Gantry 5

 

741-03/11/2021 Le sommet annuel du G20 s’est tenu la semaine dernière à Rome, le précédent avait eu lieu par visioconférence pour cause de covid 19.

Ce sommet s’est tenu juste avant celui de la COP 26 sur le climat à Glasgow. Autant dire que les décisions prises lors du sommet de Rome vont peser lourdement dans les débats de Glasgow. Une déclaration en 61 points y a été élaborée et approuvée par les chefs d’États et de gouvernements présents, La Chine, la Russie et le japon étaient absents . Le G20 est constitué des vingt pays capitalistes les plus riches de la planète. Le journal El Pais rappelle que ces économies représentant “plus de 80 % du PIB mondial, 75 % du commerce mondial, 60 % de la population et 80 % des émissions de gaz à effet de serre”. C’est dire l’importance de cet ensemble dans la marche du monde.
Mais à quoi servent les G20 ? S’agissant d’une rencontre des plus hauts responsables des pays capitalistes les plus riches on imagine bien qu’ils n’y viennent pas que pour des embrassades et des poignées de main ! Pour l’essentiel, bien que concurrents et défendant brutalement, y compris par les guerres commerciales voire les guerres tout court, les intérêts de leurs monopoles pour la conquête des marchés, l’accès aux matières premières, tout particulièrement énergétique, le contrôle des voies de communications et la force de travail, ils ont en commun de vouloir préserver l’existence et le développement du système capitaliste partout dans le monde. Ce système fait face aujourd’hui à une sortie de crise due aux restrictions qu’ont imposé la pandémie de Covid 19, mais aussi à une mondialisation qui a internationalisé les forces productives et corrélativement les échanges marchands. Pour fonctionner, le système capitaliste, de concurrence acharnée pour le profit et l’accumulation du capital, a besoin de systèmes de régulation mondiaux comme le Fond Monétaire International, l’Organisation Mondiale du Commerce et d’une kyrielle d’agences spécialisées. De plus son internationalisation s’accompagne de la constitution sur des bases géographiques et/ou politiques d’alliances impérialistes économiques, comme c’est le cas pour l’Union Européenne et/ou militaires comme l’OTAN. Cette internationalisation est une des contradictions importantes de son développement. Ce que, à sa façon résume le Ministre Bruno Lemaire : « Il y a un défi devant nous, considérable, dont nous allons beaucoup parler, c'est comment nous renforçons l'indépendance de nos chaînes de production, notre indépendance face à la pénurie de matériaux rares, de matériaux de construction. C'est l'un des éléments forts que le président de la République a voulu mettre au cœur de la position française et que je vais défendre ce matin à Rome. Comment rendre l'Europe plus indépendante face à la Chine et aux Etats-Unis. » Cela se reflète dans les points majeurs de la déclaration finale. Pour illustrer notre propos, nous en retiendrons trois :
• Une nouvelle fiscalité internationale
• L’aide au pays peu ou moyennement développés
• La question du climat
En ce qui concerne la nouvelle fiscalité internationale, comme prévu, le G20 a donné son aval à l’accord conclue en octobre dernier sous l'égide de l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE). Un total de 136 pays représentant plus de 90 % du PIB mondial s'est engagé à taxer les multinationales et à instaurer un taux d'impôt minimal mondial de 15 % à partir de 2023. Ne soyons pas dupes, cette mesure à minima ne gêne pas le capital. Il faudra d’abord du temps pour que dans les pays où la fiscalité est plus basse cette mesure soit transcrite dans la loi et ce n’est pas gagné d’avance, d’autre part pour ceux dont le taux d’imposition est supérieur, il s’agit là d’un encouragement à le baisser ! Le dumping fiscal a encore de beaux jours devant lui (cf. hebdo 720 une réforme de la fiscalité mondiale sur mesure pour les multinationales).
En ce qui concerne l’aide au pays peu ou moyennement développés et largement exploités par les puissances capitalistes dominantes, sous des phrases teintées d’humanisme, les engagements sont d’une grande faiblesse. Les pays du G20 s’engagent à reverser a ces pays 100 milliards de dollars sur le montant global de 650 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux (DTS) émis par le Fonds monétaire international (FMI) pour affronter la crise causée par la pandémie. Concrètement, les promesses de dons s’élèvent jusqu’ici à environ 45 milliards de dollars et ce qui devait prendre effet en 2020, ne le sera au mieux qu’en 2023. Rappelons qu’à elle seule, la société taïwanaise Foxccon spécialiste des puces électroniques envisage un investissement de 100 milliards de Dollars pour développer sa capacité productive et les puissances impérialistes ont ouvert des vannes d’aides pour leurs capitalistes par centaines, voire milliers de milliards de dollars.
Sur la question du climat, ce qui a retenu l’attention des observateurs, c’est que derrière les engagements déjà pris à la Cop de Paris, il n’y a pas grand-chose de nouveau, si ce n’est la volonté d’utiliser la transition énergétique et écologique comme un formidable moyen d’imposer des normes en matière de production énergétique et de se donner ainsi un monopole de ces outils de production leur assurant une avance technologique.
On le voit au-delà des discours, ce qui prime ce sont les intérêts capitalistes que défendent les États concernés. Il n’y a rien à attendre de positif de ces réunions internationales qui sont marquées comme nous venons de le voir par une solidarité pour maintenir et développer le système capitaliste et par la concurrence acharnée que se mène les monopoles et leurs États pour dominer les peuples et les exploiter.

Imprimer cet article

Notre brochure
brochure
 
Bulletin d'adhésion
bulletin d'adhésion
 
Affiche
affiche