Gantry 5

 

Le smic, référentiel pour l’ensemble des salaires, hormis son indexation annuelle imposée par la loi, n’a été l’objet, depuis 2012, d’aucune revalorisation (revalorisation à discrétion du gouvernement, dite « coup de pouce »).
Huit ans sans revalorisation !!!

Le smic, au 1er janvier 2020, c’est 10,15 Euros brut de l’heure, 1 539,42 Euros brut mensuel, 1 219,00 Euros net mensuel ; +15 Euros net par mois par rapport à 2019.

Selon la DARES (service de recherche statistique du ministère du travail), au 1er janvier 2017, 10,6% des salariés français étaient payée au niveau du SMIC ; soit 1,65 million. Leur nombre augmente ! Ils étaient 1,6 million un an plus tôt !!!
En 2014, avec une progression de 1,25% sur 1 an des rémunérations, le salaire moyen des 18,8 millions de salariés non-cadre, 82% de la population active, s’élevait à 1 541 Euros brut mensuel, soit 6,6 % de plus que le SMIC d’alors (source Randstad). La progression des salaires ne cesse de fléchir et c’est toujours une réalité aujourd’hui !
Pour les quelques 5 000 000 de fonctionnaires, depuis 10 ans, ce sont des salaires bloqués, hormis deux hausses, en juillet 2016 et février 2017 ; des hausses de 0,6% !! Pour un fonctionnaire débutant, au plus bas de l’échelle indiciaire c’est un traitement brut de 1 533,63 Euros. Un traitement inférieur au SMIC !!! C’est le développement, comme dans le privé, du salaire au mérite, de primes divers échappant aux cotisations sociales, d’une retraite additionnelle (complémentaire) assise sur les primes…
Aujourd’hui, pour un fonctionnaire de catégorie moyenne, le blocage de la valeur du point d’indice qui perdure depuis 10 ans génère un manque à gagner mensuel de l’ordre de 160 euros !!!
Augmenter les salaires c’est une urgence économique et une urgence sociale. Une urgence économique, car le salaire c’est de la consommation, de la production, de l’emploi, et une urgence sociale d’autant que le seuil de pauvreté est de 1041 Euros, à moins de 170 euros du SMIC net pendant que en 2018, les entreprises du CAC 40 réalisaient 88,5 milliards d’Euros de profit (90 milliards de profit en 2019 et 60 milliards de dividendes versés aux actionnaires).
A cette question des salaires, le gouvernement répond « pouvoir d’achat » et « partage des richesses », rejetant par la même, implicitement, toute hausse de salaire !
Dans ses vœux aux français pour 2020, Macron dit « mettre le travail et le mérite au cœur » de son action, qu’il a été fait, par son action, « pour que le travail paye mieux » et de citer la baisse de l’impôt sur le revenu, la suppression complète de la taxe d’habitation pour une large majorité, et d’en appeler à « partager la richesse créée dans toutes le entreprises ».
Auparavant, dans l’un de ses meetings de campagne en 2017, il affirmait « pour libérer le travail, je veux qu’il soit moins cher, je veux qu’il paye mieux » et de préciser « tous les travailleurs, quel que soit leur statut ou leur catégorie, gagneront en pouvoir d’achat durant notre quinquennat ».
Ainsi dans son programme on lit « nous améliorerons le pouvoir d’achat de tous les travailleurs », « nous augmenterons le pouvoir d’achat des ouvriers, des employés et des salariés les moins bien payés ».
Faisant écho à Macron, Edouard Philippe, dans sa déclaration de politique générale, dit que l’un des pivots de « la rénovation sociale » est de « redonner du pouvoir d’achat aux actifs ».
Concrètement, pour le gouvernement, « Redonner du pouvoir d’achat » :
- c’est la déclaration de Macron du 10 décembre 2018 ; à savoir ; « Le salaire d’un travailleur au SMIC augmentera de 100 Euros par mois dès 2019 sans qu’il en coûte 1 Euro de plus l’employeur »,
- c’est une baisse des cotisations sociales salariales en 2018,
- c’est la hausse, en une seule fois, à compter de janvier 2019, du montant maximal de la prime d’activité qui initialement était programmée sur 3 ans (2019/2021),
- ce sont des heures supplémentaires défiscalisées et désocialisées,
- c’est l’exonération progressive, sur 3 ans (2018 – 2020), de 4/5éme des foyers, de la taxe d’habitation,
-c’est une baisse de l’impôt sur le revenu en 2020 (passage de la non-imposition du revenu de 9064 Euros à 10064 Euros, passage du taux d’imposition de la 1ere tranche de 14% à 11% [12,2 millions de foyers concernés, gain moyen de 350 Euros], tranche suivante, 5 millions de foyers, gain moyen 180 Euros),
- c’est un reste à charge zéro pour l’optique, les prothèses dentaires et auditives,
- c’est la recherche avec « le partage des richesses » d’un développement, d’une généralisation, de la participation, de l’intéressement, de l’actionnariat salarié ; autant d’éléments qui constituent une rémunération aléatoire liée à la profitabilité de l’entreprise, au taux d’exploitation du salarié et qui associent le salarié à la marche du capital.
Concrètement, pour le gouvernement, « Redonner du pouvoir d’achat », c’est ne pas augmenter les salaires !!!
« Nous ferons moins peser la protection sociale sur le travail pour soutenir le pouvoir d’achat » (programme du candidat Macron), « Nous réduirons le coût du travail … en baissant les cotisations sociales employeurs… » (programme du candidat Macron) et le « Je veux que nous continuions à permettre de partager la richesse créée dans toutes les entreprises » (allocution Macron du 31 décembre 2019), révèlent les trois axes d’une politique qui exclut toute hausse de salaire, qui baisse le coût du travail pour le capital, qui étatise une part de rémunération libérant d’autant le capital, qui associe capital et travail qui n’auraient qu’intérêt commun avec les dispositions d’intéressement et autres, qui augmente le salaire net et réduit le salaire socialisé transférant ainsi sur le salarié, le moyen de sa protection sociale qui est ouverte à l’assurantiel, à de nouveaux marchés pour le capital.
Outre le fait que les mesures fiscales ne touchent que les salariés imposables, que les mesures relatives à la prime d’activité (prestation sociale financées par l’impôt) ne touchent que les salariés rentrant dans le cadre de son obtention, outre le fait que ces mesures ne génèrent pas de financement de la sécurité sociale, derrière la prétendue volonté de donner du pouvoir d’achat en augmentant le revenu net, de partager les richesses créées, le capital, via ses serviteurs de l’Elysée à Matignon, n’augmente pas les salaires, cultive l’illusion pour les salariés, pousse la baisse du coût du travail pour le patronat et reporte sur le salarié le financement de prestations qui hier étaient assurées par la cotisation sociale.
Ce qui est mis en œuvre, répond au Capital, au patronat, à la recomposition de la société, à «la transformation du pays », à la construction d’une « société nouvelle » fonction des intérêts du capital telle que l’exprime le Président de la République dans son allocution du 31 décembre 2019.
Le salaire conditionne la protection sociale, la consommation, l’emploi. La hausse des salaires c’est la clef de voûte de l’édifice.
La hausse des salaires, c’est l’exigence que doivent porter de plus en plus fort les travailleurs. Cette exigence s’inscrit pleinement dans la lutte pour faire barrage à la réforme Macron des retraites.

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