La CSI vient de tenir son congrès à Copenhague. Cette confédération est issue de la fusion en 2006 des la Confédération Internationale des Syndicats Libres (CISL) et de la Confédération Mondiale du Travail (CMT). Rappelons que la CISL a été créée pour faire pièce à le Fédération Syndicale Mondiale (FSM) dont la CGT fut un des membres fondateurs. La CISL a été tout au long de son existence le bras armé de l’impérialisme américain pour maintenir sous contrôle les travailleurs du monde entier et combattre l’URSS et les démocraties populaires. FO était adhérente à la CISL. Son existence doit beaucoup à l’action et
au financement de la CIA. La CMT d’inspiration chrétienne s’appuyait sur la doctrine sociale de l’église qui prêchait la collaboration de classe. La CFTC, puis la CFDT en furent adhérentes. La CGT a quitté la FSM et elle a contribué à la formation de la CSI. Pour l’essentiel le congrès de la CSI a été marqué par de longues interventions bien pensantes mais qui ont quasiment ignoré la réalité de l’exploitation capitaliste et de l’impérialisme, et pour cause la CSI se place du point de vue du dialogue social entre salariés, patrons et états. Aucun risque donc que la lutte des classes figure à son programme. La partie la plus surjouée a été l’élection de la secrétaire générale de l’organisation. La sortante, Sharan Burrow a été réélu avec 52% des voix. Elle est australienne et membre du Parti Travailliste Australien qui alterne ou partage le pouvoir avec les conservateurs pour gérer les affaires du grand capital australien. Sa concurrente, Susanna Camusso, soutenue par la CGT, a obtenu 48% des voix. Elle est secrétaire de la CGIL italienne. Elle fut membre du Parti Socialiste Italien aujourd’hui absorbé dans la parti Démocrate qui lui aussi est un grand serviteur des intérêts du capitalisme italien. Susanna Camusso est un grand défenseur de l’Europe. En 2011 elle a cosigné dans libération avec les secrétaires généraux de l’époque, des CCOO (Espagne), de l’UGT (Espagne), du DGB (Allemagne), de la CGT (B. Thibault), de la CFDT (F. Chérèque), de la FGTB et de la CSC (Belgique), une tribune libre intitulée Le social doit être le ciment de l’UE». Dans cette tribune, un plaidoyer pour l’Europe, les signataires concluaient:« Il faut établir un nouveau contrat social et économique avec la participation active des partenaires sociaux. Un contrat social européen novateur ayant comme grands chapitres, entre autres, l’emploi, les salaires (que les partenaires sociaux doivent négocier de façon autonome), les retraites, les allocations de chômage, l’éducation et la santé». L’expérience a montré ce que nous démontrons depuis longtemps: c’est qu’il n’y a rien à attendre de l’Union Européenne qui est une construction impérialiste au service exclusif du grand capital monopoliste. Depuis 2011, la situation sociale des travailleurs ne c’est pas amélioré et le «dialogue social» n’a conduit qu’à des reculs.
La Confédération Européenne des Syndicats (CES) qui est un appendice de la commission européenne, pas plus que la CSI n’ont jamais apporté le moindre soutien aux travailleurs français en lutte contre les lois démolissant le code du travail. Ce syndicalisme là est bon pour les patrons pas pour les travailleurs. De nombreux militants s’interrogent sur la présence de la CGT dans ces organisations: la CSI et la CES, et cela d’autant plus qu’ils savent que la FSM continue d’exister et qu’elle se bat sur des positions de classe et anti-impérialistes. En France, un nombre important d’organisations et de militants de la CGT n’ont pas renoncé au combat de classe, et c’est ainsi que beaucoup de salariés se reconnaissent dans la CGT et le traduisent par leur action et leur vote dans les élections professionnelles. Ce travail de reconquête d’une position de classe est une absolue nécessité pour donner à la classe travailleuse les moyens de ses luttes et de ses conquêtes sociales.