Gantry 5

 

N° 880 04/07/2024  Avec la dissolution du parlement Macron misait sur le rejet de l’extrême droite et les divisions de la NUPES pour obtenir une majorité absolue il a offert un boulevard au RN.(1)
En prenant la décision de dissoudre l’Assemblée nationale, Macron comptait refaire jouer le barrage républicain contre le Front national/le Rassemblement National et entraver sa marche vers la prise du pouvoir en appelant à un rassemblement démocrate et républicain contre le RN, sans succès !
Macron a mené ses campagnes présidentielles avec l’argument choc d’être le seul rempart contre le Front National. En moins de 10 ans il a réussi à faire exploser « le plafond de verre » qui bloquait le parti de M. Le Pen.  
Les convergences des programmes du bloc macroniste, de LR avec le programme du RN ont contribué à le dédiaboliser et lui ont conféré une respectabilité. Attal allant jusqu’à reconnaitre que le RN était un parti de l’arc républicain : « Certains disaient qu’il ne fallait travailler qu’avec l’arc républicain … moi, je considère que l’arc républicain, c’est l’Hémicycle » (Le Monde, 6 février 2024). Respectabilité confirmée par le débat Attal-Bardella qui met sur le même pied un premier Ministre et un dirigeant de parti en en faisant son égal[1]. Le Pen et Bardella aidés par les media développent un programme de démagogie sociale, accréditent l’idée que le RN est le grand défenseur du peuple, des plus précaires et détournent la colère du véritable responsable : le système capitaliste.
Macron comptait sur l’improbable alliance entre les partis de « gauche ». L’accord a été rapidement trouvé, en fermant les yeux sur le bilan de la social-démocratie qui chaque fois qu’elle a été au pouvoir a trahi les classes populaires et a fait la politique que le capitalisme lui dictait. Trahison qui a participée à la montée de l’extrême droite. F. Roussel, secrétaire du PCF, qui ne craignait pas de proclamer sur BFM TV « que le Nouveau Front Populaire va ouvrir une nouvelle page de l’histoire et de la gauche »,  va être obligé de revoir sa copie.
Les résultats du premier tour, la valse des désistements en cas de triangulaires rebat les cartes. Le candidat N. Gochard LFI n’hésite pas à se désister en faveur d’H. Borne qui a été la cheville ouvrière de la réforme des retraites, qui a utilisé vingt-deux fois l’article 49-3 pour faire passer les pires réformes contre les travailleurs cassant leurs droits et les acquis sociaux obtenu par les luttes. Désistement dans le nord de Leslie Morteux au bénéfice de Gérald Darmanin, qui a mené une politique raciste, une répression sans frein dans les quartiers populaires et dans les territoires d'outre-mer réprimant la lutte des kanaks pour leur indépendance.
Attal dès le lendemain des élections Attal avait évoqué un gouvernement de coalition.
Des composantes de l’union de la gauche PCF, PS EELV sont prêt à y participer. S. Jumel député sortant PCF déclarait à France info « Il y aurait urgence à constituer un arc du gaullisme social jusqu’aux communistes, en passant par des gens de gauche de bonne volonté. » P. Brun, député PS sortant de l'Eure, renchérissait « ce qui se joue désormais, c'est la sauvegarde de la République, le maintien de nos institutions, le maintien de la liberté, de l'égalité et de la fraternité » il plaide pour "former à l'Assemblée nationale un gouvernement d'union nationale dans le sillage du Conseil national de la résistance, allant des gaullistes à la gauche". 
Ils n’ont même pas attendu d’être élus pour se dévoiler.
Quel que soit la configuration du parlement le soir du 7 juillet rien ne changera c’est toujours le capital qui dictera la politique de la France.
Macron usé, les grands groupes capitalistes qui dirigent qui sera le mieux à même de servir leurs objectifs. M. Le Pen avec son le pays, ont déjà créé les conditions pour mettre en place son remplaçant celle ou celui ou celle Parti RN est résolument un parti du capital qui l’utilisera pour aller plus loin dans la destruction des conquêtes sociales de la classe ouvrière.
 Si le monde politique est en effervescence, si des syndicats appellent à voter contre le RN qui peut  « faire basculer notre pays dans le fascisme ». Le capital lui reste droit dans ces bottes. Le magazine Alternative Economique titrait La Bourse s’est réveillée de bonne humeur et publiait l’article d’A-L. Delatte Chercheuse en science économique au CNRS qui en analysait les raisons « Le CAC 40 a enregistré une hausse de 2,5 % dès l’ouverture. Tous les secteurs se sont retrouvés dans le vert avec des hausses particulièrement marquées pour les banques françaises (Société générale, Crédit agricole, BNP Paribas), les assureurs (AXA, Scor), les exploitants d’autoroutes (Vinci et Eiffage) et les services aux collectivités (Engie).
