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741-04/11/2021 Le général Abdel Fattah al-Burhan, chef du Conseil souverain, l’organe mixte civil et militaire qui gouverne le Soudan depuis le coup d’Etat militaire de 2019, a arrêté le gouvernement du Premier ministre Abdulla Hamdok.

Les militaires devaient céder le pouvoir le 17 novembre au profit d’un dirigeant civil, la transition devait prendre fin en 2023 avec des élections, le général et les militaires perdaient toute chance de se maintenir au pouvoir, l’économie est entre leurs mains, ils tiennent de nombreuses entreprises. Ils cherchent par ce coup d’Etat à préserver leurs intérêts financiers, comme en Egypte, en Birmanie… les militaires sont devenus des acteurs centraux des économies locales pour de gros profits, dans des secteurs très éloignés de la défense.
Al-Burhan est arrivé au pouvoir en avril 2019 avec le soutien des Émirats arabes unis et de l'Arabie saoudite, en évinçant le président dictateur Omar el-Béchir, responsable de la mort de 1.800 manifestants lors du sit-in de masse à Khartoum en juin 2019 et la persécution de nombreux militants communistes assassinés ou torturés en prison. En 2018, le Parti communiste soudanais avait pris la tête d'un mouvement de contestation contre le plan d'austérité et participe à la "révolution soudanaise" en 2019 qui conduit à la chute du dictateur d'Omar el-Béchir.
Aussi Comme en 2019, des milliers de jeunes, de femmes et des travailleurs sont descendus dans les rues de Khartoum, la capitale et d’autres villes pour exiger un transfert du pouvoir aux civils. La junte a choisi le recours à la répression brutale, les troupes ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles réelles sur la foule faisant plus de dix morts et 150 blessés dès le premier jour de contestation… Les Forces de la liberté et du changement (FFC) tout comme le Parti Umma et le Parti communiste du Soudan ont appelé à des manifestations de masse et à une grève générale. Les salariés du secteur public et privé, les travailleurs du pétrole, les pharmaciens, les médecins, les enseignants, les avocats, les employés des banques, les cheminots ont appelé à la grève.
Les militaires ont coupé l’accès à internet et les communications téléphoniques et dissout les syndicats.
Depuis quelques semaines déjà des milliers de personnes dénonçaient la détérioration de la situation économique et exigeaient « la chute du gouvernement de la faim » du premier ministre Abdallah Hamdok avec des pénuries de nourriture, de carburant, de médicaments, une gestion catastrophique de la pandémie Covid et des récentes inondations. Avec la dette auprès du Fonds monétaire international (FMI) et les négociations avec les bailleurs de fonds internationaux des emprunts qui exigeaient la suppression des subventions aux carburants, le doublement des prix à la pompe, l’abandon du taux de change fixe du Soudan, le passage à une monnaie flottante alimentant l’inflation de 144 pour cent il y a un an à plus de 400 pour cent et les exigences du FMI concernant la privatisation de 600 entreprises publiques et la normalisation des relations avec Israël dans le cadre d’une alliance anti-Iran plus large.
La principale préoccupation des USA est de garantir que les tensions sociales croissantes ne se répercutent dans toute la région et s’étendent à ses alliés, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l’Égypte, qui craignent la lutte des travailleurs et de la paysannerie, avec la complicité de l’Europe, tous souhaitent une stabilité au Soudan, stratégiquement situé dans la Corne de l’Afrique, le long de la mer Rouge et proche du canal de Suez par lequel transite une grande partie du pétrole de la région. Le jeu impérialiste qui se déroule actuellement dans cette partie du monde implique les ambitions américaines pour contrer la Chine, très présente au Soudan et dans la région, celles de la Russie qui veut étendre sa zone d’influence, sans oublié les visées des pays du Golfe, de la Turquie, de l’Ethiopie…
Des réserves d’or estimées à 260 tonnes, 700 000 tonnes de chrome, 100 000 tonnes de manganèse, 53 millions de tonnes d’amiante, 25 millions de tonnes de talc, 150 millions de tonnes de gypse, 1,5 million de tonnes de kaolin et plus de 15 millions de tonnes de magnésite, des réserves de pétrole estimées à environ 6 milliards de barils. Une société française va estimer la quantité exacte de gaz disponible dans le pays. De l’autre coté 80 pour cent des 40 millions d’habitants vivent avec moins d’un dollar par jour, 5,8 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire et plus de 2,7 millions d’enfants souffrent de malnutrition aiguë. Les impérialistes sont prêts à tout pour mettre la main sur les richesses du Soudan.
Malgré la répression la classe ouvrière, la jeunesse, constituent la principale opposition au pouvoir militaire et s’organisent dans de grandes manifestations, comme celle de samedi dernier, pour faire tomber le gouvernement militaire.
Nous saluons et soutenons la lutte du peuple soudanais pour la liberté, le progrès social, la maitrise et la gestion de leur ressource par le peuple contre l’ingérence des impérialistes qui cherchent à exploiter les ressources naturelles du Soudan et à utiliser le Soudan dans leur stratégie de domination de la région.
Nous exprimons notre pleine solidarité avec les communistes et le peuple soudanais, qui depuis décembre 2018 ont entamé une lutte héroïque pour libérer leur pays de la dictature et de la tyrannie, il a tout notre soutien pour abattre le capitalisme.

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