Gantry 5

 

La « Food and Agriculture Organization » (FAO) qui est l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et la nourriture tire depuis plusieurs semaines la sonnette d’alarme. Les populations qui sont à la limite de la famine devraient passer de 135 millions à près de 250 millions de personnes dans le monde. Ce presque doublement est selon le Programme Alimentaire Mondial (PMA) la conséquence de la pandémie de Covid-19.

Le confinement, la désorganisation du commerce mondial, des circuits de distribution mais aussi la spéculation de plus en plus vive sur les produits de base alimentaires entraînent des augmentations des prix insupportables pour les populations pauvres et des ruptures d’approvisionnement. Pourtant, l ’ONU ne constate aucune pénurie particulière susceptible de provoquer une famine : « Les denrées existent », constate l’organisation internationale. Pour l’ONU le problème réside dans les difficultés de transport liées au confinement, ou encore dans les comportements spéculatifs des marchés financiers. Il est a noter que les denrées alimentaires sont de plus en plus des objets, comme les autres, de la spéculation financière. L’annonce de goulots d’étranglement accroissant des pénuries à la consommation ne font qu’aviver la fièvre spéculative. Sans surprise, les annonces de confinement ont entraîné des flambées des prix des produits de première nécessité sur les marchés locaux. Les dirigeants corrompus mis en place par les puissances impérialistes, dont la France, s’ils font de beaux discours sur la lutte contre la pandémie n’ont pris aucune mesure de régulation pour empêcher la logique du profit de l’emporter sur la sécurité alimentaire. Souvent aussi, les pays les plus pauvres voient leurs recettes, liées aux matières premières qu’ils exportent, en chute libre, c’est le cas du pétrole. Cela réduit d’autant leur marge de manœuvre.
Le Covid-19 ne fait qu’amplifier une crise dont les racines sont plus profondes. Au début de 2020, le PAM enregistrait déjà un nombre record de 45 millions de personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, en situation de grave insécurité alimentaire pour la seule zone de l’Afrique australe.

Chaque jour 21.000 personnes meurent de faim dans le monde ! Pour Dominique Burgeon, directeur de la division des urgences et de la réhabilitation de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation (FAO) : « La vaste majorité de ces personnes vivent en milieu rural et dépendent de la production agricole, d’emplois saisonniers dans l’agriculture, de la pêche ou encore de l’élevage. S’ils tombent malades ou se voient limités dans leurs mouvements ou activités, ils ne pourront pas se rendre sur leurs terres pour travailler, s’occuper de leurs animaux, aller pêcher ou accéder aux marchés pour vendre leurs produits, acheter de la nourriture, se procurer des semences ou encore de l’équipement. »
Pour de nombreux pays de l’Afrique de l’Est, la situation est encore plus dramatique. Depuis des mois des nuages de criquets pèlerins ravagent les cultures et faute de moyens techniques et des pesticides nécessaires à l’éradication du fléau, la prochaine récolte n’est pas assurée et cela menace des millions d’êtres humains supplémentaires de mourir de faim.
Nous avons ici surtout parlé de l’Afrique où des millions de personnes sont menacées : une menace bien plus grande que le Covid-19 selon des experts des problèmes d’alimentation.
La question de la sous-alimentation touche tous les continents. Selon la FAO en 2013, 925 millions de personnes dans le monde étaient sous alimentées.
En France de nombreux jeunes, des chômeurs, des familles aux très petits revenus souffrent de la faim. Le fait que les cantines scolaires soient fermées alors que c’est souvent le seul repas que faisait les enfants des familles pauvres est un facteur aggravant. Les associations d’entre-aides alertent sur cette situation et si l’État a fini par débloquer quelques 30 millions d’Euros, comparés aux centaines de milliards dont il gave les grandes entreprises capitalistes, c’est surtout pour calmer la légitime colère qui monte et dont il craint l’explosion.
Cette colère, les peuples pourraient bien en être les porteurs et des indices montrent qu’au-delà d’émeutes de la faim la mise en cause de l’exploitation capitaliste et de l’impérialisme revient en force au travers des revendications des travailleurs et des peuples.
En mettant en lumière les responsabilités fondamentales du système capitaliste, en organisant la lutte politique pour l’abattre, nous contribuons à faire avancer la nécessité du changement de société qui s’impose !

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