Gantry 5

 

N° 854 04/01/2024 Macron a présenté ses traditionnels vœux pour rappeler ces violentes attaques menées en 2023: réforme des retraites, attaque contre l’assurance-chômage, réforme du RSA, loi immigration, mais aussi augmentations budgétaires massives pour l’armée et les forces de répression, en promettant pour 2024 d’aller encore « plus vite ». Mot-clé des vœux de Macron « Réarmement », il entend poursuivre les offensives contre le monde du travail, la jeunesse, les personnes précaires…. Il va falloir s’y opposer dès maintenant en construisant une riposte d’ensemble. Les nouvelles offensives autoritaires, sont annoncées notamment sur l’école, où Macron promet un « réarmement civique »« Fierté » de la nation, « autorité » face à un gouvernement déterminé, ce sont les luttes des travailleurs, de la jeunesse et de l’ensemble des classes populaires qu’il faut lui opposer. Macron dans sa déclaration de guerre promet de faire de 2024 un « millésime » d’attaques anti-sociales, opposons-lui une grande année de lutte de classe ! Comme il le dit lui-même : « Alors, à nous de faire ensemble. A nous de choisir plutôt que de subir, à nous de tracer la route plutôt que de suivre. »
L’année 2023 a été marquée par une nouvelle augmentation de la pauvreté, pas un mot dans ces vœux. Alors que désormais plus de 14 % de la population qui vit sous le seuil de pauvreté, soit plus de 9 millions de personnes, tandis qu’une personne sur dix n’a pas les moyens de chauffer suffisamment son logement, et qu’une personne sur deux saute au moins un repas, dans un contexte où la hausse des prix alimentaires culmine à plus de 21 % sur deux ans. L’année 2024 s’ouvre sur le « Pacte de la vie au travail » souhaité par Macron, ce pacte s’inscrit directement dans la continuité de la réforme des retraites. En effet, le ministère du travail a publié le 21 novembre un document d’orientation des négociations posant les bases des axes qui devront être abordés, en lien avec l’allongement de la durée du travail imposé par la réforme. L’encadrement des négociations du pacte par le gouvernement ne se limite pas à l’énoncé des axes de réflexions, il impose les idées de résolution, de nouvelles attaques en perspective contre les travailleurs. Ainsi le vendredi 22 décembre a eu lieu la première réunion de négociation entre les directions syndicales et le MEDEF sur l’emploi des seniors. 14 réunions sont prévues à partir de début février, pour arriver à un accord pour le 26 mars. L’objectif est clair, mettre le plus de seniors possible au travail et faire passer de 36% à 65% le taux d’emploi des seniors entre 60 et 64 ans. Une offensive dans laquelle les directions syndicales dans leur ensemble se sont engouffrées, à l’exemple de la CFDT : « il faut réussir à mieux maintenir les seniors dans l’emploi » et propose pour cela « des négociations spécifiques sur le travail des seniors dans les branches et dans les entreprises. », propositions qui reposent sur la négociation et enterrant la revendication de la retraite à 60 ans. Une participation qui équivaut à accepter de négocier la régression sociale, le patronat a déjà annoncé qu’il exigeait des allègements de cotisations sociales sur les contrats des salariés seniors que les patrons s’engageraient à garder jusqu’à leur retraite. D’autre part, le gouvernement annonce également une série de nouvelles attaques pour la rentrée sur le terrain de la « flexibilisation » du marché du travail.
Il y a urgence à exiger la rupture du dialogue social. On a eu la « conférence sociale » de Macron sur les salaires, les nouveaux accords AGIRC-ARRCO sur les retraites complémentaires, la signature de la CFDT, de la CFTC et de FO sur l’accord scandaleux au sujet de l’assurance-chômage… dans tous ces accords les travailleurs n’ont rien obtenu, sinon la régression.
La crise n’est pas pour tout le monde : de nouveaux records en 2023 pour les Bourses mondiales.
