Gantry 5

 

699-14/01/2021 La crise sanitaire liée au Covid 19 a conduit à une baisse sensible des activités économiques et sociales du fait d'un premier confinement quasi total, puis d'un second certes moins lourd mais dont l'impact est loin d'être négligeable.

Pour l'année 2020, le recul du Produit Intérieur Brut, qui mesure l'activité économique est, selon l'INSEE, de 10% ce qui marque une énorme récession. Lors du premier confinement ce sont plus de 8 millions de salariés qui ont subi un chômage partiel réduisant leurs revenus. Ils sont encore près de 3 millions à subir cette situation lors du deuxième confinement et rien n'indique que la fin de la crise sanitaire soit en vue. Des secteurs entiers d'activité sont contraints à des fermetures totales ou partielles qui fragilisent de nombreuses TPE et PME, tout particulièrement dans la restauration, le spectacle, les bars, les activités culturelles et sportives...Les estimations sur l'emploi reflètent cette situation. Selon la Direction de l'Animation, de la Recherche, des Études et des Statistiques auprès du ministère du travail (Dares) qui dépend du Ministère du travail, entre le 1er mars 2020 et le 03 janvier 2021, 763 plans de sauvegarde de l'emploi PSE ont été mis en œuvre dans les entreprises de 50 salariés ou plus. Cette valeur atteint plus du double par rapport au 382 PSE qui ont été enregistrés sur la même période en 2019.
Pour les grandes entreprises, qui profitent largement des aides de l'État, ce sont des dizaines de milliers de suppressions d'emplois qui sont annoncées ou en cours. Citons quelques exemples : L'aérien et l'aéronautique (Air France Prévoit de supprimer 7580 postes, Airbus 5000, Daher 2000), au total dans le secteur aéronautique se sont 30.000 suppressions d'emplois, dans l'automobile (Renault prévoit de supprimer 4600 postes), à PSA ce sont déjà 25.000 emplois de supprimés, dans le commerce (par exemple, le Printemps prévoit de supprimer 1000 emplois), dans la chimie Michelin annonce 2300 suppressions d'emplois d'ici à 2023 avec des fermetures de sites, tandis que Total supprime au moins 700 emplois avec la fermeture de la raffinerie de Grandpuits, et Sanofi n'est pas en reste avec plus de 1000 suppressions annoncées, dans l'agro-alimentaire Danone entend supprimer 2000 emplois dont 400 en France. La liste est longue, très longue, trop longue!
À cela s'ajoute les licenciements "à bas bruits" dans les PME et TPE. Au total les prévisions tablent sur 900.000 chômeurs supplémentaires en 2021 avec un taux officiel de chômage dépassant les 12%. Et pendant ce temps les dividendes versés aux actionnaires au niveau mondial ont continué d'augmenter, +4% atteignant la somme record en 2020 de 1480 milliards de Dollars! Bien entendu, le patronat, la main sur le cœur affirme qu'il n'y aura pas de "licenciements secs" mais des départs volontaires, ce qu’ils savent faux. Question:? où les jeunes vont-ils trouver du travail si le niveau de l'emploi diminue de manière drastique? Que vont devenir des régions entières avec des nouvelles fermetures de sites industriels qui portent l'économie de ces territoires?
Ces constats et ces questions, tout le monde les connaît, de même que les restructurations d'entreprises conduisant à de nouveaux géants mondiaux comme c'est le cas avec la fusion Peugeot-Fiat Chrysler qui devient le quatrième producteur automobile mondial. Dans ces restructurations et fusions, sous le vocable poli consistant à parler de plus grande capacité d'innovation, d'une force de frappe industrielle et commerciale accrue, se cache la volonté de jouer sur la dimension de l'emploi par sa rétraction en sur-exploitant les salariés restant, souvent réduits au rang d'intérimaires, et en délocalisant encore plus facilement vers les pays où la force de travail est moins coûteuse pour le capitaliste. Au total, la mobilité du capital et sa concentration sont une arme de guerre des monopoles contre les intérêts des salariés pour créer les conditions pour plus de profits capitalistes!
La montée du chômage est-elle une fatalité liée à la pandémie? La réponse est clairement non!
La pandémie est une puissante loupe qui met en relief les tares du système capitaliste, elle ne supprime ni la loi d'accumulation du capital, ni celle de la recherche du profit maximum. On nous objectera que les patrons, les grands, ne parlons pas du petit commerçant ou artisan soumis à la dure rigueur de la fermeture administrative de leur gagne-pain, n'ont pas les moyens de garder leurs salariés ou d'embaucher. C'est faux, ils en ont largement les moyens. Il n'est que de voir les profits réalisés et les dividendes distribués pour s'en persuader. Les entreprises du CAC40 ont distribué plus de 30 milliards de dividendes à leurs actionnaires.
Alors, pas d'hésitation, rien ne se fera par un "dialogue poli". Seule la lutte unie persévérante, de plus en plus large et forte des salariés, leur arrachera des reculs significatifs sur les salaires et l'emploi. Toute l'expérience historique le montre c'est le seul moyen pour les faire céder! Cependant, le patronat, s'il est contraint de reculer face à un rapport de force favorable aux salariés, qu'il faut construire- sera toujours propriétaire des moyens de production et d'échanges, des moyens financiers, le capitalisme continuera à dominer. Pour satisfaire durablement les exigences des travailleurs, salariés, il faut arracher le pouvoir économique et politique des mains de la classe capitaliste. C'est le fait d'une grande bataille politique pour le pouvoir. Pour mener cette bataille, il faut nécessairement que les travailleurs, les salariés s'unissent pour devenir la classe dirigeante. C'est la bataille que mène notre parti en luttant pour des succès possibles immédiat et au-delà pour un changement de société.

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