Gantry 5

 

L’emballement médiatique autour de l’arrestation de C. Ghosn, hier porté au pinacle aujourd’hui couvert de boue, n’éclate pas par hasard. C. Ghosn n’est, comme d’autres, que l’exécutant très bien rémunéré, du capital industriel et financier. Les reproches qui lui sont faits (fraude fiscale, abus de bien sociaux) et qui viennent de fraudeurs sur les produits qu’ils fabriquent, la fraude fiscale qui leur est naturelle n’est que le moyen de se débarrasser d’un dirigeant dans le cadre de l’évolution du rapport de force entre le capitalisme d’origine occidentale et le capitalisme japonais pour la direction de l’alliance Renault-Nissan.

Quelques rappels.
La Régie Renault nationalisée en 1945 a été privatisée en 1996. Le gouvernement garde 15% de parts dans le capital de Renault.
En 1999 Nissan est au plus mal, financièrement, industriellement. L. Schweitzer1 PDG de Renault décide avec l’aval du gouvernement de prendre 43,4% du capital et envoie G. Ghosn, nommé PDG en 2001, pour « redresser » l’entreprise. Avec les méthodes bien connues : 21.000 emplois supprimés, des usines fermées, pression sur les fournisseurs pour qu’ils baissent leurs prix, exploitation plus intense des salariés. C’est la naissance d’un ensemble industriel baptisé Alliance avec l’ajout il y a deux ans de Mitsubishi.
En 2017, la situation est complètement inversée, tant dans les volumes produits, les chiffres d’affaires, les profits.
Production (en millions de véhicules) : groupe Renault 3,8. Nissan : 5,8. Mitsubishi (dont Nissan détient 34% du capital) 1,1.
Chiffre d’affaire (en milliards d’euros) : groupe Renault : 58,8, Nissan : 92,1, Mitsubishi : 16,8. Profits (en milliards d’euros) groupe Renault : 3,9, Nissan 4,4, Mitsubishi : 0,8.
Dans cette alliance inégale, le capitaliste japonais Nissan ne supporte pas d’être le numéro deux, il veut prendre l’avantage. La présence de l’Etat français au capital de Renault est une situation insupportable pour lui, qui a donné lieu à un premier affrontement en 2015 lorsque l’Etat français est monté à 19,7% du capital de Renault au lieu de 15% et s’est adjugé des droits de vote double en Assemblée générale des actionnaires.

Deuxième affrontement avec l’effacement de C. Ghosn de la direction effective de Nissan en 2017 au profit d’un directeur général japonais.
L’élimination de C. Ghosn n’est que le troisième affrontement pour savoir qui va diriger l’Alliance : le capitalisme que l’on peut qualifier « d’occidental »2 ou le capitalisme d’origine japonaise avec toutes les conséquences qui en découlent au niveau de l’emploi, du développement des nouvelles technologies automobile, de l’avenir de Renault en France.
Quel avenir pour Renault?
Le capitalisme a, en France avec le soutien des gouvernements successifs, confirme que sa seule raison d’être est le profit. L’intérêt national avec tout ce qui en découle lui est étranger.
La lutte pour que Renault retrouve le rôle qu’il a joué dans l’industrialisation du pays, dans ses avancés sociales est en premier celle de son personnel, avec le soutien populaire, contre le capitalisme. Notre Parti y est pleinement engagé.


1 - Membre du PS il est chef de cabinet de L. Fabius avant d’être envoyé chez Renault ou il prépare la privatisation décidée par le gouvernement en 1996. Il poursuit les suppressions d’emplois, d’usines, en France et accentue la politique de mondialisation.
2 - Au capital de Renault outre l’Etat français, figurent les grands fonds norvégien, américains, anglais.

Notre brochure
brochure
 
Bulletin d'adhésion
bulletin d'adhésion
 
Affiche
affiche