N° 851 14/12/2023 Lundi, la motion de rejet de la loi immigration proposée par EELV à l’Assemblée nationale a été adoptée par 270 voix contre 265. Après la tempête dans un verre d’eau, l’opération rabibochage avec la droite est mise en place pour trouver une issue au projet de loi immigration constituant une offensive de très grande ampleur contre les étrangers, la droite et l’extrême-droite ont décidé de poursuivre la surenchère réactionnaire. Elles veulent durcir encore le débat sur l’immigration et Darmanin a tendu de nouvelles perches à LR en proposant notamment de nouvelles attaques contre l’Aide Médicale d’Etat (AME). Les travailleurs sans papiers sont devenus leurs boucs émissaires.
Le vote de cette motion a ouvert une mise en scène politique pour masquer toutes les attaques antisociales du gouvernement en préparation. Elisabeth Borne allant jusqu'à dire « Cette alliance baroque s’est faite au mépris des attentes des Français, et du travail parlementaire ». Ces mêmes Français qu’elle appelle à la rescousse, étaient plus de 70 % à rejeter le texte sur les retraites et elle ne les a pas écoutés !
En conseil des ministres, Emmanuel Macron a décidé de maintenir le texte et de lui faire poursuivre son chemin parlementaire, en convoquant une Commission Mixte Paritaire (CMP). Celle-ci réunit une délégation de 7 députés et de 7 sénateurs pour tenter de trouver un terrain d’entente et aboutir à un texte commun. Etant majoritaires au Sénat, les LR vont dominer cette commission et promettent de repartir du projet durci qu’ils avaient voté au Sénat. Le gouvernement aura la main libre à l’issue de la Commission Mixte Paritaire pour un énième 49-3 au palais Bourbon. Cette loi immigration sert sur un plateau ce que les lepénistes demandent depuis des décennies… L’extrême droite impose ses thèmes ayant en tête l’objectif des européennes. Le RN espère désormais capitaliser pour le scrutin du printemps 2024 en étant le réceptacle du mécontentement que la colère se transforme en protestation contre le gouvernement plus qu'elle ne se manifeste contre le système capitaliste, ceux qui le servent sont les responsables de la situation. Ce parti plonge ses racines dans les mouvements et partis fascistes et leur idéologie raciste et antisémite en se faisant aujourd'hui les chantres de la lutte contre l'islamisme. Bardella fait le tour des plateaux télé pour se déclarer prêt à entrer à Matignon en cohabitation avec Macron en s'appuyant sur un discours populiste, se servant du mécontentement en le dirigeant contre les immigrés et pour diviser les salariés. Le RN est un fer au feu du capital pour aller encore plus loin dans la destruction des conquêtes sociales de la classe ouvrière. Combattre ce parti est donc une tâche politique de première importance en montrant quelle est sa nature réelle : celle d’un parti du grand capital.
La réalité c’est que des milliers de sans papiers sont soumis au diktat patronal sur les chantiers, dans des entrepôts, les arrière-cuisines des restaurants… ils sont sans droits, rasent les murs, se cachent, sont à la merci de marchands de sommeil. Ils participent au quotidien à la vie et à l’économie de la société française. Beaucoup refusent de continuer à être stigmatisés et surexploités et ont décidé de relever la tête et de montrer la réalité de leurs conditions de vie et de travail face aux contre-vérités sordides portées et entretenues par la droite et l’extrême droite sur les immigrés. Le Pen, Ciotti ou Darmanin ne dénoncent jamais cette injustice-là parce qu’ils défendent ce fonctionnement de la société capitaliste. Tout comme ils défendent la guerre que mènent les impérialistes en particulier la France qui répand sur tous les continents le bruit des bottes pour piller les richesses des nations, la force de travail. Ils sont aussi les soutiens et les complices du gouvernement israélien qui organise le génocide du peuple palestinien.
Une seule réponse: la lutte unie partout.
Les ministres enchaînent ces dernières semaines les annonces anti sociales : réforme du collège, de la formation professionnelle, attaque contre l’assurance chômage, contre les seniors chômeurs, contre le code du travail, attaques contre les familles de quartier populaire, contre la fonction publique… Le gouvernement est à l’offensive et mène une politique de plus en plus dure, autoritaire, répressive et belliciste. La seule issue c’est une dynamique de mobilisation sociale qui balaye tout ça ! Les grèves se développent liant salaires et conditions de travail dans de nombreuses entreprises. Les intermittents du spectacle luttent sur tous les fronts et ne désarment pas. Les enseignants étaient en grève contre la réforme du lycée professionnel qui s’accélère. Les confédérations syndicales doivent sortir du dialogue social permanent et organiser l'action. L’inflation et les salaires sont la préoccupation première des travailleurs. Le mouvement ouvrier doit proposer un front de mobilisation sociale qui fasse la jonction avec la question des salaires, de l’appauvrissement des ménages, la lutte contre cette loi immigration mais aussi pour la fin des massacres à Gaza et en Cisjordanie.
Seule une telle mobilisation qui unisse les travailleurs, la jeunesse et l’ensemble des classes populaires permettrait de changer la dynamique actuelle et d’empêcher l’offensive du capital.
Luttons pour le retrait de la loi immigration! Pour la régularisation des Sans-Papiers. Pour une société de la liberté, l’égalité des droits, la justice sociale et la solidarité.
L’heure n’est pas à la pause, ni au compromis avec le capital et le gouvernement.
Menons à un affrontement puissant contre la politique du capital.