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745-02/12/2021 Lors de la conférence de presse du Medef (Mouvement des Entreprises De France) de mardi, Roux de Bezieux a déclaré que « l’émergence d’Omicron (nouveau variant du Covid) ne constitue pas une bonne nouvelle… mais les fondamentaux restent bons,

que ce soit le moral des chefs d’entreprise, les carnets de commandes» et qu’il rencontre « plutôt des gens qui ont des problèmes de riches qui sont en butte à des difficultés pour trouver de la main-d’œuvre, pour faire faire des heures supplémentaires à leurs salariés », quant à la trésorerie des entreprises, « elle est très bonne ».
Et pour cause, depuis 2017 les aides aux entreprises sont en moyenne en hausse de 6 à 7 % par an, elles ont atteint 140 milliards € en 2019 somme à laquelle il faut ajouter 240 milliards € d’aides exceptionnelles liées à la pandémie; avec celles de la BCE les aides aux grandes entreprises capitalistes dépassent les 400 milliards € (données fournies par la Banque de France).
Accélération de l’inflation. La « très bonne trésorerie » des grandes entreprises capitalistes, la reprise économique tant vantée par B. Le Maire (ministre de l’économie), E. Borne (ministre du travail) et le Medef se sont accompagnées d’une forte accélération de l’inflation, qui en novembre bat tous les records pour atteindre 2,9% en glissement annuel du jamais vu depuis 13 ans ! et qui va durer en rongeant le pouvoir d’achat des salariés ! B. Le Maire « n’envisage pas de baisse des prix avant fin 2022 »
Depuis l’été les prix ne cessent d’augmenter, nourrie par la flambée des prix de l’énergie, par la pénurie d’approvisionnement des matières premières et l’augmentation rapide des cours des produits de base, augmentation qui est immédiatement répercutée sur les prix à la consommation. Une étude de RMC montre qu’avec la hausse des prix de l'énergie, des produis de bases, il est de plus en plus compliqué de terminer le mois. Sur un panel de 7500 personnes gagnant moins de 2000 euros par mois, les comptes basculent dans le rouge autour du 15 du mois. Des millions de personnes voient leurs conditions de vie et leur santé détruites par les effets de l’inflation et de la stagnation des salaires.
Les jeunes se retrouvent en première ligne, les 18-29 ans sont les plus touchés par la pauvreté et sont contraints de vivre avec de très bas revenu, environ un million de jeunes vivent sous le seuil de pauvreté. Cette précarité touche toutes les catégories de jeunes, diplômés ou pas. A cette précarisation drastique s’ajoute pour les étudiants un retard des bourses du CROUS ainsi qu’une obstruction des possibilités d’insertion dans le marché du travail notamment par l’impossibilité d’effectuer des stages.

Tout de suite une exigence : augmentation des salaires, des pensions, des bourses étudiantes
Comme un refus de répondre aux revendications salariales pourrait être dangereux, Roux de Bezieux détourne la question : « Il y a beaucoup d'entreprises qui augmenteront les salaires parce que, d'abord, les salaires en 2020 et 2021 ont été peu augmentés, parce qu'il y a de l'inflation et parce qu'on a du mal à recruter… Toutefois le problème qu'il y a derrière, c’est qu’il faut pouvoir augmenter les prix, Il reste à voir comment les entreprises pourront répondre aux aspirations des Français dont les préoccupations tournent autour du pouvoir d'achat » et finalement il évoque une très forte augmentation du montant de la participation et de l’'intéressement en 2021 et 2022 , et le versement de la prime d’activité ».
E. Borne enfonce le clou : Depuis le début du quinquennat on est très attentif au pouvoir d'achat mais aussi attentif à ne pas alourdir le coût du travail. C'est pour ça qu'on a étendu la prime d'activité pour ne pas peser sur ce coût du travail."
L’intéressement, la participation, les primes sont versées au bon vouloir du patronat, ne sont pas soumis aux cotisations sociales et ne peuvent en aucun cas compenser le blocage des salaires. L’association capital-travail c’est ce que le Medef voudrait institutionaliser pour juguler les luttes. Pour Roux de Bezieux « l'imaginaire de lutte des classes serait passé … et les entreprises serait un lieu de cohésion sociale(1 )»
Mais la réalité a la tête dure : l’opposition capital-travail est un fait irréductible. Exploiteurs et exploités n’ont pas d’intérêt commun. Le capitalisme n’a qu’un but : le profit par l’exploitation des salariés. Entre ces deux classes, ceux qui détiennent le capital et ceux qui n’ont que la force de travail de leurs mains et de leurs cerveaux il n’y a pas de compromis possible

Les luttes à l’ordre du jour
Le mécontentement, la colère, l’opposition à la politique du gouvernement grandissent. Les, luttes pour de vraies augmentation de salaire, l’amélioration des conditions de travail, pour des embauches, contre les suppressions d’emploi, contre les fermetures d’entreprises se multiplient : Leroy Merlin, la moitié des 140 magasins en grèves depuis le 17 novembre, propriétaire Mulliez plus 5% de chiffre d’affaires en 2020, salaire d’un magasinier cariste 10 ans d’ancienneté, salaire ; 1200€ net par mois. Sephora, à l’appel de la CGT, des salariés ont manifesté pour dénoncer des salaires très bas et des départs non remplacés. Le groupe LVMH, propriétaire de Sephora a enregistré un bénéfice net de 5,3 milliards d’euros au premier semestre : Au Havre 30 novembre grève des portuaires ; Manifestation des ambulanciers à Paris le 30 novembre ; 1er décembre grève des agents commerciaux des gares de transilien SNCF pour des hausses de salaires et des embauches ; 2 décembre manifestation nationale des retraités pour l’augmentation des pensions, etc… (cf. sur le site Résume é des questions économiques et sociales).
La lutte est un élément fondamental pour imposer la satisfaction des revendications des travailleurs, c’est le seul moyen, en alimentant la lutte politique pour ouvrir une perspective de changement de société. Le capitalisme est un obstacle majeur au développement de l’humanité. Il faut mettre un terme à ce qui constitue la source des difficultés que les salariés et le peuple connaissent dans notre pays.
On peut satisfaire toutes les revendications en termes de salaires, d’accès au soin de développement des services publics, au plein emploi mais pour cela il faut s’attaquer au capital et pour cela il n’y a que la lutte. La richesse crée par les travailleurs et détournée par les capitalistes doit revenir au peuple.
Luttons avec persévérance jusqu’à abattre le capitalisme

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(1) « Les attentes à l’égard de l’entreprise à l’issue d’une année 2020 hors norme » commandée à l'Ifop

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