les travailleurs algériens, les paysans pauvres, la jeunesse issue des couches populaires, c’est la liquidation systématique des conquêtes sociale de la révolution algérienne. L’affrontement, n’est donc pas sur le terrain du remplacement de la fraction bourgeoise prédatrice par une autre tout aussi prédatrice mais bel et bien, pour le peuple travailleur, d’en finir avec un régime au service du clan bourgeois dominant au service, comme d’ailleurs ses concurrents, de l’impérialisme. Le maintien de Bouteflika au pouvoir est la « solution » provisoire que les différents clans de la bourgeoisie et de l’armée ont trouvée pour continuer d’assurer leur domination. Nul ne doute qu’en cas de difficultés le fusible Bouteflika sautera, car le pouvoir oligarchique veut aller plus loin dans les coups portés aux travailleurs avec des augmentations des produits de base y compris le gaz et l’énergie, la réforme du code du travail, des retraites...
Face à cette situation d’une gravité extrême pour le peuple et le pays lui-même, les communistes du PASD appellent à l’union et à la lutte :

     « Les communistes appellent les travailleurs, les fellah pauvres, la jeunesse populaire, les intellectuels proches des aspirations populaires, les couches sociales qui vivent de leur travail, à se battre, à s’unir, à s’organiser, à accumuler des forces pour mettre fin à un régime aussi honni, à ne pas se laisser berner par de nouveaux loups déguisés en amis du peuple. La solution ne viendra pas d’un sauveur providentiel mais de leur capacité à agir massivement de façon organisée, en participant à l’édification d’un parti révolutionnaire, avec des objectifs politiques, économiques et sociaux de classe clairs. Ils les appellent en un mot à amplifier la lutte avec abnégation et continuité maintenant, avant et après le 18 avril pour un gouvernement démocratique populaire émanant d’eux et exprimant leurs aspirations, un gouvernement pour sauver les masses populaires et le pays de la catastrophe économique imminente et des ingérences impérialistes. Tel doit être le mot d’ordre dans les réflexions et les débats à mener au sein des masses, dans le feu de l’action et les luttes démocratiques.»

Notre parti est solidaire de ces luttes et exprime son soutien fraternel au PASD.

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