N° 834 17/08/2023 Différents rapports et étude confirment ce que nous dénonçons jour après jour. Les inégalités se renforcent de façon alarmante en France. Le rapport de l’Observatoire des Inégalités chiffres à :
*plus de 4.8 millions de pauvres, gagnant moins de 940 euros mensuels. Près de 8% de la population française vit sous ce seuil de pauvreté.
Les chiffres chocs de l’explosion de la pauvreté en France(1)
79% des Français doivent se « serrer la ceinture ». 82% ne sont pas en capacité d’épargner à la fin du mois.
*près de la moitié des Français ne sont pas partis en vacances, (45%) pour raisons financières.
L’étude pose des chiffres crus sur la crise alimentaire dans la 7ᵉ puissance mondiale.
*55% des Français se privent de nourriture… Les chiffres(2) sont terribles.
Les mastodontes de l’agroalimentaire, entre autres, sont les responsables et les profiteurs de la situation. Entre les quatrièmes trimestres 2021 et 2022, les profits du secteur agroalimentaire ont doublé, passant de 3 à 6 milliards d’euros. Au second semestre 2022, « la contribution des profits de l’agroalimentaire à la hausse des prix de production monte même à 51 % » selon l’Institut La Boétie. Cette inflation s’accélère encore en 2023… Ce secteur se gave sur le dos des Français.
*près de 8 Français sur 10 déclarent devoir « se serrer la ceinture ». 42% des Français précaires se privent d’un repas par jour.
*« 11,3 % d’inflation sur les fournitures scolaires, une rentrée au prix fort » titre le Figaro. Entre fin juin et fin juillet, les Français ont dépensé 139,4 millions d’euros en fournitures scolaires pour un total de 41,4 millions d’articles achetés. Soit une baisse respective de -3,9 % et de -12,4 % par rapport à la même période de 2022, selon les données de GFK Market intelligence.
L’inflation frappe les ménages les moins aisés, ce constat est d’autant plus alarmant qu’à l’autre bout de l’échelle :
* les 1% les plus riches, soit plus de 600.000 personnes, gagnent près de 7.200 euros par mois après impôts. les 1% les plus riches gagnent en France près de 8 fois plus que pratiquement 5 millions de pauvres.
*les 0,1% les plus riches, soit 63.000 personnes, gagnent chaque mois près de 17.500 euros nets, soit près de 10 fois plus que ce que gagnent la moitié des Français. Ces inégalités ne baissent pas(3)
Autre point marquant du rapport, c’est le gouffre considérable qui se creuse entre le patrimoine des plus riches et celui des plus pauvres. Comme le précise le rapport, « les inégalités de patrimoine sont beaucoup plus grandes encore que les inégalités de revenus. Les 10 % des ménages les plus fortunés possèdent plus de 716.000 euros, contre 4.400 euros pour les 10 % les moins dotés ».
*Les plus riches possèdent 175 fois plus de richesses que les plus pauvres. Ils accaparent les ressources et la richesse créée. Au total, 47% de toute la richesse en France(4) est détenue par les 10% les plus riches
*Le chômage frappe les catégories sociales les moins favorisées, les emplois les moins rémunérés : 17% des ouvriers peu qualifiés sont au chômage, soit près de 4.5 fois plus que les cadres.
*Prés d’un actif sur quatre, surtout parmi les plus pauvres est à la recherche d’un travail ou est en contrat précaire
*les ouvriers ont 7 fois plus d’accidents du travail handicapants que les cadres, ils sont aussi 3 à 4 fois plus souvent victimes d’arrêts de travail.
*En France, plus de 15% des salariés occupent un emploi précaire en 2021, soit deux fois le niveau des années 1980…
*les zones scolaires les plus en difficultés ont moins de moyens que les autres, et sont moins bien dotées en subventions publiques. La Cour des Comptes le rappelait déjà il y a plus de 10 ans ! Résultat, les élèves issus de familles pauvres sont défavorisés dès l’enfance. Tout au long du parcours scolaire, ces inégalités persistent : seuls 19% des élèves en lycée général ou technologiques sont des enfants d’ouvriers, 10% seulement à l’université, 7% seulement en classe préparatoire… Alors qu’ils représentent 30% des élèves en CAP.
Ces écarts de richesses, d’éducation et d’emploi se traduisent par des inégalités profondes en matière de santé. Quelques chiffres parlant :
*les 10% les plus riches vivent en moyenne 10 ans de plus que les 10% les plus pauvres, ces derniers ont un risque pratiquement 3 fois plus élevé de développer un diabète par rapport aux 10% les plus riches. Le manque d’accès à des infrastructures sportives favorise ainsi le développement de maladies métaboliques. Les pauvres sont aussi plus exposés aux polluants, aux perturbateurs endocriniens.
*à l’inégalité d’accès à la santé, les zones défavorisées sont moins bien dotées en médecins ou en structures médicales.
*en matière de logement, la proportion de ceux qui déclarent que leur logement est difficile à chauffer est 2,5 fois plus importante chez les 20 % les plus pauvres que parmi les 20 % les plus riches.
*près de 20% des ménages moins aisés ont un logement trop humide, contre seulement 10% des plus aisés. Au total, 6 millions de personnes sont affectées par la précarité énergétique.
*les moins aisés ont accès à des modes de consommation et des modes de vie moins « sains » que les plus riches.
