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N° 910 30/01/025  La commission mixte paritaire de sept sénateurs et sept députés examine ce jeudi le projet du budget de loi finances 2025. Depuis des semaines chacun met en musique ses revendications minimales pour quelques miettes mais aucun ne remet en question l’austérité brutale que le gouvernement Bayrou cherche à imposer aux travailleurs.
Nous assistons à la plus forte montée du chômage des dix dernières années avec un taux à 8,5 % de la population active en fin d’année. Le nombre de personnes disponibles mais sans emploi (catégorie A) a augmenté de 4,0 % pour le dernier trimestre et de 3,7 % sur l’ensemble de l’année 2024. La jeunesse est particulièrement touchée avec, selon la DARES, une augmentation des moins de 25 ans atteignant les 8,5 % pour le dernier trimestre. Une augmentation brutale du chômage suite à une vague de destruction d’emplois, de licenciements économiques en hausse de 26 %, 2024 a enregistré un nombre record de défaillances d’entreprises des plans de licenciements massifs dont plus de 300 plans de licenciements collectifs sur un an et plus de 200.000 emplois détruits. Les secteurs comme la métallurgie, la chimie, le commerce ou les services publics sont les plus touchés.
Nous n’avons rien à attendre des comités Théodule comme les nommait ironiquement De Gaulle. Le but de ces « commissions de financement » ou du « conclave » est très clair : faire entériner par les « partenaires sociaux » la reforme des retraites de Macron et la poursuite de la casse. Depuis 2017, Macron et ses gouvernements sont des gérants loyaux de la feuille de route du Capital. Rien n’est à attendre de Bayrou, car comme ses prédécesseurs, il est là pour appliquer la politique du Capital.
Leur politique austéritaire est connue :
Les projets de la France visant à des budgets austéritaires d'ici à 2029 ont reçu le soutien de l'U.E mardi 21 janvier ! Eric Lombard, ex-banquier chez BNP Paribas et Generali a rencontré officiellement ses homologues de l'UE à Bruxelles il les a remerciés pour leur soutien et a déclaré que « son budget exigerait des efforts de la part de tous, mais qu'il était "dans l'intérêt du pays"». Il applique les directives du Conseil de l'U.E ayant adopté une stratégie pluriannuelle détaillée contraignant la France, la Belgique, l'Italie, Malte, la Pologne, la Slovaquie et la Roumanie à réduire leurs déficits. Dans le cadre de l'accord, la France s'est engagée à procéder à des réformes structurelles majeures en matière d'assurance chômage, de retraite et d'énergies renouvelables… L’U.E exige de ses membres qu'ils maintiennent leur solde budgétaire en dessous de 3 %.
François Bayrou va donc poursuivre la même politique en faveur des capitalistes et des actionnaires. Macroniste de la première heure, il compte faire avaler plus facilement la potion austéritaire que réclament le capital et l’U.E.
D’autre part la présidente de la Commission Van der Leyen a présenté le 28 janvier la feuille de route de l’U.E sur les cinq prochaines années dictée par le patronat européen : "Nous avons reçu un signal très clair de la part du secteur européen des entreprises : il y a trop de complexité, la durée des autorisations est trop longue, les procédures administratives sont trop lourdes. Nous devons réduire la charge administrative"… Son plan souligne que les gouvernements devront s’impliquer, car “de nombreux leviers clés, de la fiscalité aux marchés du travail en passant par les politiques industrielles, sont en grande partie ou partiellement entre les mains des gouvernements de l’UE” Pour rester compétitif face à des acteurs mondiaux comme les États-Unis et la Chine, l'Union européenne dit qu'elle doit investir entre 700 et 800 milliards d'euros par an au cours de la prochaine décennie ... Le message est sans équivoque: tout pour les entreprises, l’Europe doit devenir plus probusiness, afin d’égaler les Etats-Unis et la Chine. Faire main basse sur l’épargne : "Nous ne manquons pas de capital", a assuré la présidente de la Commission, notant que « les ménages européens épargnent 1 400 milliards d'euros par an »
 
Austérité et licenciements : s’organiser contre l’offensive capitaliste
L’urgence est d'affronter la bataille. Le « dialogue social » sert avant tout à casser la mobilisation et à désarmer les travailleurs. La mobilisation massive à la hauteur de l’offensive brutale du gouvernement et du patronat doit se bâtir autour d’une stratégie unifiant les travailleurs dans la durée avec des objectifs clairs rassemblant les salariés, la jeunesse, les retraités dans un programme pour les salaires, les retraites, les services publics, l’éducation, l’emploi…. C’est de la responsabilité des organisations syndicales et tout particulièrement de la CGT et de ses syndicats de créer les conditions d'une telle stratégie de lutte. C’est le sens des appels de l’Union syndicale CGT de l’assistance Publique des Hôpitaux de Paris, de la fédération des industries chimiques, de l’U.D C.G.T du Nord, de la Somme, de l’Aisne... celle-ci écrit : « Le seul dialogue avec le Capital, c’est le rapport de force » !
Nous l’avons dit « Ne pas rentrer dans le jeu du gouvernement et de la collaboration de classe c'est notre ligne rouge ! Le Parti Révolutionnaire Communistes prend sa part dans la construction du vaste mouvement de riposte dont les prolétaires ont besoin.
Notre parti est l’outil politique indispensable pour celles et ceux qui combattent le capitalisme.
Celles et ceux qui veulent changer de société ont leur place pour mener ce combat avec nous.