N° 839 19/09/2023 Lors d’une conférence de presse organisée le jeudi 14 septembre, la présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), Emmanuelle Wargon, a donné une fourchette de 10 à 20 % d'augmentation théorique des tarifs réglementés de vente de l’électricité début 2024. Cette nouvelle augmentation viendra s'ajouter à celle déjà effective de 25% pour l'année 2023. Dans le contexte d'une forte inflation qui touche en premier lieu les produits alimentaires et de première nécessité et qui impacte violemment les salariés, cette annonce a immédiatement fait réagir le ministre des finances B. Lemaire et la première ministre E. Borne qui se sont empressés d'affirmer que la hausse serait limitée à 10% ! Leur réaction, si elle traduit la crainte que ces augmentations à répétition entraînent une révolte populaire, est une pure hypocrisie car ils savent pertinemment que la libéralisation du marché de l'électricité actée en 2007 est la cause majeure de cette situation et qu'ils n'ont nullement l'intention d'y mettre un terme.
Ainsi, depuis 2007 le prix de l'électricité à doublé, dans le même temps EDF et ENGIE ont versé 67 milliards d'euros de dividendes, tandis que 13 millions de personnes se trouvent en situation de précarité énergétique. Chaque année 145.000 foyers sont privés d'électricité pour cause de non-paiement des factures et ce nombre croit du fait de la précarité qui s'installe pour des millions de foyers du fait des bas salaires et d'une inflation qui ronge leur pouvoir d'achat. En résumé la libéralisation du marché de l'électricité si elle est une bonne affaire pour les capitalistes est un cauchemar pour ceux qui vivent de leur travail[1]!
Si le constat est accablant et doit être fait de ce que coûte la politique du capital en matière d'énergie, il convient de ne pas en rester là. Le plus urgent est d'abord de faire monter la colère et son expression face à ce hold-up sur le travail et les richesses produites par les salariés. Cette colère qui doit rassembler les travailleurs du secteur et les usagers, dont l'immense majorité sont aussi des salariés, peut prendre des formes multiples de la pétition jusqu'aux délégations et manifestations en direction du pouvoir. C'est cela que craignent patrons et gouvernants, cette union forte et combative pour faire reculer l'austérité. Ils le craignent tant qu'il manient le bâton pour faire taire ceux qui luttent, c'est pourquoi défendre les travailleurs poursuivis par la justice de classe est un impératif devoir[2].
Dans ce combat, nous devons mettre au centre celui pour la maîtrise par les travailleurs et la Nation de la production énergétique et de la souveraineté nationale par la nationalisation complète de tout ce secteur sans indemnisation des actionnaires.