Les inégalités se cumulent: pauvres, jeunes subissent à la fois les inégalités de revenu, d’emploi, d’opportunités, de santé, des inégalités environnementales, des inégalités culturelles…
Les jeunes font partie des populations les moins favorisées dans le pays.
Ils sont plus souvent au chômage et occupent en majorité des emplois précaires. Le taux d’emploi précaire chez les 20-25 ans a pratiquement triplé depuis les années 1990, il est omniprésent chez les moins diplômés(5).
Le rapport montre également que les inégalités persistent entre les hommes et les femmes : à temps de travail égal, les femmes gagnent 15% de moins que les hommes et subissent aussi 2.5 fois plus souvent le temps partiel subi.
Entre salariés et PDG le rapport d’Oxfam montre que les inégalités salariales ne cessent d’augmenter :
L’écart abyssal entre les rémunérations patronales et celles des salariés en est une illustration flagrante « Entre 2011 et 2021, les PDG(6) des 100 plus grandes entreprises françaises cotées ont vu leur salaire augmenter de 66%, (en 10 ans(7)) tandis que leurs salariés ont connu une augmentation de 21%, et que le salaire minimum (SMIC) n’a augmenté que de 14% » écrit Oxfam.
Malgré des augmentations salariales arrachées par les luttes, celles-ci sont restées en moyenne en dessous du taux d’inflation, indique la DARES. Tandis que des sommes phénoménales ont été versées aux actionnaires voir article 831, 832,833(8).
* 40% des entreprises du top 100 sont détenues soit par de grandes familles fortunées françaises, soit par des gestionnaires d’actifs. L’État soutient un système avantageux pour les actionnaires en accordant des cadeaux fiscaux sous forme d’aides publiques.
Le partage des richesses est un leurre et se fait au détriment des travailleurs dont le travail est le seul créateur de ces richesses.
Ces différents rapports qui mesurent la réalité des inégalités dans notre pays ne disent rien sur les causes profondes de cette situation et les discours sur la réduction des inégalités sont autant de vœux pieux qui visent à masquer leur cause : celle des rapports d'exploitation capitaliste. Sans attendre, il faut s’opposer avec force à toutes les attaques du capital qui remettent tous les jours en cause les conquêtes sociales, à l’aggravation de la répression, aux atteintes graves aux libertés individuelles et collectives qui vont de pair avec l’existence du capital et ont comme fonction de le pérenniser.
Pour faire face aux prétentions patronales, il n'y a pas d’autre choix que les luttes pour les salaires, contre les suppressions d’emplois, les conditions de travail, la défense des conquêtes sociales comme la sécurité sociale et les retraites, pour la défense du Service Public… C’est tous ensemble dans une lutte convergente que nous devons combattre et notre parti y est présent activement en menant la bataille politique contre le capitalisme et son pouvoir politique!
Il faut la lutte quotidienne, sans relâche contre l’exploitation pour stopper les attaques du pouvoir dictées par le capital et imposer des avancées. !
Il faut s'attaquer fondamentalement au système capitaliste, à ses promoteurs, ses défenseurs.
Le peuple doit se défendre pied à pied contre le patronat et le gouvernement. Notre dernier Congrès a réaffirmé la lutte nécessaire contre le capitalisme et le combat de classe pour la seule perspective réelle de changement : celle du renversement du capitalisme et le changement de société. Rejoignez ce combat.
Le peuple doit se défendre pied à pied contre le patronat et le gouvernement. Notre dernier Congrès a réaffirmé la lutte nécessaire contre le capitalisme et le combat de classe pour la seule perspective réelle de changement : celle du renversement du capitalisme et le changement de société. Rejoignez ce combat.
(1) Ces chiffres sont issus d’une enquête de l’institut Elabe intitulée « Les Français, l’inflation et le pouvoir d’achat ».
(2) 43% des Français n’achètent plus de viande, ou en plus petite quantité… 34% pour le poisson, 26% pour la charcuterie, 26% pour les produits bios, 25% pour les plats préparés, 23% pour le fromage, 20% pour les fruits, 16% des légumes…
(3) le niveau de vie des 10% les plus riches est aujourd’hui pratiquement 3.3 fois plus élevé que celui des 10% les plus pauvres, au même niveau qu’en 2005.
(4) cette part ne cesse d’augmenter, puisqu’elle n’était que de 41% en 2010.
(5) Les chiffres montrent que 5 à 10 ans après leur sortie du système éducatif, plus d’un jeune sur trois est encore en emploi précaire parmi les moins diplômés.
(6) le PDG de Stellantis, Carlos Tavares, qui a perçu 66 millions d’euros en 2021, ce qui équivaut à 1139 fois le salaire annuel moyen de son entreprise cette année-là.
(7) Pendant cette même période, dans ce top 100 des entreprises, l’écart entre le salaire moyen et la rémunération des dirigeants est passé de 51 à 70. la part consacrée à la rémunération du travail dans la valeur ajoutée diminue. Elle est en effet passée de 61% à 51% dans les 100 entreprises analysées.
(8) N° 833 Macron prépare sa rentrée avec de nouvelles attaques contre les salariés.
N° 832 Le programme du gouvernement : tout pour le capital un seul chemin les luttes qui le feront reculer
N° 831 On prend les mêmes et on recommence pour de nouvelles attaques contre les salariés.