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728-05/08/2021 Le Conseil constitutionnel a rendu ce jeudi 5 août sa décision. Comme il fallait s’en douter, il validé la loi sanitaire, qui comprend l'extension du pass sanitaire.

La mesure entrera en vigueur dès le lundi 9 août. À compter de cette date, le pass sanitaire s’appliquera notamment au restaurant, dans les bars et cafés, mais aussi dans les transports de longue distance, vols intérieurs, TGV, Intercités et les trains de nuit…
Le projet de loi prévoit de rendre aussi obligatoire le pass sanitaire dans « les services et établissements de santé, sociaux et médico sociaux ». Pour les établissements de soins, cela implique de déployer des agents pour effectuer les contrôles à l'entrée. "le coût de cette mesure est évalué à 60 millions d'euros par mois", estime la Fédération Hospitalière de France..
Cette obligation concernera aussi les travailleurs de nombreux secteurs. Cette loi comme toutes les lois d’urgence doit être abolie sans condition.
Macron et son gouvernement multiplient les interdictions, les obligations avec menaces de sanctions à l’appui.
*Les soignants auront l’obligation de se faire vacciner, faute de quoi, après le 15 septembre, leur contrat de travail serait suspendu et ils ne toucheraient plus de salaire.
*La ministre du Travail a tenu à préciser que les employeurs pourraient aussi procéder à des licenciements. Macron fait donc passer une loi contre les salariés et incite les directions d’entreprises à licencier, rompre les contrats de travail…
*Pour Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation, les propos sont aussi révoltants : des élèves non vaccinés pourraient être « évincés » de leur classe. Il refuse de dégager des moyens pour la rentrée et prévoit de supprimer 1 800 postes d’enseignants en septembre.
De nombreuses voix interviennent auprès du conseil constitutionnel : La confédération CGT avec la FSU et Sud « sur le droit à l’emploi, - l’égalité et l’interdiction de discrimination, - le respect de la vie privée et le droit à la protection sociale et de la santé publique. Derrière la mesure emblématique de rendre obligatoire la vaccination des personnels soignants, plusieurs dispositions remettent en cause nos droits fondamentaux ».

Des attaques de grande envergure sont en cours
*Sur la table reviennent les réformes : chômage, retraite, sécurité sociale.
* A compter du 1er aout 2021 ce qui change pour les citoyens: augmentation des tarifs de l'électricité, 23 millions de foyers concernés +1.6% depuis février) et du gaz (le tarif réglementé de vente du gaz naturel fourni par Engie augmente de 5,3 % après une augmentation de près de 10 % en juillet.,
Comme ses prédécesseurs, Macron est l’exécuteur des volontés des multinationales capitalistes, les profits passent avant tout. Les salariés, le peuple paient les conséquences désastreuses de la domination du capital totalement exclusivement préoccupé de s’enrichir toujours plus : le CAC 40 bat des records, 57 milliards au premier semestre 2021, les milliardaires se gavent. Des restructurations se poursuivent avec des milliers de suppressions d’emplois comme dans l’automobile, les multinationales ont comme seule boussole le profit, les entreprises pharmaceutiques en tête :
Grâce à son vaccin à ARN messager, mis au point avec la société allemande BioNTech, le géant américain prévoit d’engranger 26 milliards de dollars en 2021. La start-up de biotechnologies Moderna, elle, table sur 18 milliards, faisant de son fondateur, Stéphane Bancel, l’un des hommes les plus fortunés de France.
Protégés par le système de brevets, une poignée de grands laboratoires pharmaceutiques fixe librement leurs prix et prive les pays les plus pauvres de l’accès aux vaccins, ainsi le vaccin Pfizer va passer de 15,5 à 19,5 euros et celui de Moderna de 19 à 21,5 euros. Vu le nombre de doses vendues, cela représentera des milliards de profits en plus. La vaccination est un progrès sur le plan scientifique et de la santé publique, dans le système capitaliste, elle est d’abord et avant tout une source d’enrichissement pour une poignée d’actionnaires.
Jérôme Marty, président du syndicat de l’Union française pour une médecine libre vient de déclarer: « Ne soyons pas naïfs. Les laboratoires pharmaceutiques ne sont pas des bienfaiteurs, même si leurs médicaments soignent des gens, souligne le médecin. On peut toujours s’insurger mais la réalité est que nous vivons dans une société capitaliste et à moins de créer une industrie pharmaceutique publique, cela ne changera pas », prévient-il.
Et bien oui, nous voulons changer les choses et nous ne sommes pas résignés! Pour notre parti, nous renouvelons notre exigence et poursuivons notre combat pour que tout le secteur santé soit nationalisé. Nous nous battons pour la mise en place d’un secteur public de l’industrie pharmaceutique et du médicament, dirigé et géré par les travailleurs et réunissant l’ensemble des secteurs concernés pour répondre aux besoins de santé publique.
Pour cela, l’action est indispensable pour obtenir le droit à la santé, le droit de produire des vaccins pour protéger les populations. Au-delà de la question des brevets, ce qui est en jeu c’est la logique même du capitalisme qui s’accapare la santé comme une source de profits.