Le titre de la dette française s’est valorisé par rapport au titre allemand et l’euro s’est même apprécié par rapport au dollar ». Un tel enthousiasme au lendemain de la victoire relative du RN révèle la nette préférence des investisseurs pour son programme économique, jugé plus favorable aux milieux économiques… Les mesures mises en œuvre pourraient être plus favorables aux entreprises que prévu, étant donné que l’extrême droite cherchera à remporter l’élection présidentielle de 2027. « Le scénario d’une majorité relative Rassemblement national avec l’aide d’une droite modérée choisie serait le meilleur scénario pour le marché ».
Si « la bourse se réveille de bonne humeur », c’est que les travailleurs, les chômeurs, les jeunes, les retraité(e)s vont payer. Aucun changement de la composition du Parlement n‘y changera rien tant que le rapport des forces ne sera pas inversé en faveur des travailleurs au détriment du capital.
Les conditions politiques, sociales, économiques actuelles exigent une lutte de classe contre le capital et non des tergiversations sur des votes qui ne changeront rien ou sur un dialogue social stérile, les compromissions ne sont pas à l’ordre du jour.
Pour mener un combat révolutionnaire qui débarrassera la France du capitalisme, pour que le peuple prenne le pouvoir économique et politique il n’y a que la lutte sociale, économique et politique. C’est à ce combat que le parti Révolutionnaire communistes vous appelle à mener avec lui.
(1)Les résultats du premier tour des élections législatives confirment les grandes tendances qui se sont dégagées lors des élections européennes :
⁕ forte hausse de la participation qui a atteint 66,7%. Il faut remonter aux législative anticipées de 1997 consécutive à la dissolution de l’assemblée nationale par Chirac pour trouver une participation légèrement supérieure (68%) Le niveau de participation est à peu près équivalent à celui de 1997, lors de la précédente dissolution. Il n’y a jamais eu pour les élections législatives un taux de participation aussi fort au 21ᵉ siècle, 32.908.657 d’électeurs se sont déplacés, soit 10 millions de plus qu’en 2022 où le taux de participation avait été de 47,5%.
⁕ cette hausse bénéficie au RN, qui avec 9.327.297 voix (19,01% des inscrits, 29,26% des exprimés) conforte son avancée d’un peu plus d’1millions 500 mille voix par rapport aux européennes et plus de 5 millions de voix par rapport aux élections législatives de 2022 (4,25 millions voix). En tête dans 297 circonscriptions, 37 députés ont été élus au 1er tour.
Le RN avec ses alliés Reconquête, Souverainistes et Alliance RN-LR de Ciotti atteint un score de près de 11 millions de voix (33,15% des exprimés, 21, 58% des inscrits), score qui n’avait jamais été atteint par l’extrême droite. Le RN réalise le meilleur score de son histoire à un premier tour, toutes élections confondues, à la présidentielle de 2022 Marine Le Pen avait recueilli au 1er tour 8,13 millions de voix, soit 1,2 million de moins. 
L’Union de la gauche, le NPF, à 1 million 500 mille voix du RN et de ses alliés, arrive en 2ème position, (8.995.226 voix, 28% des exprimés, 18,23% des inscrits). Par rapport aux résultats de la NUPES en 2022 (6.772.556) le NFP gagne 3 millions de voix, 32 députés élus le 30 juin.
Ensemble (Renaissance, Modem et Horizons) avec 6.657.374 de voix (20% des exprimés, 13% des inscrits, se retrouve en 3ème position et confirme le rejet massif de la politique du gouvernement au seul service du capital, qui précarise les travailleurs, les jeunes et le peuple. Seuls 260 candidats du groupe de la majorité présidentielle sont qualifiés pour le second tour, ils étaient 419 en 2022, 513 en 2017. Deux députés ont été élus au 1er tour.
Les Républicains, qui dépassaient tout juste les 10% des exprimés en 2022 (2.370.440), perdent encore des électeurs pour atteignent 6,57% votants (2.106.166, 4,27% des inscrits).
Un élu, P. Juvin député sortant des Hauts-de-Seine a bénéficié de la stratégie de l’arc républicain, la majorité présidentielle n’a pas présenté de candidats contre lui.
 
2. Cf hebdo N° 875 29/05/2024 Débat Bardella Attal ou l'intronisation d'un duopole et la préparation de la succession de Macron par et pour les capitalistes
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