N°798 du 08/12/2022 Gouvernement et patronat sont responsables de la situation
Le gouvernement veut préparer les esprits à des coupures de courant touchant 60 % de la population.
Les plans de « délestage tournant » sont discutés au sommet de l’État depuis cet été. Sur BFM TV le porte-parole d’Enedis, chargé de la distribution d’électricité a montré les conséquences dramatiques pour les personnes dépendant d’un équipement branché et qui ne sont pas considérées comme prioritaire, le fonctionnement des numéros d’urgence sera altéré… Les écoles resteraient fermées, certaines entreprises et les foyers. Macron a recadré son gouvernement pour limiter la panique sur la question. La réalité c’est que Macron et son gouvernement ne savent absolument pas comment la situation va évoluer et la casse du service public qu'ils ont organisé les rend dépendant en grande partie de la météo ! La saturation du réseau électrique cet hiver montrent l’ampleur de cette casse, les privatisations, sous couvert de transition énergétique, la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, décision politique, ont conduit à réduire nos capacités de production d’électricité d’origine nucléaire. Les Français et les petites entreprises françaises vont payer, 20 ans de politique et de propagande antinucléaire exacerbée par l’enjeu de profits juteux dans le renouvelable, par des jeux d'accord politiciens… Pour résoudre de manière durable la crise énergétique, il est nécessaire d’exproprier et de mettre sous contrôle de la nation les grands groupes de l’énergie, comme Engie ou Total. Comme la santé, l’énergie est un secteur essentiel et ne doit pas être laissé sous le contrôle de ces entreprises qui profitent de la crise pour s’enrichir.
Les coupures vont intervenir au moment où les factures vont exploser, s'y ajoute la réforme des retraites. Ce gouvernement de riches représentants du capital, composé de 19 multi-millionnaires s’en prend tous les jours à nos conditions de vie et de travail, tous appellent à la « sobriété » ou à « l’austérité ». La poursuite des affaires et des profits dicte la marche. C'est parce qu'ils sentent que la marmite chauffe qu'ils veulent museler les salariés.
Face à la crainte de la rue : dialogue social et offensive autoritaire
Le gouvernement et le MEDEF convergent dans la nécessité d’avancer sur les contre-réformes, dans un climat de crise où la question des salaires pèse lourd. Du coup, Macron répond par une offensive autoritaire. Celle-ci s’est déjà traduite par une multiplication de textes étendant les marges de manœuvre des forces de répression Contre cette offensive autoritaire et le durcissement du pouvoir, il faut exiger d’en finir avec la Loi sécurité globale, schéma national de maintien de l’ordre, projet de doublement de la présence policière sur le terrain en 10 ans, le renforcement de la répression de la contestation sociale, l’inscription dans la loi en 2017 de dispositions de l’état d’urgence ou encore la systématisation de l’usage de cadres d’exception, la répression contre les grévistes et les militants syndicaux Si le pouvoir manie le bâton, il organise aussi la collaboration de classe. C'est ce à quoi sert le Conseil National de la Refondation et le « dialogue social » pour pouvoir s’appuyer sur les directions syndicales réformistes pour imposer ses lois.
Les directions syndicales sont dans la collaboration ouverte, mais elles sont aussi dans l’obligation d’appeler à des mobilisations face à la colère des salariés. Une intersyndicale large s’est tenue le 5 décembre. Les organisations syndicales et de jeunesse y ont réaffirmé « leur détermination à construire ensemble les mobilisations passant par une première date de mobilisation unitaire avec grèves et manifestations en janvier si le gouvernement demeurait arcbouté sur son projet. » Comme si le gouvernement allait modifier la feuille de route du patronat !
Retraites, crise énergétique, inflation : l’heure est à la construction d’un mouvement d’ensemble !
Il n’y a rien à amender, rien à négocier. Bruno Le Maire déclare que « le pic de l’inflation n’était pas passé et qu’il durera encore quelques mois, ça va continuer à augmenter ». Le 1er janvier 2023 se fera sous le signe de la fin de la remise à la pompe de 10ct du gouvernement et l’augmentation des prix de 15% des prix du gaz et suivra celui de l’électricité.
Crise énergétique, salaires et inflation, réforme des retraites : tous les éléments pour frapper tous ensemble.
Elisabeth Borne accélère les rencontres sur les retraites, elle doit présenter le projet déjà ficelé pour le 15 décembre prochain. Le journal Les Echos vient de rappeler que 75% de la population pense que repousser l’âge de départ à la retraite n’améliorera pas l’emploi des séniors et 70% des français sont opposés à la hause de l'âge légal.
Les directions syndicales ne sont toujours pas en ordre de bataille
Alors que les grèves se multiplient pour les hausses de salaires et se répandent sur tout le territoire : Chez Sanofi, les salariés de 16 sites sont en grève depuis le 14 novembre pour réclamer 500€ d’augmentation. A la RATP, des salariés sont en grève depuis plus d’un mois, pour 300€ d’augmentation. Chez RTE, les syndicats réclament 7% d’augmentation, tout comme ceux de GRDF. A la SNCF des grèves reconductibles sont maintenues, la direction propose 2% d’augmentation ! Une insulte pour les salariés, après avoir joué le jeu du dialogue social à travers les concertations avec le gouvernement, d’abord sur l’assurance chômage puis sur la réforme des retraites, celles-ci les directions syndicales continuent de temporiser sur un éventuel plan de bataille contre le patronat et le gouvernement. Il faut un plan de bataille pour frapper tous ensemble
Les colères s’accumulent, un mouvement social d’ensemble est clairement à l’ordre du jour
Les luttes contre le report de l’âge de départ à la retraite, pour des augmentations massives des salaires, leur indexation sur l’inflation et contre les augmentations des prix, la répression... inquiètent le pouvoir et le patronat. Le journal le Figaro hanté par le spectre d’une mobilisation sur la réforme des retraites s'en fait l'écho : "On sait d’avance que le refus syndical sera total sur un report de l’âge légal, quels que soient les éventuels avancées ou accords sur les autres points de la réforme. On sait encore que les agents de la RATP et de la SNCF entreront dans la danse (…)". "Après décembre et les fêtes, il y a un autre mois qui tétanise le pouvoir. En janvier 2023, la ristourne essence sera supprimée, le bouclier tarifaire protégera un peu moins (+15 % sur l’électricité et le gaz), la réforme des retraites sera présentée". La grève contre la réforme des retraites en 2019 l’avait montré : ce n’est que face à une grève reconductible interprofessionnelle que le gouvernement reculera.
L’argent est là, pour augmenter les salaires et les retraites : à elles seules, les entreprises du CAC40 affichaient 73 milliards de bénéfices pour le premier semestre. Des luttes ont lieu aussi dans les pays européens contre la politique des gouvernements et du capital incapable de résoudre les aspirations et les exigences des peuples. L’heure est à agir partout contre le capitalisme. Pour changer de politique et de société, il faut arracher aux capitalistes les moyens économiques, financiers, prendre le pouvoir politique. La propriété des moyens de production et d’échange doit revenir au peuple et être gérée pour la satisfaction des besoins sociaux, construire une société au service du peuple. Cette perspective c’est celle que propose notre Parti et pour laquelle il combat.