La riposte et la lutte convergente c’est maintenant
La CGT Santé a déposé un préavis de grève reconductible à partir du 5 août 2021, pour l’abrogation de la loi instaurant l’obligation de vaccination, le passe-sanitaire et de porter la question des moyens pour soigner correctement. A l’appel de la CGT et de Sud Santé, un préavis de grève illimitée a été déposé dans les hôpitaux Assistance publique – Hôpitaux de Marseille dès le 04 août, et au centre hospitalier Edouard Toulouse de Marseille à partir du 09 août. Des rassemblements sont prévus le jeudi 5 août à 11 heures, devant la Timone et l’hôpital Nord, afin de protester contre le projet de loi.
L’Union Fédérale des médecins, Ingénieurs, Cadres et Techniciens CGT « alerte sur les dangers d’une mesure d’obligation vaccinale, en particulier si elle ciblait spécifiquement les soignants, exprime toutes ses réserves sur la vaccination anti covid sur les mineurs de moins de 12 ans », considère que « Toute obligation serait inefficace et ouvrirait une nouvelle fois la voie à un autoritarisme s’opposant au droit commun et à sa responsabilisation de tout citoyen ».
La fédération Commerce et Services de la CGT appelle « l’ensemble de salariés de ses champs professionnels à participer aux mobilisations estivales pour y porter des revendications claires : Non au pass sanitaire. Oui à la levée des brevets des vaccins et à la reconstruction de l’Hôpital Public. Non à la réforme des retraites et de l’assurance chômage. »
La fédération nationale des industries chimique CGT appelle tous ses Syndicats à organiser la lutte dans toutes les entreprises par la grève et tout autre moyen d’action, pour entre autre « le retrait du passe sanitaire qui est une atteints à nos libertés, sans précédent» Les pompiers appellent à la grève. Sud Rail appelle les cheminots à ne pas vérifier le pass sanitaire. Commerçants, restaurateurs, projectionnistes en colère … comptent ne pas mettre en place ce dispositif qui impose à chacun d’être le contrôleur de l’autre. Son extension à la plupart des actes de la vie quotidienne entraîne une levée de boucliers qui se traduit par des mobilisations et révèle ainsi les failles de la gestion de la crise sanitaire en France et de l’état du système de santé lourdement frappé par le manque de main d’œuvre. En 25 ans, 150.000 infirmières ont cessé d’exercer et 40.000 professionnels de santé vont chaque jour travailler en Belgique, Allemagne et Suisse ou les salaires sont plus élevés. Il manque 200.000 hospitaliers. Les hôpitaux franciliens doivent faire face aux postes vacants, plus de 3500 dans la région, le plan de fermetures se poursuit(1)

La répression et l’autoritarisme sont renforcés, au nom des difficultés sanitaires.
La loi votée par la majorité et par la droite qui étend le pass sanitaire aux activités quotidiennes impactent prioritairement les classes populaires, dont une part non négligeable n’est pas vaccinée. Voir article 727 : https://www.sitecommunistes.org/index.php/france/politique/1531-contre-les-decisions-et-l-action-de-macron-entierement-dictees-et-au-service-du-capital-la-lutte
La défenseure des droits alerte : « La carte des plus faibles vaccinations recoupe celle de la pauvreté, de la fracture numérique, de l’accès aux services publics. Les nouvelles mesures comportent ainsi le risque d’être à la fois plus dures pour les publics précaires et d’engendrer ou accroître de nouvelles inégalités ».
Macron après avoir trié la population entre « les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien », poursuit avec le pass sanitaire l’exclusion de la société d’une partie substantielle de la population.

