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N° 821 17/05/2023 "Réformer plus vite, plus fort". » a dit Macron dans une interview à "Challenges". Il appelle aussi l'Union européenne à faire "une pause réglementaire" en matière de normes environnementales ou la mise en place de "procédures hypersimplifiées" pour "diviser par deux les délais" d'une nouvelle implantation industrielle en France, neuf mois "maximum".

« Beaucoup a été accompli en France et en Europe mais il faut que nous prenions conscience plus encore de cette accélération du monde et de nos mutations » dit- il au journal Opinion.
Lundi, à Versailles, au sommet Choose France, Macron a énuméré les raisons que les capitalistes avaient d’exploiter les travailleurs ici plutôt qu’ailleurs : « Un cadre simplifié pour le licenciement économique », « de la flexibilité », « un coût du travail et des impôts patronaux en baisse(1) »
Les multinationales sont arrosées de cadeaux,
Bruno Le Maire a présenté mardi au conseil des ministres son projet de loi sur l’industrie verte. Il prévoit de nouveaux dispositifs de financement, avec un nouveau crédit d’impôt et un plan d’épargne pour flécher l’épargne des jeunes vers les projets industriels verts. Une politique d’enrichissement à moyen terme susceptible d’attirer les multinationales. Ainsi, la voiture électrique est une aubaine pour les investisseurs. C’est un marché avec une croissance garantie puisque l’Union européenne veut interdire la vente de voitures neuves équipées d’un moteur thermique en 2035. Tous les États, à commencer par les États-Unis, ont décidé d’y consacrer des milliards. C’est à qui, sous le prétexte de souveraineté et d’écologie, sera le plus offrant ! Cela déchaîne une concurrence féroce entre capitalistes. Il y a du profit, beaucoup de profit à se faire!
Le fabricant suédois de batteries, se voit offrir 8 milliards de dollars s’il s’installait aux États-Unis plutôt qu’en Allemagne. Volkswagen vient de négocier avec le Canada l’installation d’une usine de batteries, avec 8 à 13 milliards de dollars à la clé. Pour installer son usine à Dunkerque, le fabricant de batteries taïwanais Prologium s’est vu offrir 1,5 milliard d'aides directes de l'État français et des aides pour la recherche et développement.
Pendant ce temps, les 380 métallos de Valdunes, dans le Nord, demandent seulement quelques dizaines de millions pour sauver leurs emplois. En 2014, le Chinois MA Steel(2) a repris l’entreprise, ce sont les brevets de la technologie “très grande vitesse” développée à Valdunes qui l’intéressait une fois obtenu il est parti installer les mêmes usines en Chine!
Nous payons la note des cadeaux faits à ces multinationales
« La clé c'est de baisser la dépense caritative » martèle Macron, nous voilà avertis. B. Le Maire, lui, va mettre en musique et annonce la couleur « plusieurs milliards d'économies » pour le budget 2024. Dans le viseur, pour y parvenir, les dépenses sociales et pour maintenir, développer les profits dans une concurrence capitaliste mondiale exacerbée, c'est le prix de la force de travail qui est en jeu, de la main d’œuvre la moins chère possible.
C’est dans ce contexte que l’intersyndicale revient à la table des négociations. Le « dialogue social » est bien une impasse. Il est évident qu’il n’y a pas la moindre chance qu’un tel retrait de la réforme survienne de cette manière. Un slogan parcourt les manifestations : « ce n’est pas à l’Elysée, ce n’est pas à Matignon, ce n’est pas dans les salons qu’on obtiendra satisfaction. C’est par la grève et par l’action ! ». Un slogan qui prend une nouvelle fois tout son sens. Contrairement à ce que veulent faire croire certains, la situation est loin d’être refermée, la colère dans le pays est forte.
La journée de mobilisation le 6 juin reste dans une logique de pression sur les institutions et le calendrier fixé par le parlement et le gouvernement, il faut aller plus loin, construire un rapport de force par le développement de l'action. Des grèves continuent pour les salaires, de nombreux salariés, syndicalistes, militants, étudiants, qui ont construit depuis le 19 janvier les grèves, piquets et blocages montrent que les luttes rassemblent bien au-delà du rejet de la réforme. Il s’agit de planifier et d’impulser une stratégie d’affrontement pour un rapport de force supérieur en appelant à une riposte d’ampleur contre le projet de réforme des retraites voulu par le capital avec la réalisation d’une solide convergence des travailleurs, de la jeunesse et des retraités pour la défense du droit à la retraite, pour les salaires et contre la vie chère, pour les services publics, pour les droits démocratiques, pour la paix et le rejet du budget militaire qui explose!
Nous soutenons toutes les initiatives de luttes mais nous savons que cela ne saurait suffire, il faut en même temps mener la bataille politique contre le capitalisme et appeler au changement révolutionnaire de la société visant à abattre le système d’exploitation capitaliste.

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1 La baisse des impôts de production ne changera rien à l’affaire pour une raison simple, ils ne pèsent rien, Ces impôts ne comptent en effet que pour 1 % dans la valeur de production des produits manufacturés français et les entreprises reçoivent de plus en plus d’aides d’Etat sous la forme de subventions et d’exonérations fiscales et sociales.
https://en-m-wikipedia-org.translate.goog/wiki/Masteel_Group?_x_tr_sl=zh-CN&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=sc

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