Alors que la pauvreté augmente, nourrie par le maintien d’une inflation qui s’élève à 6,9 % au niveau mondial pour 2023, les Bourses atteignent de nouveaux records. En tête, le Nasdaq 100 et le CAC 40, ayant vu leurs résultats s’envoler en même temps que les profits des grands groupes étasuniens et français. Selon Les Echos, les résultats des principaux indices boursiers ont tous atteint des sommets à la fin du mois de décembre. Le CAC 40, qui rassemble les grands groupes français, a ainsi, dans la même semaine, battu deux fois son record historique, tandis que le Nasdaq 100, deuxième plus grand marché d’actions des États-Unis, est en passe de réaliser sa meilleure année depuis plus de 20 ans. Les Echos le 17 décembre titrait « Le CAC 40 bat tous les records : une année de performances époustouflantes » La Bourse de Paris a réalisé, en 2023, sa troisième meilleure performance depuis 2014 avec un gain de 16,5% pour le CAC 40. Ce « rebond » des marchés est corrélé à l’explosion des profits et des marges réalisés cette année par les grands groupes, au premier rang desquels figurent ceux du secteur de l’énergie, ayant réalisé des bénéfices records en 2023. Le géant américain ExxonMobil a ainsi doublé ses bénéfices, atteignant les 11,4 milliards de dollars, tandis que Total, après avoir doublé ses bénéfices en 2022, atteignant un record historique, annonce une hausse de 12 % en 2023. La plupart des grands groupes en ont profité pour augmenter leurs prix, augmentant ainsi leurs profits même avec un ralentissement de leur activité. Les Echos titraient ainsi que « la hausse des marges des entreprises contribue à nourrir l’inflation ». Dans le secteur de l’agroalimentaire, alors que la consommation alimentaire a chuté de 17 % depuis le début de l’année 2022 et que les chiffres des ventes stagnent, les profits du secteur ont plus que doublé entre 2022 et 2023 passant de 3,1 milliards d’euros à 7 milliards.
Le journal Capital a arrêté fin septembre 2023 ses calculs sur la hausse des plus riches français, ils sont déjà suffisamment probants.
"Avec une hausse de leur patrimoine de plus de 20% en moyenne, nos familles les plus aisées viennent de passer une excellente année, bien aidées par une bonne tenue de la Bourse malgré la conjoncture incertaine et les tensions internationales grandissantes. Cette tendance ne date d’ailleurs pas d’hier : il y a cinq ans, le patrimoine du dernier de notre liste s’élevait à 750 millions d’euros. Cette année ? 1,19 milliard d’euros. Soit près de 60% de hausse…" note le journal.
Alors que les bourses mondiales s’envolent et se félicitent de la « reprise » des marchés mondiaux, c’est, selon l’ONU, 165 millions de personnes supplémentaires sont tombées dans la pauvreté depuis 2020, tandis que presque 10 % de la population mondiale a souffert de la faim en 2022, contre 7,9 % en 2019.
L’inflation est aujourd’hui un prétexte supplémentaire pour faire augmenter les prix, renforçant encore la pauvreté et la précarité. Nous devons d’autant plus exiger l’augmentation des salaires, pensions, retraites et leur indexation sur l’inflation.
Seule la construction d'une mobilisation peut imposer un rapport de force pour arracher ces revendications.  Depuis septembre une seule journée de mobilisation interprofessionnelle le 13 octobre dernier, a été organisé cette politique attentiste ouvre un boulevard aux offensives du gouvernement. Seule une mobilisation d’ensemble peut permettre de faire reculer Macron et le patronat. Pour maintenir son pouvoir, ses profits, le capitalisme repart en permanence à l’attaque pour reprendre ce qu’il a dû concéder et aller le plus loin possible dans l’exploitation et la régression sociale, c’est le capitalisme qu’il faut combattre. Pour gagner il faut développer un mouvement de grève large et puissant, montrer qui fait marcher la machine qui a le droit légitime d’exiger que les richesses créées par le travail lui reviennent. La nécessité d’un plan de bataille s’impose avec la mobilisation de millions de travailleurs, de jeunes permettant le retrait de la loi immigration en liant aussi la lutte contre les attaques qui se préparent au seuil de l’année 2024. 
La lutte économique et sociale de plus en plus forte, partout dans les entreprises, la lutte tous ensemble, convergente des travailleurs, des jeunes, des chômeurs, des retraités, des grèves reconductibles.
La situation montre encore davantage l’exigence d’un véritable changement de politique et de société
C’est à ce combat que le parti Révolutionnaires communistes vous appelle pour 2024 : venez le mener avec lui
Vive la lutte des travailleurs, ensemble nous pouvons faire reculer le pouvoir et le patronat et si nous tapons très fort, le vaincre.
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