Gantry 5

 

N° 847 15/11/2023 La Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES) a été fondée dès après la dernière élection présidentielle où le candidat Mélenchon a rassemblé 7,7 millions de voix (21,94% des exprimés) et est arrivé en troisième position[1] derrière E. Macron et M. le Pen. Elle était composée de La France Insoumise (LFI), du Parti Communiste Français (PCF), du Parti Socialiste (PS) et d'Europe Écologie les Verts (EELV). Son premier objectif était de présenter des candidats uniques au élections législatives. Chacune des composantes a pu constituer un groupe parlementaire[2], le plus important étant celui de LFI avec 75 députés sur les 151 se réclamant de la NUPES. Le programme de la NUPES, s'il accordait une place aux revendications sociales d'augmentation des salaires et tout particulièrement du SMIC, ainsi que du retour à la retraite à 60 ans, était particulièrement muet sur les grandes questions internationales (Europe, OTAN...). Loin de marquer une volonté quelconque de s'attaquer au système capitaliste, il s'en remettait à un autre partage des richesses que nous avons qualifié : "d'illusion dangereuse" et dont nous avons montré qu'il n'est qu'un avatar de plus de la social-démocratie pour organiser la collaboration de classe[3].
La NUPES a succédé à d'autres tentatives d'union de la gauche. Celle de 1973 avec le programme commun de gouvernement des PCF, PS et Radicaux de gauche a conduit au succès de F. Mitterrand à l'élection présidentielle de 1981. Elle a, passé quelques concessions aux salariés dans un contexte de rapport de force défavorable au patronat, rapidement montré que sa fonction politique principale a été d'intégrer la France encore plus profondément dans le processus de mondialisation capitaliste en organisant des reculs sociaux importants. En 1997, la Gauche Plurielle qui a permis l'accession au pouvoir du socialiste L. Jospin a accéléré les tendances en cours et inscrit son action dans une intégration encore plus poussée dans le système capitaliste mondial et au plan régional dans l'Union Européenne. Rappelons qu'il n'y a jamais eu autant de privatisations que sous le gouvernement Jospin[4] Au fond, depuis 1981, les différents gouvernements qu'ils se réclament de la droite ou de la gauche n'ont pas fait autre chose que de mettre en œuvre, contre les travailleurs, le programme du grand capital monopoliste !
La NUPES, qui, du fait de son unité, avait entraîné de faux espoirs populaires quant à sa capacité à combattre le pouvoir, est entrée dans une crise profonde qu'a encore accentué la situation en Palestine qui joue le rôle de révélateur du vide de ses positions de fond sur la question du capitalisme et de l'impérialisme, mettant en lumière le caractère d'attelage électoral de sa composition. Certes des différences d'appréciation s'expriment sur ces questions entre les différentes composantes et il n'y a rien d'étonnant de retrouver un spectre large de positions allant d'un appui marqué à l'État d'Israël avec le PS et EELV jusqu'à l'exigence d'une solution à la question palestinienne comme le réclame dans des formes diverses LFI et le PCF, mais dans aucun cas, la question de fond n'est posée : s'agit-il oui ou non d'un problème colonial, d’un régime d’apartheid avec leurs conséquences de lutte de libération nationale et du soutien à lui apporter.
La crise de la NUPES est en fait le reflet de son choix de ne pas poser en terme de lutte des classes la question du changement pour en rester à des aménagements du système d'exploitation capitaliste. L'expérience de décennies de luttes politiques et sociales montre qu'une telle démarche ne peut mener qu'à l'échec pour la classe ouvrière et à son affaiblissement, mais qu'elle permet la possibilité pour les forces du capital d'alternative sans risque. Cette réalité n'est pas propre à la France, partout en Europe, les opérations que certains qualifient de gauche radicale sombrent dans l'échec. En Espagne Podemos est une espèce en voie de disparition, en Allemagne Die Linke est en voie d'éclatement tandis qu'en Grèce c'est un Golden boy d'origine états-unienne qui a mis la main sur Syriza, déjà fortement dévalorisé après avoir mis en œuvre avec son ancien dirigeant Tsipras les injonctions de l'Union Européenne d'une austérité renforcée.
Si le constat est sans appel de l'impasse où mène, comme les précédentes, des alliances politiques bâties sur le refus de combattre le capitalisme sur le terrain de classe, il faut se donner les moyens de développer, de faire grandir le parti révolutionnaire que nécessite ce combat. En créant le Parti révolutionnaire COMMUNISTES, nous avons ouvert la voie. Son renforcement, celui sur lequel nous avons travaillé lors de notre 9e congrès, est de plus en plus une question de grande actualité.
[4] Ces privatisations concernent notamment France Telecom, Thomson-CSF, Air France ou Eramet ainsi que les banques CIC, Société marseillaise de crédit et Crédit lyonnais. Les assureurs Gan et CNP sont également totalement ou partiellement cédés.
Notre brochure
brochure
 
Bulletin d'adhésion
bulletin d'adhésion
 
Affiche
affiche