Gantry 5

 

Concluant l’analyse que nous faisions du précédent livre de Piketty : « Le capital au XXIe siècle », nous écrivions : « Piketty perçoit et d’une certaine façon met en lumière le degré de parasitisme du capitalisme. Cette situation de crise systémique exacerbe les affrontements inter-impéralistes pour le partage et le repartage du monde. Elle entraîne des conflits armés menés par l’impérialisme et dont les peuples font les frais. Cette situation est la cause des reculs sociaux et démocratiques sans précédents, et menace la paix mondiale.

Dans ces conditions, l’impuissance de Piketty à proposer une issue autre que l’aménagement du capitalisme par la fiscalité, l’éducation et la recherche, discours récurrent des réformistes de tous bords, a quelque chose de pathétique. Cet aménagement du capitalisme relève plus du rêve que de la réalité. Il est irréaliste et l’expérience le montre tous les jours. Le seul réalisme, à partir de l’analyse des conditions de la lutte des classes, c’est la lutte pour l’émancipation des travailleurs, et donc l’expropriation du capital. »
Si Piketty avait consacré 950 pages à nous délivrer un message néo-keynésien d’aménagement du capitalisme, il en rajoute 1250 dans « Capital et idéologie » pour nous convaincre du bien-fondé de sa démarche en faisant cette fois quelques détours de par le monde et en particulier en Inde. Les laudateurs de Piketty que l’on trouve de « Libération » au journal « Le Monde » en passant par « l’Humanité » s’esbaudissent de la « hardiesse » de l’auteur qui n’économise pas ses mots sur le « dépassement du capitalisme » dont la paternité revient au philosophe Lucien Sève et qui signifie en réalité : « aménagement du capitalisme » ! On peut ainsi lire dans libération : « Héritage pour tous, forte imposition des plus hauts revenus et du patrimoine, cogestion en entreprise : dans son nouvel opus, «Capital et idéologie», qui sort ce jeudi, l’économiste français le plus connu à l’international depuis son «Capital au XXIe siècle» s’attaque au dogme de la propriété pour inverser la courbe explosive des inégalités. Renversant».
Ce qui est renversant en effet, c’est que ces recettes de la cogestion et de la fiscalité, qui se veulent de justice sociale, ne sont que le cache-sexe de la gestion social-démocrate du capitalisme pour en maintenir sa domination sur la société. 950 plus 1250 pages cela fait bien 2200 pages mais en dehors de cela, il n’y a rien à tirer de ce verbiage !

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