Gantry 5

 

713-21/04/2021 Le 15 avril, les députés ont voté la loi «pour une sécurité globale préservant les libertés».

Arguant du droit -légitime- à la sécurité pour les citoyens, Macron vient encore d’alourdir la pression sécuritaire sur la société.
La société capitaliste a un besoin intrinsèque de maintenir l’ordre social qu’elle domine et donc de forces de l’ordre à sa botte pour neutraliser et écarter tout ce qui conteste sa recherche de profits maximum. A l’approche des élections, la REM fait de la surenchère sécuritaire avec la droite et l’extrême-droite pour gagner les élections de 2022
Après les attentats de 2015, l’épidémie de Covid a été le prétexte parfait pour renforcer la politique sécuritaire.
Sécurité dite globale en ce qu’elle étend son périmètre jusqu’aux sociétés privées de sécurité dans un continuum qui ne laisse guère de place aux droits fondamentaux d’expression, de manifestation etc.
Avec 150 000 policiers, plus de 100 000 gendarmes, 24 500 policiers municipaux et donc, 175 000 personnels privés de sécurité, Macron peut effectivement déclarer qu’il y aura du bleu partout. Partout mais plus encore dans les zones les plus déshéritées tant l’ennemi de classe est toujours le pauvre, l’exploité, l’exclus. A Montpellier, à la Paillade, sous les huées des manifestants, il a tenu à rassurer ses mentors : les tenants du capital. Certes, dans cette banlieue comme dans toutes les autres, les citoyens aspirent aussi à la sécurité mais laquelle ? Celle qu’ils ne connaissent pas, en particulier les jeunes. La sécurité d’une scolarité qui n’exclut pas les moins favorisés qui leur donne les meilleures chances et non pas celle dont on décroche trop tôt parce qu’elle fait perdre toute confiance en soi. La sécurité d’une formation de qualité pas celle qui fonctionne comme un système de triage, pas celle qui fournit les bataillons de chômeurs pour peser sur les salaires. La sécurité d’un emploi. Un emploi, pas une « occupation ». Ils ne veulent plus de ces sous-emplois que sont les « emplois francs » qui se succèdent par vagues depuis les années 90 comme une magnifique aubaine pour les patrons, sans cotisations, sans taxes ni impôts. Ces zones franches deviennent des petits paradis fiscaux, enfer pour les jeunes.
21,5 % d’entre eux sont au chômage (jusqu’à 40 % dans certaines zones), 1 sur 10 est en situation de pauvreté, 30 % n’ont pas atteint le niveau 3ème et 1/3 souffrent d’illectronisme, c’est à dire qu’ils ne peuvent maîtriser les outils informatiques ! 12,9 % ne sont ni en formation ni en emploi, donc totalement sans droits, sans protection. C’est en parlant d’eux que le ministre de l’Intérieur parle d’ensauvagement. Ce que les idéologues du capital appellent : « La violence des banlieues », ce n’est pas la violence de ces jeunes mais bien la violence patronale qui les prive de tout et qui ne connaît qu’une réponse à leurs revendications : la répression, répression de plus en plus violente. Ce sont les jeunes qui sont en danger dans les cités, pas les forces de l’ordre patronal. A Montpellier, Macron n’a pas annoncé plus d’écoles, plus de lycées, plus d’universités pour eux mais une école de guerre ! école de guerre pour les policiers en formation continue, les mots n’ont pas été choisis au hasard, ce sont des mots pour menacer ceux qui se révoltent, pour dire : c’est nous qui avons la force et nous l’emploierons. Guerre contre les pauvres, contre ceux qui ne « sont rien », guerre de classe. Ces familles ne sont pas responsables des échecs de leurs enfants, elles en sont les victimes et de plus on les menace de leur supprimer toute aide sociale si leur progéniture « sort des clous » !
Guerre à la drogue ? Oui, aux petits trafiquants locaux pour qui c’est le seul revenu et la consommation, la seule échappatoire. Consommation qui anesthésie, éloigne de la révolte qui pourrait conduire à l’engagement politique, ce que craint par-dessus tout le pouvoir. Le pouvoir redoute le peuple, il redoute que la sortie de la crise sanitaire voie l’explosion de sa colère. Explosion probable tant les cadeaux faits au patronat ne sont pas du tout destinés à une vraie relance mais à sauvegarder les dividendes quoi qu’il en coûte aux travailleurs. L’explosion des suppressions d’emplois, les faillites, les fermetures d’entreprises vont jeter des centaines de milliers de personnes au chômage, dans une misère massive. Misère aggravée par la mise en œuvre des règles nées de la réforme de l’assurance chômage s’appliquant début juillet. C’est pour cela qu’il était urgent de faire voter cette loi sécuritaire et non pas comme annoncé pour mieux encadrer la Coupe du monde de Rugby en 2023 ou les Jeux olympiques de 2024. Non, il y avait urgence comme il y a urgence de la compléter par la loi sur les séparatismes en cours de finalisation. Protéger le capital, les multinationales, c’est la tâche confiée à Macron et il a besoin de l’accomplir donc de mettre au pas tous ceux qui se dressent contre le système, il accentue la répression syndicale et on ne compte plus les militants poursuivis, arrêtés, gardés à vue, condamnés, licenciés voire menacés dans leur intégrité physique. C’est cela le but de ces lois. Ce n’est pas, comme viennent de le faire 87 députés en déposant un recours contre la loi sécurité globale devant le Conseil Constitutionnel que l’on va éclairer le chemin de la lutte contre cette loi scélérate. Agir ainsi, c’est faire comme si les conseillers n’étaient pas un des multiples remparts qui protègent l’ordre capitaliste.
Le parti révolutionnaire Communistes a choisit la seule voie efficace, la lutte contre le capitalisme. Il appelle sans relâche à la lutte sociale des travailleurs, de la jeunesse, sur le terrain de classe pour leurs droits légitimes, il appelle à la lutte politique contre le capitalisme jusqu’à l’abattre, pour changer de société.

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