Gantry 5

 

719-02/06/2021 Macron continue d’accaparer la parole politique et ses porte-paroles n’en manquent pas une miette. De ces « confidences » sur l’Afrique au JDD à ses considérations sur le capitalisme à Challenges, il impose sa présence tous azimuts.

Introduisant le sommet international « Où est passé le Bien commun ? » devant six prix Nobel de l’économie, des dirigeants des grandes universités mondiales et des leaders internationaux, Macron a livré son avis sur la régulation du capitalisme après la pandémie. Comme un écho à ses adresses au peuple français de 2020 où il évoquait sans tromper quiconque nos biens communs, son intervention résonne comme une ode au capitalisme qu’il faudrait simplement moraliser pour le rendre acceptable. Quand il parle du bien commun, il n’évoque évidemment pas les grandes conquêtes sociales ni les services publics. Penserait-il à la planète que le capital a appauvrie ? Penserait-il à la santé tout en démantelant tout notre système sanitaire public. Penserait-il aussi au numérique, ciblant « ces communs numériques mondiaux : le web, Linux Mozilla, Wikipedia …que certains acteurs privés tentent de s’approprier (…) pour y faire régner la loi du plus fort par des acquisitions prédatrices » «Pour assurer notre autonomie et protéger le bien commun, la France doit forger une alliance. Il nous faut créer (…) un ordre public de ce nouvel espace ». Quid des GAFA (1), de leurs profits mirifiques, de leur domination de l’information et du contrôle des populations ? les taxer ? les remettre aux travailleurs pour une morale supérieure ? Bien sûr que non, il s’agit au contraire de protéger leurs droits à l’exploitation des salariés pour le maximum de profit !
La finance est citée aussi comme bien commun. Pour Macron, il faudrait simplement abaisser un peu les exigences de rendement …et il clôture : « J’attends avec impatience les propositions de votre sommet. »
Le rôle de la finance dans le capitalisme, c’est avant tout de créer les conditions pour un maximum de profits avec d’immenses conséquences sociales imposées! Prenons un exemple, c’est justement la finance : la holding Sequana capital qui avait imposé en 2019 la liquidation d’un bien commun : la dernière papeterie française de luxe Arjowigins, 600 salariés à Bessé sur Braye (72). Rachetée à un prix très modique par le Canadien Paper Mills Industries pour reprendre une activité papetière, elle vient d’être cédée en partie à Kolmi-Hopen pour y fabriquer des gants en nitrile à usage unique pour l’agro-alimentaire et le secteur médical. Peut-être 300 emplois en 2023 ? et plus de production de papier…quelle cohérence industrielle ? ce qui n’empêche pas la région Pays de Loire d’ajouter 10 millions d’euros dans la caisse.
Après une année terrible pour la jeunesse due au traitement de la pandémie et qui a mis en relief la situation précaire de beaucoup d’étudiants, la première vague d’affectation des 80. 000 lycéens dans l’Enseignement supérieur vient d’être effectuée et les déceptions sont légion. Pour accueillir dans des conditions convenables ces étudiants, il aurait fallu construire trois nouvelles universités. Aucune n’est sortie de terre ni n’est même programmée, pas plus que les personnels nécessaires n’ont été recrutés. En lieu et place, c’est la loi de programmation de la recherche, vivement combattue, elle accroît la précarité des personnels et renforce la mainmise du capital sur la recherche et l’enseignement supérieur. C’est d’ailleurs le rôle dévolu à l’outil Parcoursup que de dissimuler l’insuffisance en locaux et en postes puisque l’objectif n’est que de « caser » chaque néo-bachelier sur une place du Supérieur tout en préservant la formation d’une élite formatée pour servir les intérêts capitalistes. Après deux années particulièrement difficiles pour ces jeunes dans leur vie scolaire, c’est une nouvelle pression qui s’exerce sur eux à leur entrée dans la vie adulte. S’y ajoute pour un grand nombre l’angoisse de l’avenir matériel sans Bourses conséquentes ni espoir d’un job pour financer ces études, le logement, la mutuelle, la pratique culturelle si nécessaire à la formation, la pratique sportive. Comment peut-on proposer une telle perspective aux jeunes ? La question de la prise en charge totale des études doit venir dans le débat.
Macron relance la réforme des retraites. « La France doit travailler davantage » dit Bruno Lemaire. Sur la radio France Inter la ministre du Travail E. Borne s’est ingéniée à nous rassurer : toutes les réformes en cours sont destinées à nous rendre la vie de travailleur ou de chômeur plus belle. L’objectif du gouvernement n’est pas de rendre la vie du peuple plus belle mais bien de faire cadeau au capital des cotisations vieillesse véritable manne qui lui échappe. Nous continuerons donc à nous y opposer de tous nos moyens.La lutte tous ensemble, partout, de plus en plus fort est le seul moyen pour stopper le pouvoir. E. Borne ne cille pas non plus pour affirmer que « pas un demandeur d’emploi ne verra son allocation baisser » Seulement il la percevra moins longtemps ! Elle justifie sa réforme de d’assurance chômage comme une pression sur le patronat pour ne proposer que des CDI ou des CDD longs. Ce n’est pas la précarité qu’elle veut combattre (une forte taxation des CDD courts le ferait) c’est l’assurance chômage qu’elle veut livrer aussi au privé. C’est la raison pour laquelle le rythme s’accélère.
Autant de questions que ne traitent pas les candidats aux élections départementales et régionales de juin. Ces thèmes sont les grands absents des messages de tous les candidats qui gardent les yeux rivés sur 2020, obnubilés par les stratégies les plus rentables pour leur parti voire pour eux-mêmes. On comprend mieux pourquoi presque tous se satisfaisaient d’une campagne courte tant le vide de ces campagnes est flagrant. Les uns représentent les partis qui visent à renforcer l’emprise du capital pour la réalisation de ses objectifs, les autres disent qu’ils veulent « améliorer la vie »,ils veulent aménager le capital mais aucun n’a la moindre intention de s’en prendre à lui. Is veulent bien le moraliser, le verdir mais ils ne veulent pas le combattre comme système, jusqu’à l’abattre pour changer. Seul notre Parti Révolutionnaire Communistes, en désignant la source des problèmes : le capitalisme et sa logique implacable de profit et d’accumulation du capital travaille au rassemblement de tous les exploités pour mettre fin à ce système qui engendre le chômage, la mal vie et qui attise les conflits meurtriers dont les peuples sont victimes. Oui, il est grand temps d’en finir avec le capitalisme. Il faut s’organiser politiquement pour le combattre. Il n’y a pas d’autre voie que celle de la lutte politique pour lui arracher les moyens de production et d’échanges, le pouvoir politique conditions incontournables pour construire une société enfin au service des hommes, la société socialiste.
1 GAFA : Google Apple Facebook Amazon

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