Les dangereux précédents d’extension et de pérennisation des mesures d’exception
Si le pass sanitaire était amené à durer, il pourrait entrer dans les mœurs, de nombreux exemples de dispositifs juridiques d’exception ont vu leur existence se pérenniser et leur domaine s’étendre, la loi antiterroriste permet ainsi de faire entrer dans le droit commun la plupart des dispositions incluses dans celles de l’État d’urgence.
Déjà, le contrôle devient la règle: depuis le 02 août, la nouvelle carte d’identité contient un QR code qui permet de stocker des informations numériques ! Que contiendra cette carte ?
Macron accélère l’emprise du capital sur la société et réprime toutes celles et ceux qui ne s’y soumettent pas. Casse du Code du travail (Hollande), loi d’urgence (terrorisme), loi d’urgence sanitaire (pandémie), loi de sécurité globale (terrorisme–pandémie) aujourd’hui loi sur le pass sanitaire. Ces diverses lois liberticides sont à chaque fois l’occasion de modifier le Code du travail afin d’offrir aux patrons toutes possibilités de réprimer les travailleurs. Dans Paris Match de ce jeudi Macron récidive à vouloir museler la contestation par la répression, par l’autoritarisme et tout cela au prétexte de la santé des citoyens.
Alors que le mécontentement grandit dans le pays, ce qu'expriment les nombreuses luttes dans les entreprises et les professions, qu'il se manifeste par des expressions publiques autour des questions des libertés, que la confiance dans les dirigeants du pays s'affaiblit, ce dont témoigne l'abstention massive dans les élections, il faut donc plus que jamais poser la question de la lutte unie contre la politique du capital et de son pouvoir. Il est possible de les faire reculer : la lutte unie et résolue des salariés d'EDF, de la CGT, syndicat majoritaire, avec l'appui des salariés de toutes professions contre ce projet a joué un rôle décisif dans la défaite infligée au pouvoir qui doit aujourd'hui renoncer à son projet Hercule.
Ne soyons pas naïfs, ils renoncent comme toujours provisoirement et attendent de pouvoir compter sur un meilleur rapport de force pour repasser à l'offensive de la privatisation car le capitalisme a besoin de s'emparer de ce secteur particulièrement sensible et prometteur de profits élevés dans le cadre d'aide massives de l'État au nom d'une transition écologique qui n'est qu'un prétexte pour accélérer la restructuration et la concentration des monopoles.
Si le syndicalisme a la responsabilité de la bataille revendicative et sociale sur des bases de classe et ce mouvement est ascendant dans les organisations de la CGT, ce qui est positif ; en tant que parti révolutionnaire nous appelons à la lutte politique contre le capitalisme, nous montrons le caractère déterminant de la question politique, de l'orientation à mettre en œuvre, car il ne peut pas y avoir de compromis avec la politique du capital. Le choix est entre son maintien et la poursuite et l'aggravation des conditions de vies des salariés et de la jeunesse, l'aggravation des affrontements au sein de l'impérialisme ou la lutte pour l'abattre comme système, condition nécessaire à la construction d'une société débarrassée de l'exploitation de l'Homme par l'Homme.

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(1)Besançon : - 28 lits, Bordeaux : - 200 lits, Caen : - 200 lits, Créteil : - 20 lits (psychiatrie), Dinan : - 20 lits (maternité), Limeil-Brévannes : -150 lits, Limoges : - 100 lits, Longjumeau, Juvisy, Orsay : - 600 lits, Lyon (psychiatrie) : - 75 lits, Marseille : - 230 lits, Mayenne : - 200 lits, Montaigu : fermeture des urgences de nuit, Nancy : - 81 lits, Nantes : - 100 lits, Nérac : fermeture du Smur, Nice : – 200 lits, Paimpol : - 27 lits, Ploërmel : - 10 lits, Reims : - 184 lits, Rennes : - 20 lits (psychiatrie), Rouvray : - 80 lits (psychiatrie), Saint Ouen : - 200 lits, Sarlat (psychiatrie) : - 14 lits, Senlis : urgences fermées, Strasbourg: - 20 lits,Tarbes-Lourdes : - 150 à - 200 lits, Toul : fermeture des urgences de nuit, Tours : - 350 lits, Villeneuve-sur-Yonne : - 80 lits

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