Le 23 juillet dernier, le Parlement a adopté la « réforme » de la fonction publique.
Le fond politique de cette réforme capitaliste vise à rendre rentable pour le capital les services publics. Faire du profit dans tous les secteurs de la vie comme la santé, les collectivités territoriales, les services de l’État est une vieille exigence des multinationales qui veulent supprimer toute contrainte à l’exploitation de ces secteurs essentiels pour satisfaire les besoins sociaux.
L’obstacle du statut réglementant les fonctions publiques doit disparaître pour permettre au patronat d’exploiter des secteurs où étaient exclus toute notion de rentabilité et de profits.
Depuis le 23 juillet, le Parlement (Assemblée nationale et Sénat) a ouvert encore plus grand la voie à l’exploitation capitaliste d’activité essentielle comme la santé, le fonctionnement des collectivités territoriales et ses services, ainsi que les services de l’État.
Sitôt la loi votée, elle a été promulguée pour ne pas perdre de temps, le capital a besoin d’aller toujours plus vite pour toujours plus de profits.
120 000 emplois vont être supprimés, les départs naturels ne sont ne seront pas remplacés ou au cas par cas par des contractuels déjà très nombreux dans les fonctions publiques (1 million).
Les services publics vont être insidieusement démantelés, les cartes grises c’est déjà fait, La Poste, la collecte des impôts, les redevances diverses, sont privatisées, pour la SNCF, EDF, la voie de la privatisation est engagée, tout cela au nom de «l’attractivité, la réactivité » comme le note la loi, mais surtout pas pour le profit.
En clair cette transformation de la fonction publique serait bénéfique à la population, on se demande pourquoi les personnels de la santé sont en grève depuis des mois aux urgences mais également dans de nombreux services hospitaliers soumis aux difficultés croissantes suite aux décisions des gouvernements successifs aux motifs de faire des « économies afin de baisser le déficit public ».
Les collectivités territoriales sont soumises au même régime : baisse des dotations, privatisation de divers services auparavant gérés par les communes, les départements ou les régions.
La loi promulguée prévoit également l’expérimentation des ruptures conventionnelles, la possibilité de « contrats de projets » qui font des dégâts considérables dans le privé, permettant au patronat d’éviter toute contrainte ancienne concernant le contrat de travail.
Elle permet également le développement accéléré du « salaire au mérite » comme dans le privé, le salaire mensuel reste bloqué, le système d’évolution professionnelle également.
Tous droits collectifs doivent disparaître, la fonction publique permettait un accès collectif aux mêmes droits, les entreprises publiques aux mêmes services et au même tarif, la retraite aux mêmes droits garantis par son activité professionnelle. Rappelons que le système de retraite préparé par le pouvoir n’offre aucune garantie de pension, l’objectif étant de diriger les travailleurs vers un système par capitalisation.
C’est bien toute la société française et ses acquis sociaux qui sont aujourd’hui livrés au capital pour le profit.
Dans le même temps, l’industrie française continue à être démantelée. La production industrielle a chuté de 2 %, les restructurations se poursuivent : automobile, grande distribution, banques, construction… on se demande comment le chômage peut baisser comme vient de l’annoncer l’INSEE, autrement que par des manipulations diverses, des chiffres inconnus concernant la précarité du travail, les non-inscrits écœurés par les démarches inutiles, les formations qui ne servent à rien sinon à comptabiliser moins de chômeurs accusés de profiter du système d’indemnisation.
Les motifs ne manquent pas pour engager la lutte convergente de tous et toutes ; pour cela il est nécessaire de bien montrer la cohérence de la politique du capital qui attaque tous les domaines pour développer profit.
La lutte politique contre le capitalisme est la seule voie possible car il dirige tout et partout pour faire de la société une entreprise à son service.
Nous menons ce combat quotidiennement, nous vous invitons à le mener avec nous.